Flåm – Kaldavasthytta
- 9h – 23 km – D+ 1200m
De Flåm, tente mouillée pliée, suis partie bien tôt (6h45) ne sachant pas trop quel serait le temps ni la durée de cette journée. Petite route au fond de la vallée qui ne désenclave ni Flåm (au fond du fjord), ni Myrdal (au fond de la montagne) et ces deux « villes » sont en cul-de-sac soit par la mer, soit par le roc.
Mais quelle belle vallée, même par la route très peu utilisée, on suit une folle rivière qui se rue comme un troupeau affolé contre les rochers et contre les rives avec une force et une fureur impressionnantes.
De longues cascades de tous côtés, de rares fermes isolée souvent abandonnées. De manière générale, l’habitat est dispersé et il n’y pas de centre dans les villages. Même les églises s’alignent sur la voie de communication et ne font pas place.
Le ciel est resté gris tout le jour…et la nuit l’hiver…les hautes montagnes de tout côté…comment vivre ici ?
Ai traversé un tunnel. Ecrire, les gouttes d’eau, le bruit des pas, le noir épais irregardable en face comme un trou dans les parois latérales.
Arrivée à Myrdal par de courts et abrupts lacets, meneuse une heure d’un amusant troupeau de chèvres.
Après ces 20 km de solitude, j’arrive à la gare de Myrdal en même temps qu’un train (ligne Oslo-Bergen) et là c’est le monde entier qui se déverse dans la cafétéria, des chinois, des polonais, des indiens, des espagnols, des français, des lituaniens…je regarde ce spectacle complètement effarée. Les gens repartent presque tous sans avoir mis le nez dehors.
Après qu’un jeune polonais ait jeté un œil sur ma carte, je me rhabille bien vite et fuis cet endroit d’où la montagne crache des wagons de pourceaux, oui des pourceaux et de rares farfadets.
Belle ascension jusqu’à 1480m, passages de dalles après de multiples ruisseaux et cascades qu’on renonce à compter, même pour passer le temps. Itinéraire bien plus engagé, quelque usage des mains et genoux par endroits et soudain vue sur la cabane de ce soir un peu au-dessus d’un grand lac. L’endroit est froid, traversé 2 névés.
Quelle solitude.
C’est aujourd’hui enfin que je réalise la chance de disposer d’autant de liberté et que je profite de ce fantastique voyage.
La hytta est jolie, j’allume immédiatement un feu pour y faire sécher mes affaires trempées depuis hier, je découvre encore un reste de pâtes qui fera l’affaire pour ce soir, me fais 2 thermos de thé et me lance dans la lectures de nombreux documents à disposition à défaut de nourriture. Par exemple, un article de journal concernant la région m’apprend qu’on a trouvé près d’ici une paire de skis datant du 15ème siècle.
La température à l’intérieur de la cabane passe de 9°C à mon arrivée et se stabilise à 15°C alors que dehors le ciel noircit de nouveau à l’ouest ma direction de demain.
Des membres du Mountain Club du Kurdistan ont laissé leur signature sur le livre d’or en 2007 et des américains nous invitent chez eux en laissant leur numéro de téléphone californien.
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Il va faire nuit, je vais laisser le poêle siffler toute la nuit et me jeter dans les plumes de mon amie oie qui voyage avec moi et commence à m’élever vers le ciel des marcheurs heureux.
Kaldavasthytta – Hallingskeid
- 6h – 15km – D+ 430m ; D- 570m
Je suis passée à travers le gouttes je ne sais par quel miracle car ce matin la tempête faisait rage et je n’ai quitté la cabane qu’à 9h40 contrainte par le manque de nourriture à ne pas y rester.
C’était étrange, je préparais mes affaires, m’habillais presque malgré moi alors qu’une autre partie de moi-même me disait de rester là au chaud et quand je décidais de sortir, la pluie a cessé pour toute la journée.
Mais pas le vent toujours très fort, et le stress d’avoir à traverser 2 glaciers, je suis tombée dans le pierrier avant d’arriver au col qui domine la cabane. Joue contre roche, sac contre bras, genou contre caillou, j’ai failli me rompre les os. Un torrent d’insultes s’est déversé sur ce malheureux caillou aussi violent que la peur contenue depuis le réveil. Je passe aujourd’hui le point le plus haut du voyage (1550m, ne riez pas, au 60ème parallèle nord, c’est comme un 3000m dans les Alpes).
Je suis les cairns, puis les piquets rouges plantés dans la glace et la neige. Il fait froid mais en marchant je ne le sens pas. La vue s’est dégagée, il n’y pas de brouillard, ça me sauve pour trouver le chemin parmi les pans de glaciers bleus ridés comme des mains séculaires.
Un dieu pour les inconscients dirait mon amie Catherine.
Très longue descente, je me sens épuisée et sous-alimentée. Je me suggère de me reposer un jour à la cabane d’Hallingskeid.
Je longe le lac Nedre Grøndal en traversant un village fantôme, Tuftene qui semble être un hameau de pêcheurs et me revient en mémoire ce livre terrible « Court serpent » où une communauté s’installe au Groenland en l’an 800…un cauchemar.
Puis une piste, celle qui vient de Myrdal, qui double la voie de chemin de fer et qu’affectionnent les cyclistes norvégiens c’est la R qui me donne des ailes.
La cabane est si grande qu’elle ressemble à un hôtel, je n’y suis pas seule, mais difficile d’établir le contact. Un homme seul, un couple d’un certain âge. Il est 18h30, ils viennent de manger, elle fait la vaisselle.
C’est un endroit tellement déprimant que je préfère continuer de marcher demain jusqu’ au pied de l’énorme glacier Hardangerjøkulen…et peut-être y rester un jour.
Mais là, je vais manger, manger, manger puisque les réserves sont pleines. J’ai chaud aux joues, je les sens rougir après une journée exposée au vent. Il y a du chauffage électrique ici, de l’eau au robinet et les lumières allumées jour et nuit, quel gâchis.
Quelques petites maisons éparses habitées par qui ? On dirait ces villages inuit absurdes et bringuebalants, sinistres vus de dehors, mais dedans, j’aimerai bien le savoir.