25 jours – 500 km – +15.300/-14.000m
Nous avons quitté la France depuis près de deux semaines et nous arrivons enfin à Otavalo, une petite ville perchée à 2550 mètres d’altitude, à environ cent kilomètres de Quito, la capitale. Nous l’avons choisie pour être le point de départ de notre traversée de l’Empire Inca. Aujourd’hui connue pour ses multiples marchés permanents, elle a été par le passé, un bastion pour diverses civilisations qui se sont succédées. Parmi les dernières en date, les Otavalos qui ont su, grâce à leurs forteresses, tenir tête de nombreuses années aux Incas, avant de se voir conquérir, comme beaucoup d’autres.
C’est sur l’un de ces marchés, que nous nous procurons nos sombreros. Deux chapeaux en feutre bien colorés qui devront nous protéger des intempéries durant tout notre voyage, notamment d’« Inti », le Dieu Soleil qui règne en maître dans les Andes. Nous sommes fin prêts.
Mercredi 16 mai 2012, la grande aventure commence. Tout excités, nous nous lançons pour notre toute première étape. Celle-ci débute par la traversée de la région du Fuya-Fuya, un volcan à 4263 mètres d’altitude qui domine la contrée, dont le nom signifie « nuage-nuage ». Nous n’y échappons pas. La tête dans les nuages, les pieds à plus de 3000 mètres, nous parcourons cette montagne avec un panorama à couper le souffle, alors que nous en avons déjà peu. Il va nous falloir encore quelques semaines pour être bien acclimaté. Ce n’est pas le seul point à améliorer. Cette journée se termine au bord de la lagune Warmicocha, au pied du sommet Cerro Negro, un beau cadre pour un bivouac, mais frisquet. Le vent soufflant en rafale, l’humidité présente et les allume-feux de piètre qualité mettent en échec toutes tentatives d’allumage d’un feu…
Sur le chemin qui nous mène à Cayambe, une ville au pied d’un volcan du même nom culminant à 5790 mètres d’altitude, nous découvrons notre première ruine d’une longue série. Du site archéologique de Cochasquí, il ne reste malheureusement plus grand-chose aujourd’hui de la quinzaine de pyramides et des tombes qui avaient été érigées par la culture Cara.
L’Equateur est un pays qui, par sa position sur la ligne de l’Equateur, ne connait que deux saisons, une sèche et une humide, qui alternent tous les trois mois. Partis à la fin d’une période de pluies, nous savons donc que nous allons être mouillés… Lorsque nous entrons dans la région la plus humide des Andes Equatoriennes, nous essuyons rapidement des averses durant plusieurs jours de suite. C’est avec nos ponchos de fortune en sacs-poubelles, que nous marchons tête baissée, droit devant, dans un brouillard dense qui de toute façon obscurcit le panorama. Heureusement les sources chaudes, issues d’une terre volcanique d’Oyacachi et Papallacta, sont là pour nous redonner du tonus. Des petits villages ou plutôt des petits bourbiers sont encastrés en fond de vallées bien verdoyantes. Avec ce climat, la région bénéficie d’une végétation très luxuriante même en haute montagne, ainsi que d’une population d’oiseaux diversifiée et colorée.
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Cette météo exécrable nous empêche de franchir les hauts cols à 4000 mètres qui doivent suivre. Nous nous retrouvons obligés de contourner tout le secteur du volcan Antisana en bus. Culminant à 5753 mètres d’altitude, il fait partie des majestueux qui bordent la sublime « Allée des Volcans ». C’est le nom donné à cette gigantesque vallée qui traverse le centre des Andes Equatoriennes parsemée de nombreux volcans.
Nous disons adieu à l’Antisana, sans même l’avoir aperçu… Mais, nous l’oublions vite ! A peine entrés dans le Parc National Cotopaxi, les nuages s’estompent pour la première fois depuis le début de notre marche et donnent place à un ciel bleu. Le volcan Cotopaxi se laisse magnifiquement observer jusqu’à sa cime enneigée. Avec 5897 mètres d’altitude, il est le plus haut volcan actif d’Equateur. Durant ces jours, notre marche est dominée par cette silhouette conique. Le panorama dégagé qui nous entoure permet également de découvrir d’autres volcans, comme le Rumiñahui, le Sincholagua, l’Illiniza et au loin, le Chimborazo, le plus grand et haut volcan du pays avec ses 6267 mètres.
A la sortie du parc, nous changeons de monde. Notre route se poursuit sur des chemins de campagne, au travers de petits villages et au milieu de champs, où les activités paysannes battent leur plein. Nos pas nous amènent ainsi à notre première ville, Latacunga. A taille humaine, belle, colorée et aux ruelles charmantes, nous apprécions cette petite halte à mi-parcours.
Un peu partout se trouvent des panneaux géants avec la mention « La Revolución ». Révolution de l’agriculture, révolution de la technologie, révolution de la route… Dés qu’un changement s’opère ou qu’une nouveauté arrive dans une région, le gouvernement installe ces affiches. La modernité est en plein boum. Sur les routes, le bitume se dessine plus vite que sur nos cartes. Et même si les locaux l’appellent « la bonne route », pour nous, l’asphalte est un cauchemar…
Entre la route, les nombreux villages et la pluie, le bivouac devient très difficile. Heureusement, depuis le début les Equatoriens sont accueillants avec nous. Plusieurs familles nous ont ainsi déjà offert l’hospitalité. C’est l’occasion de passer un peu plus de temps en leur compagnie, de parler et d’échanger des différences entre nos pays.
Dans cette région habitée, au milieu de grandes vallées fleuries et pourvues en fruits qui sont une grande richesse, nous découvrons également des villages marquants, comme celui de Patate qui interpelle en premier par son emplacement et son histoire. Situé au pied du volcan actif Tungurahua, il a été ravagé par celui-ci en 1949. Aujourd’hui encore, ce monstre laisse échapper des fumeroles. Puis, c’est la gourmandise qui retient notre attention, avec sa spécialité locale, les « Arepas », des petits chaussons à base de farine de maïs, citrouille, fromage, panela, le tout enroulé dans une feuille.
Au bout du goudron, nous prenons quelques jours de répit à Riobamba, la ville est en fête. Les danses folkloriques sont à l’honneur pour célébrer l’anniversaire de la province de Chimborazo qui vient d’avoir 188 ans. Les rues sont envahies par des défilés en costumes traditionnels précolombiens et hispaniques des quatre coins du pays, du Pacifique à l’Amazonie en passant par les Andes.
Nous nous enfonçons désormais dans la partie la plus reculée des Andes Equatoriennes. Il n’y a plus de village. Seules quelques communautés vivent ici, éparpillées dans les vallées. Les coutumes sont encore fort présentes. Les locaux portent des vêtements traditionnels tels le poncho de couleur rouge ou le sur-pantalon en peau et laine de mouton. Dans ces lieux isolés, l’Espagnol n’a pas encore complètement détrôné le Quechua, la langue des Incas. Si nous ne sommes pas étonnés de l’entendre parler par les personnes âgées, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit des plus jeunes.
Laissant derrière nous la communauté d’Atillo, nous prenons de la hauteur pour découvrir des panoramas plus désertiques, où les arbres fruitiers ont laissé place à des pauvres pâturages. Au passage d’un col à 4280 mètres d’altitude, la vue qu’il nous offre sur l’autre versant est époustouflante. Des lagunes encastrées dans des étendues immensément grandes se dressent face à nous.
Après de nombreux kilomètres à zigzaguer dans le Páramo, puis à suivre des pistes sinueuses, nous débouchons à Achupallas, un village historique qui est une porte d’entrée vers une autre époque, celle des Incas. De là, démarre l’une des dernières portions Equatoriennes du mythique Qhapaq Ñan. Nous trouvons ici un large chemin herbeux de quatre à six mètres, parfois encore bordé de pierres. Il nous conduit jusqu’à une altitude de 4320 mètres avant de plonger dans un fond de vallée humide, marécageux. Un chemin facile à suivre, alors que cela fait plus d’un demi-siècle qu’il n’est plus entretenu. Seules les infrastructures, comme les ponts, n’ont pas survécu au temps. Nous passons le Tambo de Paredones, une ruine perdue au milieu de la Páramo et rejoignons ensuite celle d’Ingapirca. Cette forteresse est le plus grand site archéologique précolombien ayant survécu en Equateur. Elle fut fondée par la culture Cañaris, puis prise par les Incas sous le règne de l’empereur Túpac Yupanqui. Au XVIe siècle, son fils Huayna Cápac fit transformer le site en un centre religieux dédié au culte du Soleil et de la Lune. Les derniers kilomètres ne sont plus qu’une formalité, nous arrivons le soir même à Cañar. Cette ville marque la fin de notre marche dans ce pays, nous allons maintenant prendre la direction du Pérou !
Voici quelques années, je me suis échappé d’une vie qu’il faut souvent suivre au pas…
Aujourd’hui je déborde d’énergie que je dépense dans la marche afin de parcourir des milliers de kilomètres pour découvrir les merveilles de la nature. Mes terrains de jeux préférés étant les montagnes et les zones désertiques, là où poussent les cairns. Mais je suis ouvert à toute la planète.
Je n’ai ni l’âme d’un écrivain, ni d’un photographe, mais j’ai un grand plaisir à faire partager mes aventures par l’intermédiaire de mes sites afin d’offrir un peu d’évasion.
Simon Dubuis
Carnets d’aventures : www.dubuis.net