Test veste Lagoped Tétras

Il y a tout juste deux ans, nous vous annoncions l’arrivée de Lagoped, une jeune marque française dans l’univers de l’outdoor. Son ambition ? Produire intégralement en Europe des articles performants avec l’empreinte environnementale la plus réduite possible. Avec les tests de la veste Eve et du pantalon Supa nous avions constaté que la promesse était tenue. Aujourd’hui, c’est un nouveau modèle de veste imperméable, la Lagoped Tétras, qui arbore l’emblématique “perdrix des neiges”, logo de la marque haut-savoyarde. Nous l’avons mise à l’épreuve de nombreuses journées de randonnées, par toutes conditions météorologiques.

Premières impressions

Je reçois ma veste Lagoped Tétras dans un emballage réduit. Les clients en vente à distance peuvent même faire le choix de recevoir leur commande via Hipli, une solution de colis réutilisables et à faible émission carbone. Cela n’a l’air de rien mais la mise en œuvre de ce type de solution est assez complexe et témoigne déjà de l’engagement environnemental de la marque.

La veste est produite avec une toile tissée et teintée en Ardèche, à partir de fils italiens issus du recyclage de bouteilles en plastique. Le traitement déperlant ne contient pas de PFCs, toxiques pour l’environnement et la santé. La membrane, de marque Sympatex provient de la valorisation de chutes industrielles. Les tissus et membrane sont assemblés par lamination en Autriche avant d’être expédiés en Pologne où le tissu est découpé, cousu et étanché pour devenir ma veste Lagoped Tétras. Une production réunie sur un seul site serait évidemment encore meilleure mais la désindustrialisation européenne et l’hyperspécialisation des chaînes de production rendent cela encore impossible aujourd’hui.

Chez Lagoped on pense également à la prolongation de la vie du produit. La réparabilité est assurée même au-delà de la garantie de la veste, ce qui est le meilleur moyen d’en réduire l’impact. Quant au recyclage, il sera d’autant plus facile que tissu et membrane sont réalisés dans le même matériau, le polyester. Le choix d’une veste Lagoped Tétras est donc indéniablement celui d’un produit engagé pour l’environnement.

Pourquoi ce nouveau modèle de veste Lagoped Tétras et quelle différence avec la Lagoped Eve ? Toutes deux offrent le même taillant, le même tissu et la même membrane pour des performances d’imperméabilité et respirabilité logiquement identiques. La distinction se situe dans l’approche plus minimaliste de la veste Lagoped Tétras. Sur celle-ci, les zips passent à 3mm de large, le nombre de poches est réduit, le serrage de la veste n’est possible qu’en bas de veste et non à la taille tandis que les zips de ventilations sous les bras sont droits et non en biais. Ces simplifications de patronage permettent de gagner en poids, en matières premières, en temps de couture et donc en coûts. Conséquence, la Lagoped Tétras affiche 90 g de moins sur la balance que le modèle Eve et une facture allégée de 100 € ! La qualité de fabrication de l’exemplaire que je reçois est irréprochable, les découpes, coutures et pose des bandes d’étanchéité sont parfaites. Je retrouve la douceur de toucher caractéristique du polyester recyclé. La coupe est proche du corps, sans tomber dans l’excès ni entraver l’utilisation d’une seconde couche thermique un peu épaisse. Deux couleurs sont disponibles, la mienne est d’un joli noir aux zips jaunes contrastants mais elle existe également dans un très discret vert “thym” qui ravira les naturalistes et photographes de nature.

La veste Lagoped Tétras sur le terrain

Pas d’itinérance pour ce test mais de nombreuses sorties orientées “randonnée nature”. Les restrictions de liberté de déplacement ont allumé en moi une véritable soif de nature et d’observations de la vie sauvage… Première balade, mi-février en Dombes, territoire unique de mille et un étangs situés aux portes de Lyon. Journée de pluie continue et serrée, idéale pour tester l’imperméabilité de ma veste Lagoped Tétras. Après cinq heures de marche j’atteins enfin l’abri relatif d’un observatoire ornithologique qui me permet de marquer une pause et sortir les jumelles. Je m’attarde d’autant plus volontiers à cette pause que je suis parfaitement au sec sous ma veste et ne risque pas de me refroidir trop vite. Je constate, une fois de plus, qu’il existe un écart entre performances théoriques et pratiques. La membrane Sympatex utilisée dans cette veste est censée être presque 30% moins performante en matière d’étanchéité que celle du fabricant dominant le marché. Mais dans les faits, les performances sont identiques. La qualité des tissus, la coupe simple, la minutie de la pose des bandes d’étanchéité comptent autant que la membrane et sur ma veste Lagoped c’est un sans faute côté étanchéité. L’air saturé d’humidité, la température qui ne dépasse guère les 5°C et un léger vent finissent pourtant par me glacer et j’abandonne les quelques nettes rousses, jolis canards aux têtes orangées et becs rouges, pour me remettre en route.

Quinze jours plus tard, sur le Revermont, piémont du massif jurassien. J’avance sur un sentier où les traces d’un lynx s’entrecroisent avec celles de chevreuils et de sangliers. Les performances de respirabilité de la membrane Sympatex sont suffisantes pour me permettre de garder la veste bien fermée, sans être trop humide de sueur à l’intérieur. C’est vrai tant que le terrain n’est pas trop pentu, mais la grimpée dans la charmaie devient bigrement raide et malgré les -2°C, il est temps d’ouvrir les zips sous les bras. J’atteins un petit sommet, la forêt cède la place à une prairie naturelle colorée par les premières fleurs, cardamines, véroniques et épervières. Je cède à la tentation d’une pause. Le vent qui souffle force 8 m’oblige à me rhabiller chaudement. La coupe peu cintrée de la veste Lagoped Tétras est idéale pour pouvoir ajouter des couches thermiques en dessous sans perdre de confort. Je complète mon équipement avec le bonnet Lagoped Gebo Cuff, chaud et conçu en laine 100% recyclée. Je referme tous mes zips, resserre les cordons de bas de veste et les velcros de manches. J’ajuste la capuche avec le cordon à l’arrière, et ceux de tour de tête, faciles à manipuler. Dos au vent, j’apprécie la coupe qui descend bas dans le dos et protège des rafales glaciales, même quand je lève les bras.

J’ai poursuivi ce test sur une dizaine de sorties, à ski de randonnée nordique, raquettes et à pied. Avec à chaque fois le même plaisir d’évoluer avec cette veste à la coupe confortable et aux performances que je n’ai jamais mises en défaut.

Où acheter la veste Lagoped Tétras ?

Mon avis sur la veste Lagoped Tétras

L'Oeil et la Plume

Reportages d’itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka