Miðlansa – Hrossatungur

Miðlansa - Hrossatungur - Trekking de de Þorsmörk à Skaftafell

Focus Rando :Miðlansa – Hrossatungur

Réveil quand je me réveille. Pas trop envie de forcer aujourd’hui après la grosse journée de la veille, d’autant plus que je n’ai pas trop bien récupéré avec le ventre à l’envers. Et voilà de trop manger des conneries.

Mais bon, hier j’ai descendu plus de 20 km vers le sud pour les besoins de la cause alors que l’objectif initial était le nord-est. Donc kiceki qui va devoir se taper le chemin inverse vers le nord dans le secteur vraiment pas le plus exaltant d’Islande? Enfin, je disais hier soir la même chose et je suis tombé sur cette rivière de rêve, donc sait on jamais.
J’ai reperé en outre sur la carte des gorges sur la rivière suivante, la Hellisà, principal torrent du secteur du Laki dans lequel je vais entrer aujourd’hui.
Il suffit de marcher plein nord pour tomber dessus.
Là, je prendrai 2-3 photos puis remonterai la rivière jusqu’à la piste vers l’est et le franchissement à gué de ladite puis suivrai la piste pour remonter à toute berzingue le plus au nord possible pour aujourd’hui. cqfd

Journée de transition 2 donc.
Et si la journée de m…, ça avait été celle là?

Donc plein nord vers la rivière dans les marécages. Au début c’est rigolo. Beaucoup d’oiseaux décollent dans mes pas. Des espèces différentes dont je ne connais pas le nom en dehors des oies, canards et lagopèdes. J’en connais quelques-uns qui seraient dingues au milieu d’un tel potentiel giboyeux. Dieu merci, ils sont pas capables d’aller plus loin qu’Ubaldi sur la 202 .
Une grosse pensée aussi pour mon vieux toutou que j’ai plu depuis l’an dernier. Qu’est ce qu’il se serait régalé ici…

Au bout d’un moment, ça se complique sévère (Léon Zitrone: "en direct de Longchamps sur un terrain très lourd…").Le sol est de plus en plus détrempé. Il se forme même maintenant de grosses mares relativement difficiles à repérer de loin. Chaque pas devient une aventure. Le pied sous l’eau ou pas sous l’eau?
J’essaie donc de prendre pied sur les ilots de terrain sec qui dépassent de ci de là. J’abandonne l’idée d’aller vers les gorges et décide plutot de prendre le cap le plus direct possible vers la piste que je devine sous la ligne électrique que j’aperçois maintenant à l’horizon.
Evidemment, les 500 derniers mètres sont les pires de tous. Je crois que je préfère encore zigzaguer entre les crevasses des glaciers. Au moins, y’a pas de traitrise. Les chaussures ont laché complètement. Les pieds complètement mouillés.
Et pour finir, juste pour atteindre la piste à cinq mètres ,une clôture à franchir. "Et si elle était électrifiée" me marré-je?
Je me glisse entre deux fils prudemment malgré tout et évidemment le sac se prend dans celui de dessus. Sur le coup j’oublie toute précaution et lance la main pour repousser le cable. Oh putain, la chataigne. Un hurlement et je me sens projeté dans les airs à cinq mètres (minimum) comme si c’était Steve Austin qui m’emplatrait. Ca sent l’ozone. Fait pas semblant celui là.
Super mal sur tout le coté droit, le bras qui vibre encore mais surtout ce qui m’inquiète le plus, c’est une très grosse douleur dans les testicules (parce que le reste, hein, c’est pas bien grave, mais ça, les gars, vous me comprenez…). Bien 5 minutes à m’en remettre.
J’ai bien l’habitude de m’en prendre quelques unes en montagne, mais jamais comme celle là. Le type, il a dû brancher directement des pinces croco sur la ligne haute tension qui passe juste au-dessus.
Deuxième essai. Chat refroidi craint l’eau chaude (j’en ai marre de l’échaudé). Et ben voilà.

La bonne grosse piste de merde maintenant très caillouteuse, totalement désagréable avec une bonne vue de rien du tout sauf sur le Leiðolfsfell toujours devant moi que j’ai déjà contourné hier et que je dois me refrapper aujourd’hui dans l’autre sens et dont le spectacle commence singulièrement à me saouler.
Il faut franchir la Hellisà à gué. En voilà un de gué sérieux.
Jamais franchi d’aussi long.
Pas dans le coup ce matin, j’ai du mal à préparer mon sac pour le passage. Pourtant je suis rodé à la pratique mais y’a tout qui tombe deux fois quand je le soulève puis les pompes qui sont attachées trop bas au sac et qui trempent dans l’eau.
J’ai pas envie ce matin, ça se sent.
Le gué, bien pourri, pas profond, au maxi aux genoux et sans courant mais qui passent sur des dalles plates bien glissantes. Il faut donc bien assurer chaque pas. Heureusement, l’eau est claire, ce n’est pas une rivière glaciaire. La traversée dure assez longtemps et comme j’ai eu la flemme d’enfiler les chaussons néoprènes avant les shanklettes (méduses, squelettes selon les régions), j’ai les pieds gelés à la sortie.
Je déteste cet endroit. La ligne qui passe au dessus de moi et un tas de bordel abandonné sur la rive (toles, sac plastiques).
Pas encore vu pire depuis que je voyage dans le centre de l’Islande.

Ah mais au fait, c’est la rivière de mes deux "vatanen" de l’an dernier qui y’étaient restés plantés au milieu avec leur RAV4, mais pas dans ce gué là (plus en amont à Blagil) . Je suis plus fort que vous donc, na , et p’is c’est tout…Plus besoin de discuter pour savoir. Bises!!!

Et enfin c’est reparti après un p’tit déj indispensable au requincage du bonhomme. Je ne déjeune jamais au réveil. J’attends toujours deux trois heures de marche pour profiter du plaisir de la pause et de la revitalisation du type avec son mélange atomique lait en poudre entier-nesquik (150g de chaque, faut c’qui faut). Super bon ce truc. Mon idée diététique de l’année. Je sais pas si c’est top d’un point de vue strictement sportif, mais comme ça me convient très bien au goût et que ça me donne la pêche, ça me suffit.

Premiers champs de lave. Enfin, petit boost au moral.
Puis arrivée au superbe petit refuge bien rustique comme je les adore de Leiðolfsfell.
Ca doit être bien sympa d’y dormir. Un état comme d’hab irréprochable.
Ben oui, mais il est que midi et comme on rentre dans les champs de lave du laki, j’imagine que ça sera plus sympa que ce matin. J’abandonne mon bouquin là ("l’homme du lac" d’Arnaldur Indridasson) préalablement préfacé. J’aime bien essaimer mes bouquins dans les refuges d’Islande avec l’espoir qu’ils tombent sur un nouveau lecteur aventureux pour continuer la saga. Je suis d’un romantisme, moi… j’vous jure… (et ça m’amuserait un jour de tomber en contact avec le bonhomme…)

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Bon, t’as le droit d’imaginer, mec. Y’a bien un gros champ de lave (manquerait plus que ça dans le Lakagigar qu’y en n’ait pas)
Un choix d’après la carte. Deux pistes parallèles pour les 15 prochains kilomètres. Ou je reste dans la lave ou je monte prendre un peu d’altitude dans les prés pour dominer la zone des coulées.
Sauf que pas de choix, parce que j’ai pas vu la bifurcation. Donc les prés. Pas plus mal puisque je vais bouffer du champ de lave pour les deux-trois prochains jours. Je me fais d’ailleurs la réflexion, qu’hors piste, ça doit être bien super galère au milieu.
Les prés aussi, même avec une piste. Problème différent certes, moins angoissant mais qu’est ce que je me fais c… N’en finit plus de pas arriver. Heureusement que les montagnes magiques de l’Eldgjà apparaissent enfin au loin.
Sur la photo, Uxatindar et Sveinstindur dont j’ai finalement décidé de faire l’impasse avec mon changement d’itinéraire. Ca me fait raler un max d’être là alors que le buzz, c’était là bas.
Monotonie quand tu nous tiens.
Attaque en règle aussi des cousins. stratégie différentes des abominables moucherons qui attaquent en masse.
Le cousin est une individualiste. Il attaque solo et vise systématiquement l’oeil. Attaque kamikaze. Jamais loin du but, tape souvent la joue juste dessous.
Ca obnubile totalement mes pensées. Très désagréable. Je vais vite devenir rouge du sang de ces cochonneries que je ne cesse d’écraser sur mon visage.
Mais… petite réflexion… On m’a toujours dit que le cousin, c’était le mec du moustique meuf qui pique. Mais y’a pas de moustiques en Islande. Comment se fait il donc qu’il y’en ait?????? Sont peut être là parce que ce week end c’est la gay-pride à reykjavik??,
Voyez le niveau de mes pensées. J’en ai marre.

Au niveau d’un petit lac, la piste prend une direction que j’aime pas du tout. Et si je continuais tout droit pour gagner du temps? Deux collines plus loin, un immense champ de lave en dessous me bloque le passage et je vois à l’autre bout avec mes jumelles un batiment blanc que je suis incapable d’identifier (Blagil ou Hrossatungur). Je sens vraiment pas d’évoluer si longtemps dans ce gros bordel tout moussu.

Donc je redescends sur le lac (quelques cygnes) pour récupérer la piste qui passe à l’angle nord est.
Très mauvais moment dans le champ de lave. Pendant 15 minutes,je passe à travers la mousse, je sens les cailloux tomber dans le vide caché sous mes pas. J’essaie de rester au max sur les traces de mouton.
Big pause quand je retrouve la piste. Ca m’a bien stressé cette petite affaire.
Deux motard passent à ce moment. Pas d’arrêt. Juste un petit salut.

Et on est reparti dans le dédale du champ de lave. Là, je découvre la bifurcation avec la fameuse piste que j’ai pas vue au départ. Je sais pas finalement si ça aurait été vraiment cool par celle là. La piste est très abimée, très caillouteuse… bref très désagréable.
Nouveau problème, l’eau. Y’en a pas ici. Faut se rationner en plus maintenant. Au bout de deux heures une petite source pas bien vive dans un petit pré rescapé de l’éruption avec plein de moutons autour. Et ben tant pis pour les moutons (surtout pour moi), je me ravitaille là. Hmmm, qu’elle est bonne (on verra le ventre cette nuit).

Le temps tourne et devient autre que menaçant. J’ai un doute sur la localisation exacte du refuge de Hrossatungur. Deux cartes me le donnent à des endroits différents. Bon, d’un autre côté, vu qu’il faut suivre la piste comme un train sur des rails, je risque pas de me louper (encore que je suis capable de grosses prouesses de temps en temps comme perdre une ligne haute tension hier), juste la durée qui va varier.
Coup de bol, c’est celle qui indiquait le plus près qui a raison.
Bizarre quand même, on n’a vraiment pas l’impression que c’est un refuge, plutôt que c’est une ferme avec allée privée qui amène sur le devant de porte.
P’tit coup d’angoisse. Et si c’est privé et que c’est fermé?
On a vraiment l’impression d’arriver à un cul de sac, non?

16h30, la main sur la poignée (ouf, le chemin continue derrière) et il se met à tomber un déluge incommensurable.
C’était pas fermé à clé. trop cool. Super refuge qui est bien celui de Hrossatungur. Dehors il ne cessera pas de pleuvoir à torrent jusqu’à 20h30. C’est trop bien fait les choses.
sauf que là aussi, y’a pas de source et que je me sers dans une espèce de flaque d’accumulation d’eau de pluie ruisselant du marécage devant le refuge.
Ce refuge est construit à un endroit vraiment bizarre, juste à la frontière, cassure très nette, entre lave et prés. Vu de la porte, ça donne ça.
Le dernier groupe est passé il y’a deux jours. Des français pour changer (on est de ces aventuriers) d’un groupe Allibert qui ont mangé de l’aiglefin sous une pluie sans fin.
Y’a plein plein de matos et des bouteilles de gaz pleines au fourneau et beaucoup de pâtes à dispo. J’en rajoute un petit peu (j’ai un rapport particulier aux pâtes, n’est ce pas, tonton?) à l’ordinaire de mes lyophilisés . Un festin (deux assiettes comme celle là).
Profite David (c’est moi), profite. A partir de demain, c’est fini, y’aura ni ponts pour traverser les rivières ni refuges pour la nuit. La vraie aventure, c’est maintenant qu’elle commence.

Avant de me coucher, petite sortie (au moins 5 mètres de la porte). Uxatindar est enveloppé dans la brume. J’ai l’impression d’être à Jurassic Park devant ce spectacle.
Je dors, mais je dors comme… heu… comme… heu… je sais pas, j’ai trop bien dormir pour savoir comment j’ai dormi.
Heureusement ce refuge parce que la journée ne restera pas dans les annales du plaisir.

L’abominable chemin de cette journée bien moisie (j’ai bien forcé finalement (deux jours consécutifs à trente bornes et plus, ça commence à tirer)).

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