Réveil tôt. Bouclage du sac. Arrêt pipi avant de partir pour le bus. Trouve dans la cambuse juste à côté des toilettes deux paquets de lait en poudre (j’en suis sûr, écrit en français) plus ou moins abandonnés. Je les adopte sans passer par les formalités administratives et fonce avant toute réclamation au tribunal d’appel prendre mon bus pour la gare routière avec mes 280 krs courageusement sauvegardées depuis hier soir.
Préparation ultime de mes sachets de p’tit déj dans la salle d’attente de BSI (le nom de la gare routière). Finalement, je m’en sors bien et départ pour Kerlingarfjöll avec le bus d’Akureyri à 8h00.
Il fait frais. Les panneaux indiquent une température de 8°C. Un arrêt sympa mais beaucoup trop court à Geysir de 20 minutes. Je ne vois Strokkur sauter qu’une seule fois (j’aime tellement cet endroit) et un arrêt beaucoup trop long de 20 minutes à gulfoss que j’aime beaucoup moins. 4 dans le bus au départ, 6 après Geysir. Je reste ensuite vigilant, sûr que le chauffeur va oublier de me déposer au croisement de Kerlingarfjöll. Bingo! Hep!!! Crissement de pneus. marche arrière. Heureusement que je connaissais l’endroit. Les autres dans le bus me regardent complètement ahuris. Faut dire qu’on a vu la dernière maison à 40 bornes, que c’est le désert absolu autour de moi, qu’il fait froid et que le vent est fort, et pour finir que bientôt mon sac est plus grand que moi.
Et bien l’Askja n’est plus qu’à 220 bornes environ. Y’a plus qu’à. 12h30. Endiamo (phonétique, je parle pas un mot d’italien)…500m et 1° gué. Et bien, ça n’aura pas tardé. Bof, pas envie d’enlever les shoes de suite, j’aurai d’autres occasions. Contournement, équilibrisme sur quelques cailloux avec mon sac de 30 kg sur le dos, mais ça passe au sec, sauf que pour remonter sur l’autre berge, je suis face à une petite butte d’un peu plus d’un mètre de haut terreuse et que je suis obligé à un roulé boulé pour me hisser. Pas assez de force dans les bras pour soulever le bonhomme et son sac (110 kg environ). Je suis nul. Je n’ai toujours pas envie de me lancer dans l’aventure. La motivation ne vient toujours pas.
2 km plus loin, un nouveau gué, à la hauteur de Gigyarfoss (pas très haute mais jolie). Pantalon roulé aux genoux -pieds nus. Cotation sur l’échelle ouverte de David (établie à l’occasion de ce périple): 0. Juste pour rafraichir mes petits petons. L’échelle sera fermée quand je serai noyé. Sauf que j’ai perdu mon bonnet (il ne fait que 7°C). Donc retraverse. Oui; il est bien resté sur l’autre rive. Traverse à nouveau pour revenir du bon côté. Maintenant, j’ai vraiment froid aux pieds.
Reparti pour achever les 10 km de cette affreuse f347 jusqu’à Kerlingarfjöll. Je ne suis vraiment pas dans le rythme, le sac pas encore fait au dos, à moins que ce ne soit le contraire. Les jambes très lourdes et un vilain vent de face depuis le départ. Mais me voilà au refuge vers 16h00. Je me fait engueuler par la gardienne parce que j’ai oublié d’enlever mes pompes en rentrant (règle de savoir vivre de base en Islande). Je comprends pas très bien son anglais (elle doit être du sud-ouest, elle roule les r). Elle ne me comprend pas non plus (je suis originaire du sud ouest, je roule les r). On y arrive finalement. Je plante la tente à côté au bord de la rivière (900krs-douche comprise). Je me renseigne sur la possibilité d’aller à Setrið en passant par le coeur du massif au milieu de la zone géothermique et les ravins du côté est ou bien s’il vaut mieux sagement emprunter la piste qui contourne la montagne pour le nord. De l’avis général, c’est possible de passer au milieu mais c’est pas sûr.
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Monter tout mon attirail là-haut pour faire demi-tour? je ne prends pas le risque. Cap par le nord demain. Mais je ne veux pas louper la zone géothermique, et donc me voilà parti à 19h00 pour un petit circuit touristique de 13 km sur les conseils de magdalena, étudiante polonaise en glaciologie, qui seconde cet été la gardienne pour payer ses cours.
L’endroit est tout simplement exceptionnel. Ocre, de la fumée dans tous les sens, les névés transpercés par l’eau chaude. Enfin je commence à rentrer dans le bidule. un petit circuit d’une bonne heure au plus près des points chauds quand il se met à neiger assez fortement pour commencer à tenir au sol. Donc retour au pas cadencé à la station vu que je ne suis pas équipé ce soir pour affronter de grosses intempéries.
En redescendant, je ne sais comment je me débrouille mais je perds le cache de mon appareil photo (Murphy, va falloir que tu penses à cesser de m’échauffer) et direction le refuge pour un bon petit café chaud. Bien sûr, j’ai raté l’heure légale d’ouverture des douches du camping (un lavage de raté, devrait y’en avoir d’autres dans les jours à venir). La gardienne et son adjointe regardent avec un sourire moqueur mon arrivée et sont surprises par la propreté de ma tenue. Normalement, me disent-elles, par le circuit qu’elles m’ont fait prendre, les gens reviennent avec de la boue jusqu’au genoux. Je n’ai que 2 ou 3 taches au niveau des chevilles. Et oui, mesdemoiselles, vous n’avez pas à faire avec un guignol, vantardisé-je. Tu parles, Charles, si elles savaient dans quel état de fatigue je suis déjà, après une demi journée de marche. Faut dire que je me suis beaucoup entrainé. Une petite dizaine de fois à la salle de muscu pour constater que les épaules, oui, ça fait vraiment mal (ce que je confirme dès ce premier jour) et pas mal de marche entre ma chambre et les toilettes à cause de ma cystite (c’est pas vrai, mais pour le degré d’entrainement, l’image est valable)
La gardienne en chef est inquiète de mon projet de rallier Dreki par le Þjorsarver, Mulajökull, Vonaskarð puis les pistes le long du Vatnajökull. Ca lui parait insensé. Elle m’inquiète un peu. Faut écouter les gens du cru. Elle me rappelle une vieille corse qui m’avait traité de fou alors que je voulais traverser la montagne de Cagna tout seul en une journée. Effectivement, j’avais failli y rester sec entre deux blocs de granit avant d’abandonner et de revenir à la raison.
En attendant de voir si je suis fou ou pas, on va se taper nos premières rations lyophilisées du voyage. Ce soir, poulet basquaise et mousse au chocolat.