La caravane se met en marche
- Temps de marche : 2h00
5h30, Djerba – Le minaret est dans la chambre. Equipés d’enceintes Boss derniers cris, les hauts parleurs hurlent l’appel à la prière. Remettre ses idées dans l’ordre et se rendormir une petite heure.
Aujourd’hui, deux familles que j’accompagne prennent la route du Sahara ; la très grande majorité pour la première fois. Il représente 40% de la superficie de la Tunisie et se prolonge de l’autre côté de la frontière algérienne. Après Ajim, nous quittons l’île de Djerba par le bac. Les villages défilent sous un ciel de plomb.
Dans l’ancienne Matmata, petite halte dans une maison troglodyte berbère construite en argile. C’est une des dernières habitations enterrées encore sur pied. Si Georges Lucas n’y avait pas tourné des scènes de la Guerre des Etoiles, tous les habitants auraient émigré quelques kilomètres plus loin dans les maisons plus confortables de Matmata Nouvelle. Mais, aujourd’hui, des milliers de pèlerins s’aventurent sur les traces de Luke Skywalker.
Des pompes à essence artisanales et illégales jalonnent la route. Devant la pauvreté grandissante et le désarroi de la population, le gouvernement de Ben Ali fermait les yeux depuis quelques années sur ce trafic avec la Libye.
A la sortie de l’oasis de Douz, nous rejoignons notre équipe chamelière : Nasser, Belkacem et Mousba et leurs sept fidèles compagnons sans qui aucune caravane ne pourrait réellement s’aventurer dans le désert. J’ai nommé le dromadaire.
Après le repas, la caravane s’enfonce dans les premières dunes qui bordent la palmeraie. Lilou et Ninon, les deux préados du groupe, ne tardent pas à faire connaissance. Tout en marchant, elles papotent et s’émerveillent de ce qui les entoure : « T’as vu la crotte du dromadaire ? » « Et t’as vu sa langue, elle est énorme ! » « Mais, il pue carrément de la gueule »… Les enfants disent tout haut ce que les adultes pensent tout bas.
Au bout de deux heures, les chameliers stoppent les dromadaires, les font asseoir et les débattent. Le camp peut-être monté. Contrairement aux habituelles randonnées dans le Sahara, nous ne dormons pas dans des igloos mais dans des tentes berbères de deux places spécialement conçues pour les touristes. Une petite touche locale qui n’est pas sans nous déplaire.
La pluie se met à tomber… Depuis ce matin, nous l’attendions de pied ferme.
Il pleut
Il pleut
Il pleut encore. Mais la bonne humeur ne se perd pas…
La chorba est servie dans les tentes. Il pleut toujours. Soudain, les gouttes s’estompent puis s’interrompt. La fin du repas se déroulera autour du feu. C’est quand même bien plus sympa !
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
