Test ancres à neige MSR snow tent anchor

La réussite d’un bivouac hivernal tient autant à des petits détails qu’au matériel de grande valeur. Le système d’ancrage d’une tente fait partie de ses détails qui ne sont pas anecdotiques. Verdict sur le système Snow anchor proposé par MSR.

Premières impressions

Poser une tente sur des terrains meubles comme le sable ou la neige oblige à utiliser des techniques différentes de celles habituelles. Ici les sardines classiques n’ont guère de prise et le moindre souffle de vent aurait tôt fait de les arracher. En hiver, le recours aux ancres à neige fait partie des techniques couramment utilisées. Il s’agit en général d’ensevelir un corps mort sous une cinquantaine de centimètres de neige. On peut utiliser ses skis, raquettes, bâtons ou tout autre objet mais aussi recourir à des sacs plastiques ou des ancres en tissu, spécialement prévues. Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. L’utilisation des skis en empêchant l’usage le temps où la tente est montée, les sacs plastiques finissant par se déliter et laisser des saloperies dans la nature, j’ai donc décidé de tester celles en tissu.

Les snow anchor de MSR sont livrés par quatre, dans un emballage carton sur lequel sont rappelés les conseils d’utilisation pour un ancrage efficace. L’idée est bonne mais j’aurais préféré une impression de ces conseils directement sur le produit, ce qui aurait permis aux moins habitués des bivouacs hivernaux d’avoir l’information sur le terrain.

Au déballage les ancres surprennent par leurs dimensions modestes mais le produit est qualitatif tant du point de vue des matériaux que de la fabrication. C’est heureux, vu les tensions qui peuvent s’exercer dessus et l’importance d’un bon ancrage pour ne pas voir sa tente s’envoler dans les cieux hivernaux.

Sur le terrain

Faire un petit trou d’entre trente et cinquante centimètres dans la neige, avec un angle d’environ 30° avec la tente. Poser la snow anchor au fond, recouvrir de neige, tasser avec la pelle puis régler la tension du hauban. Voilà, c’est fait. J’avoue avoir eu quelques inquiétudes au début devant les faibles dimensions de cette ancre par rapport à celles de la concurrence. Mais après plusieurs nuits à affronter des vents moyens de 90 km/h et des rafales grimpant sans doute bien au-delà des 100, le verdict est sans appel. Cela ne bouge pas d’un millimètre ! Comme souvent le secret d’un bon ancrage dépend plus de la multiplication du haubanage que de la résistance de quelques rares points. Peu encombrantes, très légères, les snow anchors peuvent être emmenées en nombre suffisant. Avec 8 à 12 haubans la Hilleberg Nallo 2GT restait parfaitement tendue toute la nuit, nous permettant de dormir – presque – sur nos deux oreilles.

L'Oeil et la Plume

Reportages d’itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka