Un voyage touristique en Equateur ne serait pas complet sans la découverte pédestre de sites emblématiques et facilement accessibles. L’altitude impose cependant de doser progressivement ses efforts pour acclimater l’organisme. Après des randonnées dans la région d’Otavalo autour des lagunas de Cuicocha et de Mojanda et l’ascension du Guagua Pichincha qui domine Quito nous étions prêts pour parcourir sans difficulté particulière la boucle autour de la merveilleuse laguina Quilotoa en 3 jours de marche entre 3000 et 4000m.
Sur les conseils des sympathiques gardes du parc nous choisissons de partir pour le tour de la laguna Cuicocha. Le vent vient rafraîchir les ardeurs du soleil d’altitude et la température est très agréable. La lumière est superbe et le lac au bleu d’azur contraste avec les pentes escarpées et sombres de la caldeira tandis que, sur le plateau, les prés dorés accrochent les rayons du soleil. Le sentier large et bien aménagé remonte d’abord vers une reconstitution de vestiges incas: calendrier solaire, calendrier lunaire, lieu d’offrandes et de purification. Quelques passages raides sont aménagés au moyen de marches. Le panorama est vaste aussi bien sur le lac que sur la région agricole d’Otavalo, dominée par l’imposant volcan d’Imbabura. De tous côtés des chaînes de montagne émergent. Des fleurs aux couleurs variées bordent le chemin tandis que les herbes dorées du paramo rayonnent même quand le soleil joue à cache-cache avec les nuages. Lorsque les bords de la caldeira sont trop escarpés le sentier s’éloigne un peu pour contourner l’obstacle mais, bien vite, revient surplomber le lac. Craignant de souffrir un peu de l’altitude nous avons mesuré nos efforts et n’avons pas ressenti d’effet désagréable d’essoufflement. A la fin du sentier nous retrouvons une large route goudronnée qu’il faut suivre sur environ 4 kilomètres. Comme elle est peu fréquentée, ce passage est « avalé » sans ennui car la vue panoramique occupe en permanence le regard.
Pour notre deuxième randonnée nous choisissons la spectaculaire laguna Mojanda atteinte au terme d’une route pavée et parfois un peu défoncée. Le lac est dominé par la silhouette élancée du Fuya Fuya. Le temps n’est pas très encourageant et la surface de l’eau présente un terne aspect métallique. Nous hésitons donc à nous engager sur une longue journée de marche et nous contentons de rejoindre la laguna Chiquita dans une belle ambiance de hauts plateaux
Nous rejoignons ensuite Quito pour gravir le facile sommet du volcan actif Guagua Pichincha. Un peu bousculés par le vent et entourés de nuées virevoltantes nous trouvons un rythme régulier qui nous permet d’atteindre le sommet à 4784m sans réelle difficulté.
Depuis Quito nous empruntons la Panaméricaine, large route à 2 fois 3 voies récemment rénovée. Au passage le Cotopaxi nous offre la vision sublime de son cône immaculé perçant brièvement les nuages. A Latacunga nous quittons la Panaméricaine pour emprunter une route nouvellement aménagée en direction des plateaux andins. En fin de journée, les champs prennent une chatoyante couleur ocre et les nuages, que nous survolons, s’effilochent en rougeoyant au couchant. Après un passage vers 4000m la route plonge dans un vaste paysage de hauts plateaux vallonnés.
Nous faisons halte à la Posada de Tigua, belle hacienda blottie au creux d’un bosquet d’arbres autour desquels paissent côte à côte lamas, moutons et vaches. Nous sommes accueillis chaleureusement par nos hôtes et nous abritons rapidement à l’intérieur de la maison où un poêle diffuse sa douce chaleur tandis qu’une fraîche bise refroidit brutalement l’atmosphère extérieure.
La randonnée est pour moi une source de découverte inépuisable. Amoureux de la montagne depuis de nombreuses années j’ai toujours autant de bonheur à parcourir les sentiers et à partir marcher aussi bien pour une journée que pour de longues itinérances. Mon départ à la retraite m’a offert le loisir de traverser les Pyrénées par la HRP dont je rêvais depuis longtemps. Cette longue traversée a encore renforcé mon envie de périples au long cours… Et depuis, j’ai traversé la France du sud vers le nord puis l’Espagne sans négliger quelques itinéraires plus courts au cœur de nos massifs. Cette envie de longues itinérances reste vivace et les projets ne manquent pas…