Tour des balcons du Valromey

Suivez-nous sur le tour des balcons du Valromey. Un itinéraire pédestre qui permet de découvrir cette large vallée jurassienne méconnue et préservée. Récit & trace GPS.


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Focus Rando :Tour des balcons du Valromey
4 jours +2 880 m/-2 884 m 3
Randonnée Boucle Chambre d hôtes, Gite d étape, et Hôtel
Campagne, Forêt, et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Il existe, tout au sud du massif jurassien, une large vallée méconnue, appelée Valromey. Dominée à l’est par le plateau du Retord et le sommet du Grand Colombier, fermée à l’ouest par le plateau d’Hauteville, elle s’ouvre au sud sur le Rhône, le lac du Bourget et, à l’horizon, la Chartreuse. Un sentier la parcourt, en balcon, en 4 à 5 jours. Je vous invite à nous suivre sur cet itinéraire, peu fréquenté et plein de charme, que nous avons effectué au printemps dernier.

Balcons du Valromey, boucle nord

J1 : + 781 m / – 460  m 22 km

J2 : + 511 m / – 859 m 19 km

Pour être exact, c’est une version ré-interprétée du “GR balcons du Valromey” que nous vous proposons ici. Organisée en deux boucles, elle permet de profiter aussi des paysages du cœur de la vallée. Nous nous lançons sur la boucle nord depuis le petit village de Ruffieu. Nous quittons rapidement ses jolies maisons de pierre couvertes de tuiles rouges par un petit chemin bordé de noisetiers. Traçant plein nord, il offre de jolies vues sur les villages de la vallée et son bocage magnifiquement conservé. La nature s’éveille après un hiver qui a tardé à finir cette année et les chants des pouillots véloces, des mésanges, des pinsons, qui animent chaque lisière ont la saveur des plaisirs qui se sont laissés désirer.

Après trois bonnes heures de marche, la direction s’infléchit vers l’est et, en même temps, le sentier nous fait gagner de l’altitude. Le bocage laisse sa place à de larges combes bordées de forêts d’épicéas. Lynx et loups fréquentent ces bois et je ne peux m’empêcher de garder les yeux rivés au sol en quête d’une trace de ces animaux qui redonnent âme au massif. Hélas, c’est en vain, et seuls quelques pas de chevreuils, de cerfs et de sangliers croisent la piste d’un renard qui semble avoir, lui aussi, emprunté le GR.

L’étape est longue et bien qu’elle paraisse facile, ce sont finalement 22 km et près de 800 mètres de dénivelés qui s’affichent sur ma Garmin Instinct solar, à notre arrivée aux Plans d’Hotonnes. La petite station nordique, aux portes du plateau du Retord, conserve toute l’année quelques hébergements ouverts. C’est bien pratique pour le randonneur.

Après une nuit réparatrice, nous filons plein sud. Nous sommes sur la lisière ouest du plateau de Retord. De ces grandes prairies d’altitude, la vue sur le Valromey est unique et l’on aperçoit même les reliefs alpins, au loin. Grange des Moines, Grange des Portes, de Recouza, … les fermes d’estives, appelées ici “granges” égrènent leurs noms et nous découvrons le charme de ces vieilles bâtisses conçues pour résister aux hivers très rudes du plateau. Parvenus à la grange de Niblanc, notre itinéraire abandonne le tracé officiel et rentre au cœur du Valromey. Entre bocage, prairies et champs fraîchement semés nous regagnons tranquillement Ruffieu.

Balcon du Valromey, boucle sud

J3 : + 684 m / – 967 m 21 km

J4 : + 904 m / – 698  m 21 km

La météo radieuse des précédentes étapes nous a quitté et c’est un ciel chargé, orageux et menaçant qui nous accueille sur la boucle sud. Une trouée dans la pessière nous offre une nouvelle vue en balcon du Valromey. Un Valromey noyé de brumes et parcouru de rideaux de pluie qui viennent de l’ouest, directement vers nous. En moins de temps qu’il ne faut pour enfiler nos pantalons gore-tex, nous voici rincés. Puis, aussi vite qu’elle était venue, la pluie nous abandonne, laissant au passage un sentier transformé en ruisseau. J’aime ces épisodes soudains, cette relation aux éléments, les ambiances qui naissent des intempéries. Le sommet du Colombier, dernier sommet au sud du Jura, se noie de brumes et tout autour de nous, les prairies scintillent de gouttelettes. Après quelques heures, nous prenons quelques libertés avec le tracé officiel et choisissons d’effectuer la traversée ouest – est en passant par quelques sources et canyons, véritables curiosités de ce massif karstique où, en général, seule l’eau du ciel abonde. Notre itinéraire rejoint les sources du Groin, glisse le long du cours d’eau qu’il traverse à gué avant de rejoindre notre gîte pour la nuit, au hameau de Luthézieu.

La dernière journée commence par une magnifique vue depuis notre gîte sur le sommet du Grand Colombier. Le relief se dessine entre les lambeaux de brumes qui se déchirent au soleil levant. Nous redescendons en rive droite de notre ruisseau jusqu’à atteindre un étonnant petit canyon où l’eau s’engouffre avec fracas. L’eau a également creusé de petites vasques où de minuscules crapauds s’ébattent. Reconnaissables entre tous avec leur ventre marbré de jaune et leur drôle de pupille en cœur, ce sont les rares sonneurs à ventre jaune. Après avoir passé quelque temps à les observer, nous poursuivons sur un chemin qui reprend peu à peu de l’altitude.

Laissant derrière nous la vallée nous regagnons le sentier en balcon qui traverse la hêtraie pessière. Malgré la beauté du parcours, la présence d’innombrables épicéas morts nous laisse perplexe. La présence d’arbres morts est une richesse car elle offre gîte et couvert à de nombreuses espèces et témoigne plutôt d’un écosystème de qualité. Mais difficile ici de ne pas voir les conséquences d’une monoculture forestière conjuguée aux prémices du réchauffement climatique. A quoi ressemblera la région dans cinquante ans ? Le cri du pic noir et un croisement de chemin nous tirent de nos pensées et nous obligent à sortir la carte. A droite, après une longue descente dans les noisetiers, le chemin regagne enfin Ruffieu, bouclant la boucle de nos “Balcons du Valromey”.

Carnet pratique pour le tour des Balcons du Valromey

Quand effectuer cette randonnée ?

La période de mai à octobre offre des conditions idéales. Le printemps avec la nature qui s’éveille et les superbes prairies fleuries et l’automne avec ses couleurs ont notre préférence. L’été, les longues portions à l’ombre des sous-bois rendent le parcours encore très agréable. Avec quelques jours de plus, le parcours peut également s’envisager en hiver, avec une paire de raquettes pour passer les sections enneigées qui peuvent s’étendre sur tout ou partie de l’itinéraire.

Comment y aller ?

L’itinéraire est accessible en transports en communs par la ligne 145 des bus de la Région AuRa ou en train (gare de Culoz), moyennant une dizaine de kilomètres supplémentaires par le GR 9A. Par la route, on accède aux balcons du Valromey par les autoroutes A40 ou A41.

Où dormir ?

Camping, bivouac, chambres chez l’habitant ou gîtes et auberges, les possibilités d’hébergement sont nombreuses en Valromey. Elles exigent cependant parfois de s’écarter de l’itinéraire. Pour notre part, nous avons fait étape aux Plans d’Hotonnes, à Songieu et Luthézieu.

Quelles variantes ?

Notre parcours s’effectue en quatre bonnes journées (décrites ci-dessus). L’itinéraire officiel “GR de Pays Balcons du Valromey” est, quant à lui, long de 112 km et s’effectue en 6 étapes :

  • étape 1 : Culoz / Champagne en Valromey
  • étape 2 : Champagne en Valromey / La Lèbe
  • étape 3 : La Lèbe / Ruffieu
  • étape 4 : Ruffieu / Les Plans d’Hotonnes
  • étape 5 : Les Plans d’Hotonnes / Chartreuse d’Arvières
  • étape 6 : Chartreuse d’Arvières / Culoz

Quelles difficultés ?

Passé par l’évaluation IBP Index, notre itinéraire ressort coté 287, soit très difficile. Longues étapes et quelques dénivelés expliquent cette cotation, adoucie par un terrain facile, sur bons sentiers.

Quel équipement prévoir ?

Le traditionnel système trois couches vous permettra de vous adapter aux variations météo. Le terrain n’étant pas particulièrement difficile, chaussures tiges hautes ou basses sont à choisir en fonction de vos préférences.

Réduire son impact environnemental ?

Rester discret, ne pas cueillir la flore sauvage, ramener ses déchets – et ceux trouvés en chemin -, ne pas faire de feux sont des règles de base pour profiter durablement de la nature. Il est important de rester sur les chemins pour préserver la quiétude de la faune, ne pas couper les lacets pour limiter l’érosion.

Espèce rare et menacée, le sonneur à ventre jaune est un petit crapaud qui recherche, pour sa reproduction, des eaux stagnantes de faible profondeur et en partie ensoleillée. Sur le site, on rencontre le Sonneur à ventre jaune dans les ornières forestières et
dans les vasques en bord de cours d’eau. Il faut donc s’approcher de ces milieux avec précaution et en regardant bien ses pieds pour ne pas l’écraser. Toute manipulation de l’animal est strictement interdite par la loi pour le protéger de déplacements qui mettraient sa vie en danger ainsi que du risque de transmission de chytridiomycose, un champignon dangereux pour sa survie.

Les balcons du Valromey avec un chien ?

Aucune réglementation ne s’oppose à parcourir cet itinéraire avec son fidèle compagnon à quatre pattes. On veillera donc simplement à ce qu’il ne divague pas, par respect pour la faune qui niche et vit au sol. L’itinéraire ne présente pas difficultés pour un chien en forme et entraîné. Vous vous posez des questions sur ce qu’il faut savoir pour randonner avec son chien, lisez notre article sur ce sujet.

En savoir plus

Tout sur la région, les hébergements et les activités sur bugeysud-tourisme.fr.

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