« -Si tu continues à faire des sottises, je te renvoie à Beaufort !
Et, à cette idée, j’étais tout à coup très heureux. » Roger Frison-Roche, Les Versants du Soleil
Ce carnet de route retrace mon tour du Beaufortain effectué en solo. J’ai choisi de parcourir l’itinéraire classique (à l’exception d’une petite variante) en 3 jours au lieu de 5/7 jours. Pour un découpage en étapes plus courtes, il est possible de se référer au topoguide officiel de la FFRP ou au récit du tour du Beaufortain de Grégory. Pour des raisons pratiques, ce tour est bouclé sur la commune d’Hauteluce. À titre informatif, je donne une approximation des distances et du dénivelé réalisé à partit du tracé du parcours sur openrunner. Il ne correspond pas à un relevé sur le terrain.
J0: L’arrivée
- 6.5km, 400m D+
J’arrive à Albertville par la route en fin de matinée et je récupère au passage un auto-stoppeur. Ce dernier m’explique qu’il vient très souvent dans la région et qu’il préfère le stop aux navettes en raison des horaires peu pratiques. Je le dépose à Beaufort et je repars seul afin de rejoindre la commune d’Hauteluce (1100m) qui n’est plus qu’à une quinzaine de minutes désormais. Hauteluce est un très beau village, calme et authentique. Parsemé de nombreux chalets, il est certainement l’un des derniers villages de la région qui résiste à l’urbanisation touristique. Je laisse ma voiture chez Katerine & Daniel, deux amoureux de ce village. Cela fait 18 ans qu’ils viennent y passer quelques jours chaque été. Daniel, véritable expert des sommets alentours, me conduit au col de la Lézette (1787m) qui surplombe la commune des Saisies. Me voici sur la ligne de départ et je suis plus impatient que jamais à l’idée de démarrer ce tour du Beaufortain. Après quelques ultimes vérifications, je suis enfin prêt à partir. Le panneau indique deux heures jusqu’au refuge, mais il en faut bien moins pour parcourir le large sentier qui monte jusqu’au col de Véry. Sur ma route je croise pas mal de promeneurs, venus profiter de la vue. Il faut dire que c’est magnifique: Mont Blanc, Val Joly, Montagne d’Outray… Après avoir passé le printemps à ronger mon frein en parcourant les massifs du sud de la France je dois dire que je suis très heureux de retrouver enfin les Alpes.
En allant au col de Véry
Très vite, je gagne le Mont Clocher (1976m) que l’on apercevait plus bas depuis Hauteluce. Je reste quelques instants à profiter du panorama avant de repartir vers le col de Véry où j’arrive une heure après mon départ. À quelques pas du sentier se trouve le refuge du col de la Croix de Pierre et je rentre m’y installer. Comme il y a peu de monde, je serai seul dans un dortoir pour 8. Les ressources en eaux étant limitées, le refuge n’est pas équipé de douches, mais ce n’est pas bien grave, pour un premier jour…Après m’être installé, je retourne un temps dans les alpages regarder la traite des vaches. L’alpagiste vient traire ses bêtes directement en altitude grâce à une machine roulante puis redescend les bidons dans la vallée. Au passage, la gardienne du refuge récupère du lait pour préparer le dessert de ce soir.
Un peu de lait pour le déssert
Je reste un instant à tenter de mettre un nom sur les massifs alentours, mais le mauvais temps s’installant, je rentre m’abriter au refuge. De toute manière c’est presque l’heure de passer à table !
Le col et les Aiguilles Croches au loin
Le diner est bon et copieux: tartiflette au Beaufort et fromage blanc fait maison avec le lait d’alpage. Néanmoins, le refuge est également un restaurant d’altitude qui accueille des clients venus en voiture depuis la vallée. Le dernier Génépi ayant été servi à 2h du matin, la première partie de ma nuit n’aura pas été très calme !
Passionné de montagne, je pratique le trail, la rando ainsi que les activités hivernales.