A cheval sur les départements des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, le Parc National des Pyrénées est l’un des 9 Parcs nationaux de France.
Il s’articule en deux zones :
- la zone centrale (45.705 hectares), quasiment inhabitée, objet d’une protection renforcée. C’est là que se concentrent les paysages les plus spectaculaires.
- La zone périphérique (206.352 hectares), sorte de ” pré-parc ” en lisière de la zone centrale. Elle compte 86 communes et 40.000 habitants.
La randonnée s’est réalisée dans la zone centrale.
Préambule
Le soir petit repas à la pêche à la truite chez Albert et Bernadette face au camping. Ambiance et cuisine familiale de qualité même si ça ne paye pas de mine vue de l’extérieur. Et ne comptez pas manger tranquille car le couple a la langue bien pendue.
Changement d’itinéraire donc pour la première étape : nous ne partirons pas de Cauterets mais du pont d’Espagne sans passer par le refuge d’Ilhéou. Pour la dernière étape, nous en ferons deux en une pour éviter le mauvais temps annoncé.
C’est notre première randonnée en refuge. Ah que le sac est moins lourd !
Etape 1 : Pont d’Espagne / Refuge Wallon par les lacs de l’embarrat
Temps de marche : 5h00
Altitude départ : 1496 m
Altitude arrivée : 1866 m
Altitude maxi : 2420 m
Dénivelé + : 924 m
Dénivélé – : 554 m
Nous quittons Cauterets, célèbre depuis l’Antiquité pour les qualités thermales de ses eaux chaudes et sulfureuses.
Du Pont d’Espagne, nous nous mêlons à une marée humaine de randonneurs et de marcheurs à la journée (il faut dire que nous partons alors qu’il est 11h00). Mais très vite, les uns et les autres se séparent pour différents itinéraires. Beaucoup de personnes de dépassent pas le lac de Gaube ou les premiers lacets qui suivent la rivière Marcadau.
La journée commence en douceur le long du gave du Marcadau. Dans ses eaux vit le desman des Pyrénées. Le quoi j’entends déjà d’ici. C’est un insectivore semi-aquatique qui ne vit que dans les Pyrénées. C’est une des 79 espèces animales répertoriées comme vulnérables en France par le World Conservation Monitoring Centre. Nous n’en verrons pas. C’est un animal nocturne difficile à observer.
Le plateau de Cayan offre divers points de vue magnifiques. De part et d’autres de la vallée, des pins à crochets sont nichés dans les fissures de granit et des pins sylvestres s’accrochent aux pentes sud pour y rechercher le soleil.
Après une heure de marche, petit pique-nique près du pont de Cayan avant de commencer la petite grimpette vers le lac du Pourtet situé à 2420 m (2h45 de montée). Les premiers lacets sont éprouvants dans cette chaleur étouffante.
Au passage, petits encas qui arrivent à point aux lacs de l’embarrat. Du Pourtet au refuge de Wallon, descente d’1h15 assez caillouteuse sans difficulté mais offrant de jolies panoramas sur la vallée du Marcadau. Littéralement Marcadau signifie le lieu du marché. C’est en effet ici que se tenaient les transactions de bétails entre Espagnols et Français.
Le refuge a été baptisé du nom du pyréneiste Edouard Wallon (1821-1895), qui contribua à cartographier les Pyrénées occidentales. Nuit épouvantable : tous les ronfleurs s’étaient agglutinés dans le même dortoir ! Accueil impersonnel, repas sans saveur mais le site est superbe.
Etape 2 : Refuge Wallon / Refuge des Oulettes de Gaube par le col des mulets
Temps de marche : 5h00
Altitude départ : 1866m
Altitude arrivée : 2151m
Altitude maxi : 2591m
Dénivelé + : 725 m
Dénivélé – : 440 m
Départ à 8h30. La journée se divise en deux : une montée jusqu’au col des mulets et une descente jusqu’au refuge des Oulettes de Gaube.
A notre départ, le ciel est gris ; au plus nous grimpons, au plus le vent se fait violent et le paysage devient minéral et austère. quelle ambiance !
De nombreux isards et marmottes sont observés entre le refuge de Wallon-Marcadau et le lac d’Aratille. Nous prenons quelques minutes à les observer tranquillement sous l’oeil menaçant des nuages. Les marmottes se sont établis dans les pentes herbeuses et attirent notre attention par leurs cris stridents (provoqués par notre passage). Les isards préfèrent les éboulis qui nous entourent. C’est étonnant l’agilité qu’ils ont à se déplacer dans ces amas de roche.
L’isard, “Rupricapra Pyrenaïca” (la chèvre des roches Pyrénéennes) est un des symboles des Pyrénées. Il faillit disparaître mais la création du Parc National en 1967 et des réserves a inversé la courbe. On compte aujourd’hui environ 5 000 isards dans le parc et sa proche périphérie, 50 000 sur l’ensemble des Pyrénéest dont 24 000 têtes sur le versant Français. Il ne supporte pas la solitude et vit habituellement en hardes dont certaines comptent plusieurs dizaines d’individus. Source : http://www.pyrenees-passion.info/ |
Une bonne partie de la descente se déroule sur un terrain rocailleux et pas très agréable à marcher mais l’ambiance minérale est un régal que nous apprécions. Petite incursion en Espagne entre le col d’Aratille (2528 m) et le col des Mulets (2591 m) avant d’arriver au refuge des Oulettes de Gaube. Le panorama sur le Vignemale et ses glaciers est stupéfiant même si le sommet ne se dévoile que rarement derrière les nuages. A l’ombre du Vignemale, nous sirotons un apéro. C’est pas beau la rando ?
Bonne nuit, très bon repas, accueil sympa !
Bon à savoir : le refuge des Oulettes de Gaube a fait l’objet d’une réfection durant les années 2004 et 2005.
Etape 3 : Refuge des Oulettes de Gaube / Pont d’Espagne par le lac d’Estom
Temps de marche : 8h00
Altitude départ : 2151 m
Altitude arrivée : 1496 m
Altitude maxi : 2583 m
Dénivelé + : 448 m
Dénivélé – : 1535 m
Départ à 8h00. Du refuge des Oulettes de Gaube jusqu’au croisement des sentiers dont l’un va au lac d’Estom et l’autre au lac des oulettes d’Estom soubiran, le chemin est très rocailleux. Passage délicat après le col d’araillé (2583 m).
La descente vers le lac d’Estom se réalise sur un petit sentier agréable et bien marqué.
Petite pause repas au lac d’Estom où nous devions passé la nuit. La météo annonce une fin d’après-midi et un lendemain orageux et pluvieux. Nous décidons de ne pas trop nous attarder et de boucler cette randonnée dans la journée.
Nous continuons notre chemin par la descente de la vallée de Lutour, très différente de celle de Marcadau mais tout aussi jolie. Observation de 6 isards sur les contreforts ouest de la vallée. Sans la vigilance d’un groupe de naturalistes munis de jumelles, nous ne les aurions pas vus. La fin de la vallée de Lutour est un faux plat qui nous semble un peu longuet.
Au parking de la Raillère, nous empruntons le sentier des cascades dans la vallée de Jéret pour une montée d’1h30 sous les embruns des cascades et les gouttelettes des nuages.
Informations pratiques
Hébergement : Nous avons dormi en refuge. 1 nuit au refuge de Wallon-Marcadau et une autre au refuge des Oulettes de Gaube.
Pour le bivouac, attention : la boucle se déroulant dans le parc national, le bivouac n’est autorisé que dans les aires de bivouac prévues (aires proches des refuges). Il est possible de planter sa tente pour une nuit entre 19h00 et 9h00 et à au moins une heure de marche d’un accès routier.
Autre refuge dans le massif : refuge du clot, refuge d’Estom, refuge d’Ilhéou, refuge Russel, refuge de Baysselance (05 62 92 40 25).
A Cauterets, nous conseillons vivement le camping le Saillet : accueil simple et authentique de Bruno Boyrie, sanitaire impeccable et fonctionnel, emplacements plats (surtout dans l’allée du haut), 42 emplacements. En face, La pêche à la truite est un petit resto snack à la cuisine familiale. Ambiance garantie avec Bernadette et Albert !
Autre réglementation particulière : Le parking du pont d’Espagne est payant (5 € – tarif 2002).
N° de téléphone utiles : Parc National des Pyrénées (05 62 44 36 60) – Prévisions météo : 3250
Liens internet :
- http://www.parc-pyrenees.com : Site officiel du Parc national des Pyrénées
- http://pagesperso-orange.fr/allonzalaventure/index.htm : Récits de randonnée à pied et en canoë en famille
- http://www.pyrenees-pireneus.com/ : Le monde des Pyrénées
- http://www.pyrenees-passion.info/ : Portail sur les Pyrénées
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.