Si c’est bien une année où la neige fut abondante, ce fut 2013 ! Nous avons du renoncer à notre randonnée itinérante de 6 jours sur le « Percosi Occitani ». La neige étant trop présente, nous avons opté pour une semaine de randonnée en étoile à partir de différents secteurs du Valle Maïra : Palent, Elva et San Martino.
Les granges de Curbia
Pour une première mise en jambe… un parcours simple, à travers la forêt à la découverte du patrimoine du Valle Maïra. Depuis Palent, direction les granges de Curbia. On démarre par un petit sentier – un peu raide tout d’abord – au sortir du hameau, puis on poursuit sur une belle piste forestière en suivant le marquage de la Grande Traversée des Alpes (GTA). Attention tout de même, le marquage est parfois aléatoire voire inexistant sur le parcours. Paolo, propriétaire du refuge de Palent, peut donner tous les conseils nécessaires et aussi un extrait de carte avec l’itinéraire bien tracé. Pour parvenir aux granges de Curbia, il faut ensuite quitter la GTA qui file vers Colletto, et emprunter la piste en contrebas ou les granges sont visibles.
Deux options sont maintenant possibles : soit faire un aller-retour, soit reprendre le tracé de la GTA, qui se poursuit sur une petite sente (pas toujours évidente), et rejoindre Colletto petit hameau situé à 1414 m au bord de l’unique route qui monte à Palent. Le chemin file ensuite vers le hameau Maurengo situé lui à 1301 m et remonte vers Palent pendant environ 30 minutes.
- 5 h
- D+ : 675 m
- Facile
Le Monte Buch, 2112 m
Le Monte Buch 2110 m… un « gros morceaux » depuis Palent ! Le départ du sentier est le même que pour les granges de Curbia. Un peu plus loin, on quitte la piste pour emprunter un sentier relativement – pour ne pas dire franchement raide – ; ce sentier est un GR plutôt costaud, abrupte certes, mais il comporte aussi un passage équipé d’une corde fixe.
Au moment où nous sommes passés – début mai – certaines portions étaient encore pourvues de névés – rendant certains passages assez glissants et délicats. Mieux vaut donc s’assurer que la montée par ce côté là soit dépourvue de neige et que l’herbe soit bien sèche. Une fois le Monte Buch atteint… ce « modeste » sommet de 2112 m, offre un magnifique panorama à 360° avec entre autre une vue sur les sommets environnants tel que le Mont Viso ou encore le Brec de Chambeyron, mais aussi sur la vallée.
Plusieurs options sont possibles pour le retour, le secteur étant très enneigé en ce début mai, nous n’avons donc pas pu opter pour le retour par les crêtes et la piste forestière appelée « la Napoléonica ». C’est donc par une descente hors sentier et à vue dans la pente du Monte Buch en visant les granges de Curbia que nous nous sommes engagés (attention toutefois cette option est plutôt réservée aux personnes ayant le pied montagnard avec une bonne capacité à lire le terrain). Une descente plutôt sportive aux milieux des pulsatiles et autres colchiques.
Une fois aux granges de Curbia, nous avons poursuivi notre descente vers Garini (ou Garino selon les cartes), tout d’abord par une piste bien visible jusqu’au granges de Ciausen, ensuite nous avons suivi une sente peu marquée voir même inexistante. Pour cette portion il vaut mieux être aguerri en matière d’orientation… Notre cheminement nous a conduit jusqu’au sentier de Rocche Sarbiet – magnifique sentier en balcon ; une flèche indique même la direction de Palent !
Au sortir de ce sentier nous débouchons sur le petit hameau de Garini ou Garino… Hameau vidé de ces habitants, suite à un exode massif après la guerre, et ce comme la plupart des hameaux du Valle Maïra. Pour rejoindre Palent, nous avons opté pour un retour par le hameau de Serremonello, puis Colletto… le dernier tronçon de notre parcours se fera sur la route qui mène à Palent afin de nous éviter une descente vers le hameau de Maurengo (celui-ci ayant déjà parcouru la veille). Mais là aussi plusieurs chemins sont possibles selon l’envie et la forme.
- 8 h
- D+ : 905 m
- Assez difficile
Sentiero Giganti
Au départ du hameau de Combe (1064 m), le Sentiero Giganti fait le tour du Monte Vierne en passant par le hameau de Ugo Supérieur et les granges de Ramei.
Attention au hameau de Ugo 1364 m, ne pas emprunter le sentier qui descend franchement vers le bas (marqué par le logo GTA), mais bien passer par le haut du hameau pour emprunter le sentier du Giganti, le départ se fait au niveau du lavoir.
Deux options au choix : par la piste ou par le sentier. Pour ma part, je conseille de passer tout d’abord par le chemin forestier car le sentier comporte des portions franchement raides que l’on descendra plus aisément. Une fois Ugo passée, le Sentiero Giganti se poursuit tranquillement vers les Granges de Ramei situées à 1481 m d’où l’on peut admirer la vue sur les sommets d’en face. On poursuit ainsi sur un sentier en balcon puis à travers la forêt. Au panneau indiquant « El Giganti », ne pas l’emprunter, il faut poursuivre vers la droite sur le sentier qui remonte franchement, pour rejoindre un col (sans nom) perché à 1600 m… et continuer toujours sur le Sentiero Giganti pour retrouver le petit hameau de Ugo à 1354 m.
Pour le retour vers Combe, nous avons opté pour le chemin vers Rio. Il faut pour cela revenir un peu en arrière sur le Sentiero du Giganti et emprunter le chemin qui descend franchement à travers une magnifique forêt.
- 5 h
- Moyen
Pour la seconde partie de notre séjour, nous avons changé de versant, et sommes donc passés sur le secteur de Stropp (ou Stroppo), et plus haut encore vers Elva et ses alpages.
Au départ de San Martino
Une petite balade au départ de San Martino d’environ 5 heures. Ce versant est plus sec, pour retrouver la forêt, il faut monter en altitude. La randonnée se déroule sur un sentier en balcon, bien marqué. Depuis le centre culturel de San Martino Inférieur, prendre la direction du hameau de Ciamin 1333 m, par le PO (marquage jaune) puis au sortir de Ciamin poursuivre toujours sur le PO en direction de Cucchiales Sott. puis vers Cucchiales Supp. Retour sur San Martino par le chemin «La Menossa» perché au plus haut à environ 1700 m. Une jolie boucle assez variée dans son ensemble.
- 5 h
- D+ : 300m
- Moyen
En route pour Aramola
Un belle et grande balade de San Martino à Aramola en passant par Paschero (Stroppo). Le chemin démarre par le même tronçon que la veille. A la jonction des sentiers, prendre vers Arnéodi. L’itinéraire en balcon est bien balisé, il offre un jolie panorama sur le versant d’en face et sur Paschero… Le chemin joue aux montagnes russes : il faut passer de 1456 m à 900 m pour ensuite remonter de 900 m à plus de 1300 m… Une fois à Arnéodi, on poursuit vers Paschero (1090 m).
On continue tranquillement sur la GTA puis sur le Percosi Occitani. On traverse la route SP 422 -l’équivalent d’une départementale chez nous – et la petite bourgade de Bassura jusqu’à atteindre un pont qui enjambe le Torrent Maïra. Poursuite ainsi sur un chemin forestier qui monte, monte… allègrement pour ne former à un moment donné qu’un sentier sous une épaisse forêt de feuillus !
Au premier carrefour, on poursuit en direction d’Aramola (c’est-à-dire à gauche) en laissant de côté un sentier qui mène au Col Inferior dell’Encucetta (1601 m) et qui emprunte la voie Napoléonica. Toujours à cause de la neige, le sentier est impraticable. Nous avons donc opté pour la direction d’Aramola. Le chemin forestier grimpe toujours à travers la forêt et débouche à la Cappella Madonna (1301 m), une très jolie chapelle avec comme la plupart des chapelles dans le Valle Maïra de jolies fresques sur la façade. Une petite pause s’impose… avant d’entamer – de nouveau – une longue descente vers Pessa… Sur ce tronçon, il faut rester vigilant car il est peu ou mal marqué et peut être glissant si les feuilles sont mouillées. Ce sentier, qui plonge vers le torrent de Maïra et le pont Napoléon, est magnifique et assez sauvage. On rejoint le hameau de Pessa par la route avant de finir par un sentier en balcon jusqu’à Paschero. Au passage, on pourra admirer la Chapelle S. Giacomo. Reste plus qu’à récupérer le sentier laissé le matin et à remonter vers San Martino…
- 7 h
- D+ : 950 m
- Moyen
A partir du refuge de la Sousta Dal Coll
Nous délaissons la vallée pour prendre un peu de hauteur. Une belle boucle, un peu difficile, mais très esthétique nous attend au départ du Refuge de La Sousta Dal Coll où nous avons élu domicile pour deux jours. Nous empruntons une partie du sentier appelé « A Spass per lo Viòl » (ce parcours fait dans son ensemble 30 km au total, pour environ 8 h de marche). Le balisage est rouge, estampillé E1… Nous louvoyons entre chemin, sentier, piste et route… Depuis le Colle Della Cavallina (1940 m), nous empruntons le chemin forestier panoramique puis un jolie sentier jusque Martini. Cap vers Meira (1720 m) et descente à vue à travers les champs jusque Clari puis Mollini Allioni (1415 m). De là, poursuite sur l’itinéraire « A Spass per lo Viòl », toujours estampillé E1. Ici, on change de décor pour se retrouver en forêt jusqu’au point culminant aux environs des 1580 m. On aperçoit le hameau abandonné de Brione et on continue vers le Valle Delle Coste. Un petit aller-retour permet d’aller voir le petit hameau de Brione d’où l’on voit le four et un oratoire. On est ici au point le plus bas de la balade, c’est-à-dire à 1300 m. Le plus dur reste à venir : il va falloir remonter !
- 7 h
- D + : 1125
- Moyen
Informations pratiques
Cartes
Pour toutes ces balades, je conseillerais la carte au 1:20 000ème de Bruno Rosano. Vous la trouverez entre autre à Dronero ou dans certaines Locanda. Cette carte se présente sur deux faces, elle est étanche , résistante au vent et à la pluie. On y trouve aussi des informations sur les grands chemins que l’on peut rencontrer dans le Valle Maïra : GTA, PO, Sentier de Pays… etc. Elle ne coûte que 10 € !
On peut aussi se procurer la carte au 1/25 000 ème des Editions Fraternali, n°11, Alta Val Varaita, Alta Val Maïra, compatible avec les GPS ; en plus des indications habituels on y trouve aussi les portions praticables à vélo. L’édition que nous avons trouvé daté de 2008. Plus d’infos sur : www.fraternalieditore.it. Attention pour la balade sur le Sentiero du Giganti, il faudra se procurer aussi la n°12. Pour se procurer les cartes italiennes 11 & 12 (entre autre !) : nostromoweb.fr/
Ces cartes sont de bien meilleur qualité que la traditionnelle carte n°111 de l’IGC (Institut Géographique Central).
Hébergements
- Rifugio Palent : accueil chaleureux, cuisine bio et familiale (excellente !), à déguster les liqueurs produites par Mattéo et Paolo : génépy, Amaro, Achillea e Rosa… Refuge entièrement restauré, authentique et très confortable dans le joli petit hameau en cours de restauration de Palent
- Rifugio Escursionistico La Sousta Dal Coll : cuisine excellente et très raffinée, accueil chaleureux, dortoir confortable…
Sites internet
- Pour tout savoir sur le Valle Maïra : www.invalmaira.it
- Pour tout savoir sur le Chemin Occitan : www.percorsioccitani.com
- Un bon site sur un très jolie itinéraire dans le Valle Maïra avec fichier gpx : albert.dufour2.free.fr
Je vis dans le “Sud”, dans ce pays de “cocagne”, où le soleil l’été venu, vous “cogne” sur la tête ; où “lou mistrau” se fait parfois glacial, vous claque aux oreilles et vous transit de froid ; et quelquefois vous bouscule. C’est ici, que je suis installée : dans ce “pays” bercé par le chant des cigales aux heures les plus chaudes de l’été, dans ce pays qui sent bon la “colline” ; dans ce “pays” qui a vu naître Zola ; dans ce “pays” si bien représenté par les toiles de Cézanne . Je m’évade à travers la colline, que dis-je « La Montagne Sainte Victoire », appelée aussi “La Sainte…”. Le temps de prendre une pause… ou la pause. Dès que des petites fourmis se font sentir, je prend alors mon sac, mon APN – un modeste bridge -, mais ô combien précieux pour “marquer” et “emporter” les souvenirs -, mes “godilots… et tout ce qu’il faut pour crapahuter à travers l’Alpe. L’hiver, je chausse mes raquettes, mon bonnet, et fais ma trace à travers la neige fraîche ; je prolonge ainsi chaussée le plaisir de la marche des heures durant. En de rares occasions je m’initie au voyage lointain, pour des évasions magiques… et innoubliables comme la Patagonie : long voyage en solitaire, sorte de voyage initiatique… ou bien encore le Népal pour un beau périple à tutoyer les hautes cimes du regard à travers le Langtang, l’Helambu ou encore plus près de “chez nous” : l’Ile de Madère : concentré de beautés, avec ses Levadas, ses sentiers du vertige, sa flore luxuriante ; l’Italie et plus pércisément le Piémont que j’arpente avec plaisir sac au dos et gros souliers sur des sentes escarpées à chercher du regard le Chamois ou la Marmotte …
Il viendra un jour ou je devrais raccrocher mes “godillots”, et lorsque viendra ce jour, tous ces moments, ces instants, viendront alimenter mon “usine à souvenir”. Celle que j’ai “construite” pas à pas, au fils du temps…
C’est cette quête d’émotions (et d’inspirations), que j’essaie de faire « transparaître » à travers quelques photos et articles, modestement, sans prétentions aucunes.