GR®34 : le Pays de Trégor et la côte de Granit Rose

Randonnée sur le GR®34 en Bretagne par le Pays du Trégor et la côte de Granit Rose. Récit et trace GPS de mes 6 jours de randonnée de Saint-Brieuc à Lannion.


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Focus Rando :GR®34 : le Pays de Trégor et la côte de Granit Rose
6 jours +1058 m/-1102 m 121 km 2
Randonnée Ligne Chambre d hôtes et Gite d étape
France Bus et Train
Littoral Avril, Mai, Juin, Juillet, Août, et Septembre

Après avoir découvert le GR34 entre le Mont Saint-Michel et Saint-Brieuc, puis entre Saint-Brieuc et l’estuaire du Trieux, direction le Trégor, d’abord par la côte des Ajoncs puis par la côte de Granit Rose.

Nous sommes toujours équipés de notre topo-guide de la FFRandonnée Côte de Granit Rose Trégor Morlaisien. Pour découper, les étapes, je l’ai utilisé avec le site internet des Côtes d’Armor qui référence les hébergements sur une carte Google Maps.

Pour en savoir plus sur le GR34, lisez notre guide pratique et lisez nos autres récits de randonnée sur le sentier des douaniers breton. Autre suggestion de randonnée dans le secteur : le tour de la Côte de Granit Rose.

La vidéo du GR34 entre Lanmodez et Lannion

Voici le second épisode de ma randonnée entre Saint-Brieuc et Lannion, entre Lanmodez et Lannion. Retrouvez le récit et la vidéo de la première portion du GR34 sur la côte du Goëlo.

Lanmodez – Tréguier

+ 217 m / – : 220 m  28,7 km  7h30

Grosse étape, plutôt plate mais longue le long de la côte des Ajoncs. Le ballet des goémoniers bat son plein lorsque nous passons par Pleubian. Ce sont des pêcheurs un peu spéciaux qui ramassent les algues marines pour l’industrie cosmétique et agroalimentaire. Ici, la récolte se réalise en tracteur pour l’essentiel des espèces d’algues et pour les plus délicates depuis une petite embarcation.

A pied, nous traversons une zone pleine de galets. Face à nous, c’est le sillon de Talbert, un cordon de galets long de 3,2 km reconnu pour son grand intérêt géologique et faunistique. Imaginez qu’ici, il y a 20 000 ans, le niveau de la mer se situait plus bas de 120 mètres.

Porz Ran, Port la Chaîne et bien d’autres lieux-dits défilent devant nos yeux. Tout comme les nombreux oiseaux qui fréquentent cette partie de la côte : les aigrettes garzettes pêchent dans les eaux peu profondes de la marée basse, le courlis cendré, lui préfère arpenter les plages et les dépôts d’algues pour y dénicher des insectes, mollusques et autres crustacés, alors que le cormoran huppé vole en rase-motte au dessus de la mer.

Le chemin entre dans l’estuaire du Jaudy, un fleuve côtier qui prend sa source près du Menez Bré pour se jeter dans la Manche. Nous le remontons jusqu’à Tréguier, capitale historique du Trégor. Cité de charme de par sa cathédrale Saint-Tugdual, ses ruelles et ses maisons à pans de bois, Trégor est fier de son Histoire et de ses origines. Le moine gallois Tugdual, neveu de Brieuc, fonda un monastère qui prendra le nom de Lan Trécor, soit Landreger en breton, toponyme qui donnera son nom actuel à la ville.

  • Nuit à Tréguier aux chambres d’hôtes de Scavet dans le centre-ville historique.
  • Restaurant : nombreux autour de la Cathédrale
  • Autres hébergements : chambres d’hôtes – hôtels – camping le plus proche à Minihy-Tréguier.

Tréguier – Pors Hir

+ 218 m / – : 243  m  16,10 km  4h45

Bitume jusqu’à Roche Jaune hormis le passage le long du fleuve Jaudy. Une fois sortie du goudron, le soleil s’installe durablement.

Nous pensions avoir quitté les abîmes mais la baie de l’enfer nous fait douter. Petite, profonde et calme, même par tempête, elle protège efficacement les embarcations et les oiseaux hivernants qui la fréquentent en grand nombre. Une énigme qui restera sans réponse…

Au delà, le sentier s’embusque dans une série de petites criques sauvages et offre des points de vue sur une ribambelle d’îlots au large, plus ou moins immergés selon le niveau de la marée.

Sur la plage de Pors Hir, trois maisons adossées à de volumineux rochers semblent avoir arrêtées le temps. Ici, tout n’est que calme et volupté. Un air de paradis.

  • Nuit à Pors Hir chez Patricia et Roland le Couadou. Magnifique panorama face à la plage et aux îlots.
  • Restaurant : Crêperie des Korrigan’s à 200 mètres
  • Autres hébergements : Camping Le Varlen – chambres d’hôtes à Plougrescant

Pors Hir – Port l’Epine

+ 155  m / – : 135 m  21,65 km  5h45

Après avoir pris le petit déjeuner sur la terrasse de la chambre d’hôtes, direction la merveilleuse pointe du château et ses énormes blocs de granit. A quelques encablures, sur le site du Conservatoire du Littoral du Gouffre, la côte semble avoir été taillée au scalpel. Le rivage est hachuré, les roches semblent hésiter à vouloir rester sur terre ou à s’engloutir sous la mer. Sur cette terre désolée battue par le vent et les embruns, une végétation basse s’est développée. Ces petites plantes – fétuque rouge, silène maritime, armérie maritime – sont fragiles. Merci de rester sur les chemins balisés.

Seule la maison de Castel-Meur coincée entre deux rochers, mondialement connue et maintes fois photographiée, dégage une adorable quiétude au cœur de cette peinture sauvage. Si aujourd’hui, la mer est calme et le vent quasi nulle, par tempête, l’image doit prendre des allures plus inquiétantes.

Les petites plages sauvages se succèdent. Quelques baigneurs courageux se jettent à l’eau. Nous les observons sans les envier. Sur la plage de Port-Blanc, le rocher de la Sentinelle est surplombé d’une guérite. C’était un poste d’observation militaire, témoignage d’une époque troublée avec les anglais.

Les plages sont plus longues, plus sablonneuses, plus adaptées au tourisme balnéaire, voire même à la pratique du vélo sur le sable.

Au large, les 7 îles s’étendent à l’horizon. De temps à autre, on aperçoit quelques fous de Bassan qui piquent dans la mer pour pêcher, puis retournent sur l’île Rouzic où ils nichent de janvier à septembre.

  • Nuit à la chambre d’hôtes de charme Buhez Nevez (4 clévacances) à Port l’Epine. Magnifique vue sur les 7 îles et une table d’hôtes gourmande à base de produits de la mer (selon les arrivages quotidiens).
  • Autres hébergements : deux campings

Port l’Epine – Trégastel

+ 328 m / – : 308 m  24,5 km  6h15

Le ciel est maussade quand nous quittons Port l’Epine. On ne va pas en vouloir aux Dieux de la météo qui nous ont offert un si jolie ciel bleu breton depuis notre départ.

On longe la côte au plus près par la plage de Porz Garo puis celle de Penn an Hent Nevez avant d’entrer dans Perros-Guirec. Si la ville a été construite au milieu d’une côte paradisiaque, je ne puis pas dire qu’elle soit si attrayante. On a raté le sentier au niveau de la pointe du château. On se retrouve à progresser sur la grève. C’est beau, mais c’est beaucoup plus long que prévu et la marée monte. A la plage de Trestrignem, on mange dans une crêperie. C’est depuis la gare maritime à l’extrémité de la plage de Trestraou que partent les excursions pour les 7 îles.

Le long de la côte, on trouve des villas en granit rose sur plusieurs niveaux. Magnifiques demeures au prix exorbitant si elles étaient à vendre et qui ne pourraient plus être construites aussi près de la mer en raison de la loi du littoral.

Le conservatoire du littoral a justement acquis les landes de Ploumanac’h pour protéger la plus belle partie de la côte de Granit Rose de Bretagne. Sculptés par la mer et le vent depuis plus de 300 millions d’année, les rochers arrondis sont posés comme des œuvres d’art, parfois dans un parfait équilibre incertain. Mais à quoi doit-on la couleur rose ? C’est Quentin, garde au conservatoire du Littoral qui répond : « Le granit rose de Ploumanac’h est en réalité composé de trois minéraux. Le mica qui donne la couleur noire, le quartz de couleur blanche et le feldspath qui apporte la touche de rose. Le taux de fer du feldspath étant très élevé, le rose prédomine sur la couleur du granit ».

800 000 visiteurs par an ont obligé le Conservatoire du Littoral à imposer quelques règles : l’interdiction d’utiliser les bâtons de randonnée avec des points métalliques comme de faire du VTT ou de sortir des sentiers balisés. Merci de respecter ces consignes.

En quittant le site de Ploumanac’h, on rejoint la plage de Saint-Guirec où trône un oratoire défiant les marées. Accessible uniquement au jusant, il protège une statut du saint, un moine venu d’Outre-Manche pour évangéliser les Bretons et dont la légende dit qu’il a pris pied sur la plage de Saint-Guirec à Ploumanac’h.

Le ciel se couvre définitivement. Une courte saucée nous accueille à Trégastel.

  • Nuit à l’hôtel de la Mer. Chambre marine soignée et confortable.
  • Restaurant : crêperie les 7 îles. Goutez absolument les glaces !
  • Autres hébergements : hôtels – camping à l’entrée de la ville – chambre d’hôtes

Trégastel – Ile Grande

+ 90 m / – : 92 m  16 km  4h15

Le ciel gris s’est invité ce matin. Il menace sans grogner ni pleurer. Nous quittons Por Coz plus déterminé que jamais à ne pas nous faire gronder. La plage de Toul-Bihan est déserte comme le reste du sentier des douaniers. Aujourd’hui, c’est 8 mai. Soit tout le monde fait une grasse-matinée, soit personne ne veut sortir à cause de la météo.

Nous n’avons pas à manger. On nous a signalé une épicerie à Landrellec. En réalité, le camping a une étagère avec quelques produits : du pâté Hénaff, des chips et deux trois bricoles intransportables dans un sac à dos. On achète ce qui peut-être acheté sans grand enthousiasme. Non pas que je ne mange pas de porc mais le pâté Hénaff si cher au breton n’est pas ma tasse de thé. Le ciel se met à gronder en plus. Mais qu’avons-nous pu faire pour défier les éléments ? On décide donc de traverser la baie de Landrellec à pied et de shunter toute la portion du GR34® qui entre dans les terres. Cap vers l’île d’Erc’h puis l’île Aval où nous passons entre les deux bouts de terre. Les pieds s’enfoncent dans une espèce de vase liquoreuse mi-sablonneuse, mi-boueuse. Algues, crustacés et oiseaux marins mènent un combat inégal que seule la marée pourra mettre un terme.

C’est par les dunes de Toul Gwenn que nous pénétrons sur l’île Grande. On file directement au camping pour déposer nos affaires et voir si un restaurant n’est pas ouvert. Grâce à l’application Pages Jaune de mon Iphone, je trouve le bar Triagoz qui fait des quiches le midi. Ça ira très bien, en tout cas bien mieux que le pâté Hénaff !

On finira la journée sous le soleil à faire le tour d’Ile Grande.

  • Nuit au camping de l’Abri Côtier dans un chalet en bois.
  • Restaurant : bar Triagoz – crêperie le Bout’dl’ile
  • Autres hébergements : camping municipal pour les tentes – chambres d’hôtes

Ile Grande – Lannion

+ 349 m / – : 371 m  22,15 km  5h00

L’itinéraire quitte Ile Grande et s’enfonce dans les terres pour rejoindre la côte à Kerhellen. L’île Milliau, si cher à Aristide Briand, n’est pas accessible à pied car la marée est haute. Balayé par un vent violent, nous l’observons des yeux.

La côte redevient plus escarpée à partir de la pointe de Bihit. De nombreux trailers fréquentent d’ailleurs le chemin côtier. C’est un signe. Des souvenirs d’Irlande me reviennent en mémoire.

Il nous reste dans le sac le pâté Hénaff de la veille. Mais nous avons repéré une crêperie sur le topo-guide à Beg Léguer. On y arrive juste après une belle averse. Le patron nous accueille et nous informe que c’est complet. On jette un œil dans le resto, pas un client en vue. On croit qu’il déconne mais non : « toutes les tables sont réservées et les clients vont arriver d’une minute à l’autre ». Je crois plutôt qu’il ne voulait pas de nos gros sacs à dos ! Finalement, on mangera le pâté Hénaff près de l’ancien sémaphore de Beg Léguer.

A la pointe du Servel, nous quittons la baie de Lannion pour entrer dans notre dernière portion de la randonnée le long du fleuve Léguer (Leger en breton). Il prend sa source dans les tourbières de Saint-Houarneau pour se jeter dans la Manche. C’est un cours d’eau apprécié par les saumons.

L’embouchure magnifique du fleuve est au départ obstrué par la végétation. Lorsque le relief diminue, on longe directement le cours d’eau. C’est plat et direct jusqu’à Lannion où l’on récupère un train pour rentrer sur Paris.

Quelle belle parenthèse bretonne !

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

Il est possible de rejoindre Lézardrieux depuis la gare de Lannion ou de Paimpol. Plus d’infos sur BreizhGo.

Lannion est accessible par train, ce qui permet d’éviter d’utiliser et de laisser la voiture stationnée pendant la durée de la randonnée.

Partir seul ou avec une agence ?

Le GR34 est un itinéraire qui peut très facilement s’organiser seul ou entre amis. Toutefois, en passant par une agence, vous serez assuré de réaliser les plus belles portions du sentier des douaniers tout en ayant des explications sur le patrimoine par l’accompagnateur. Il y a aussi la formule en liberté, sans accompagnateur, mais la logistique (itinéraire, hébergement, repas) est gérée par l’agence. Allibert Trekking organise des randonnées en Bretagne sur le GR34.

Quand s’y rendre ?

Le GR34 est accessible toute l’année. La meilleure saison s’étend cependant d’avril à mi-septembre.

Difficulté de la randonnée

L’itinéraire entre Lézardrieux et Lannion est long d’environ 140 km sur 6 jours de marche. Certaines étapes sont longues (environ 8h00) mais il est facile de les découper et le sentier ne présente pas de difficultés techniques.

Où dormir ?

Le GR34 entre Saint-Brieuc et Lannion peut être réalisé au choix en tente, chambre d’hôtes et hôtels. Quelques gîtes d’étape et auberges de jeunesse viennent compléter les offres.

Pour trouver vos hébergements, consulter le site Côtes d’Armor Tourisme.

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