Je retrouve Jean-Marie au Plan del Aigualluts. Nous nous sommes donnés rendez-vous à la petite cabane insalubre installée près des sources de la Garonne. Mon camarade a préparé un itinéraire d’assaut à l’Aneto évidemment différent de la voie normale. Celui-ci passera par les pierriers et le glacier s’étirant à la perpendiculaire de la voie normale venant de la Rencluse. Une sorte de "directissime" qui nous propulse vers le sommet bien avant les grandes foules. Même le fameux Pas de Mahomet est vide et se traverse sans attendre. Là-haut, à 3403 mètres d’altitude, nous goûtons à la joie de nous trouver au point le plus de la chaîne. Et tant pis pour les nuages qui nous gachent la vue. Au-delà de ce dernier nous attendent d’immenses étendues granitiques où la pierre épouse l’eau et où nous ne croiserons quasiment personne. Tout le côté sauvage des Pyrénées éclate à travers cette vision.
Un trait de caractère renforcé par l’absence quasi systématique de sentier et par un balisage un peu flou autorisant des hors sentiers insolites. Notre errance volontaire nous mène vers le Besiberri, un beau sommet à l’allure abrupte ouvrant vers le fabuleux parc des Encantats, féerie aquatique où résonne la fraîche mélodie d’étangs et de torrents. Après l’austérité de cimes dominées par le granit roi, l’apparition de l’élément liquide apporte une nouvelle dimension au paysage. L’apothéose survient dans les Colomers, surnommés à raison "le pays des 1000 lacs". Nous en profitons jusqu’à satiété, marchant au-delà du Port de la Bonaigue vers l’Ariège désormais toute proche. Désorientés par l’imprécision des cartes espagnoles, nous peinons sur les arêtes du Mont-Rouch-d’Espagne. La fatigue prend le dessus sur mes nerfs, faisant craquer l’apprenti voyageur que je suis à l’époque. Tout va beaucoup mieux pour l’ascension de la Pica d’Estats. Nous savons qu’il s’agit du dernier 3.000 de ce voyage. Ca sent donc déjà un peu la mer lorsque nous basculons vers l’étang de Soulcem. Un froid tenace nous rappelle cependant que les embruns sont encore loin et l’hospitalité des gardiens du refuge de l’Etang Fourcat ne sera pas de trop pour nous permettre d’échapper à une violente tempête. Ils nous offrent aimablement l’hospitalité, et par-là même une soirée mémorable dans ce lieu convivial où la chaleur qui règne est essentiellement humaine. Chapeau bas messieurs !
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Cet ouvrage est davantage que le simple récit du périple hors norme que lui et son acolyte, Jean-Marie Meuret, ont effectué pendant 60 jours entre Hendaye et Banyuls : c’est aussi un magnifique témoignage sur les vertus de l’itinérance qui emmène le lecteur pour 900 kilomètres de marche entre la France et l’Espagne à la rencontre de la beauté authentique et abrupte des Pyrénées. Au fil d’un itinéraire tantôt classique, tantôt insolite, c’est par ailleurs un vibrant plaidoyer en faveur du rêve, un encouragement à aller jusqu’au bout de nos envies, qui se lit et se vit comme un ébouriffant roman d’aventures.
A force de voir gamin des grands avec des gros sacs, le moment est forcément arrivé où j’ai eu envie de faire comme eux. De randos à la journée en trek de plusieurs jours, je finis par tenter l’expérience des treks au long cours : traversée des Pyrénées (2002), GR5 français (2004) et traversée de l’arc alpin (2006). Ces grands périples m’ont mené sur la voie de l’écriture et de la phtographie. Aujourd’hui je suis journaliste pour mon propre média sur internet sur le thème de la randonnée, appelé "Carnets de Rando".