En franchissant le cours d’eau, les roches ocres cédèrent brusquement la place aux éboulis crayeux de la Pala de Ip, et le sentier s’engagea dans un cirque. Parvenus à la corniche droite, il s’évapora, pour dévoiler brusquement derrière la butte une petite maisonnette en béton. L’emplacement était spectaculaire, bien que pauvre en bois et en eau.
Par chance, un filet s’écoulait d’une falaise au dessus de laquelle un névé devait fondre, et nous saccageâmes un arbuste mort pour faire un feu. Pas sur que les suivants aient cette chance ! Une surprise nous attendait, en poussant la porte de métal : une marmotte était emprisonnée à l’intérieur ! Elle avait du se faufiler à travers la fenêtre sommairement murée de pierres, et rester piégée. Après lui avoir dressé maints portraits, elle se faufila par la porte et disparut.
Nous eûmes tout le loisir de suivre le coucher de soleil, accompagné de la formation de brumes sur la Pala de Ip. Les sifflements du vent violent durèrent toute la nuit, malgré tout le confort de cette cabane simple mais propre. En poussant la porte, le lendemain, c’est un sanglier qui détala à toute allure, vers le sentier que nous devions emprunter. L’étage suivant, étrangement, nous réservait un lac. L’Ibon Saman, ou d’Izerias, dont le niveau incertain trahit un fond poreux, dort dans un entonnoir. A l’opposé, à l’extrémité la plus éloignée du vallon asséché, apparaît un col qui donne accès au haut de la grande arête.
Deux éminences surplombent la muraille d’Ip : la Pala de Ip, point culminant, et la Moleta, à l’Ouest. A l’image de son nom, cylindrique et plate, elle est comme posée tout au dessus, et une vire spectaculaire permet d’en faire le tour. Nous surplombons littéralement Canfranc et la toute la vallée. Quel point de vue !
L’arête qui va à la Pala de Ip est large, longue, et très impressionnante. Surtout à droite, où apparrait le Cirque d’Ip, son lac de retenue, et la Dolomitique face Nord de la Collarada.
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Le sommet de la Pala de Ip vient casser l’uniformité de la crête : nous devons poser les mains à l’occasion d’un rétrécissement, avant de pouvoir attaquer la montée sur l’hospitalière pente Sud. Je réalise alors soudain qu’en dessous, c’est le mur tel que nous l’avions vu depuis l’Anayet. Autrement dit, 500 m de vide ! Mais le comble est à l’arrivée, lorsque nous découvrons qu’un randonneur, accompagné de son berger Allemand, nous ont précédé…
Difficile de dire laquelle des deux proéminences est le sommet de la Pala de Ip, c’est pourquoi nous allâmes aux deux. Celle de l’Est nous offrit une superbe vue sur la pinacle escarpée de la Punta Escarra, et le Campanal d’Izas tout en bas dans la vallée. Au loin, un éventail de pics, de l’Ossau au Balaïtous, grisâtres à travers un air lourd.
L’après midi loin d’être terminée, nous envisageâmes un instant le projet fou de faire la Collarada dans la foulée, via son raide couloir pierreux au Nord, abandonnant provisoirement nos sacs dans le cirque d’Ip. Mais la vue des premiers cumulus, et des jambes déjà lourdes nous firent changer d’avis. Nous descendîmes alors dans le cirque d’Ip, perturbant momentanément un trafic de moutons, que le berger Aragonais et ses deux chiens s’évertuaient à rassembler.
Là, nous abandonnâmes aussi l’idée de bivouaquer : aucun des innombrables bâtiments en ruine de l’ancienne centrale électrique n’invitait à passer une nuit sereine.
Je ne peux clore ce paragraphe sans être scandalisé par l’état dans lequel a été laissé ce remarquable site naturel. Outre ces trois ou quatre constructions qui pourrissent sur place, carreaux cassés, tôles flottant au vent, toitures éventrées, la zone est également jonchée de débris divers sur quelques hectares : bobines électriques, bidons, tuyauteries, morceaux de câbles. Sans compter ceux de nature non identifiable, mais certainement peu biodégradables (faut-il préciser : dangereux ?) Ajoutons enfin que la bêtise attire la bêtise : certains recoins recèlent ordures, sacs poubelles, bouteilles cassées et canettes à n’en plus finir. Un projet de restauration est parait-il à l’étude, pour le bâtiment principal, certes le moins laid, afin d’en faire un refuge-hôtel. Si sa rentabilité à long terme couvre les frais qu’engendreront la réhabilitation du site, souhaitons que ce projet voie le jour…