5 jours de randonnée sur le GR 400 dans le Cantal

Récit de mes 5 jours de randonnée sur le GR 400, un itinéraire emblématique du Cantal dans le massif-Central.


Télécharger la "Trace GPS GR 400 dans le Cantal" (1400 téléchargements)
Focus Rando :5 jours de randonnée sur le GR 400 dans le Cantal
5 jours +5980 m/-5980 m 4
Randonnée Boucle Bivouac et Gite d étape
Campagne, Forêt, et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Plutôt difficile et exigeant, le GR 400, dans le Massif Central, sait récompenser le randonneur. C’est en effet une belle variété de paysages qui l’attend, depuis le pâturage bucolique jusqu’à la montagne abrupte. Au départ de la jolie petite ville de Murat, dans le Cantal, j’ai marché cinq jours sur le GR 400, de bivouac en bivouac. Et j’ai vraiment kiffé.

Le GR 400 est un itinéraire emblématique, une grande boucle autour des monts et volcans du Cantal. En fait, il est plus juste d’écrire du volcan. Car tous ces sommets que j’ai admirés, comme le puy Mary, le Plomb-du-Cantal ou encore le puy Griou, forment un seul et même volcan. Quoi qu’il en soit, les panoramas sont vraiment extraordinaires. Le décor change souvent, parfois même dans la même journée ! Malgré cela, le GR 400 n’est pas excessivement couru, loin de là. Sans doute jugé difficile, non sans raison. Mais il bénéficie d’un très précieux topoguide. Et les trekkeurs marchent presque tous dans le sens suivi par le guide. Quant à nous, mon équipier et moi, nous avons décidé d’inverser le parcours. Tout simplement pour éviter d’avoir à franchir dès le début du trek un passage difficile et encore enneigé en ce milieu de printemps toujours très frais : la brèche de Rolland. Ce répit lui laissera le temps de se dégager. Est-ce que ce sera le cas ?

Murat – Prat-de-Bouc

+ 892 m / – 391 m 18,96 km

Murat est une bien jolie petite ville. Encore plus sous ce beau soleil qui vient égayer les altières façades de pierre. Les maisons se serrent autour des belles halles et de l’église collégiale datant du XVIe. Je passe devant en me disant que je les retrouverai avec plaisir d’ici quelques jours. Le premier avantage du GR 400 est qu’il forme une vraie boucle desservie par une gare SNCF, en l’occurrence celle de Murat où nous sommes arrivés hier soir.

Les premiers pas m’y amènent d’ailleurs à nouveau. A peine de l’autre côté de la voie ferrée, résonnent les gazouillis des oiseaux. Les vaches apparaissent dans les pâturages, sur des coteaux bien pentus d’ailleurs. En haut de la côte, voici l’ancien prieuré de Bredons, du XVIIe. Engoncé dans des échafaudages, il fait l’objet de lourds travaux de consolidation. En contrebas, devant une magnifique fontaine en pierre, un joli hameau, mignon comme tout. Des constructions anciennes devenues de très cossues résidences secondaires.

Puis c’est la longue montée vers la Molède, un autre hameau, constitué cette fois de trois ou quatre grosses fermes. Juste en-dessous du col du même nom vient l’heure du pique-nique. L’endroit choisi est sympa : pas trop de vent et une belle vue sur la vallée. Nous ne l’aurions pas eue au col, d’ailleurs. Et où on patine un peu avant de nous remettre sur les bons rails car d’ici partent pas mal d’autres itinéraires. A travers la forêt, des sentiers tranquilles font descendre sur l’autre versant jusqu’à la route D 39. Pas moyen d’y couper, il faudra y faire les dernières centaines de mètres avant le Prat-de-Bouc., un col à près de 1 400 m. Il y a là une petite station de ski nordique et quelques remontées.

Prat-de-Bouc – puy Griou

+ 1100 m / – 1125 m 17,52 km

A peine en chemin que j’entre direct dans le vif du sujet : une rude montée jusqu’au Plomb-du-Cantal, droit dans la pente ! Les choses sont d’autant plus difficiles pour moi que le sac à dos est lourdement chargé. Mais, je m’y fais. D’autant que le soleil est de la partie. De larges champs de neige ornent encore les flancs de montagne et il faut traverser ces névés à plusieurs reprises. Parvenus au sommet -1 855 m- on s’offre une longue pause pour profiter de la vue. Au nord, le puy de Sancy. De l’autre côté, on voit même le mont Aigoual dans les Cévennes et, dans la brume, la ville d’Aurillac qui doit pourtant se trouver à quelque 150 km d’ici !

Après une petite descente, on s’attaque au puy du Rocher, juste en face. De loin, il paraît bien inoffensif. Mais c’est tout de même le 2ème sommet le plus élevé des monts du Cantal. Et il se mérite. Après, la descente est à l’avenant, bien raide aussi. Pas mal de passages délicats dans les rochers où il faut mettre les mains. Certains sont équipés d’échelles métalliques, d’autres non… et pourtant ils l’auraient mérité. Le pique-nique, que l’on prend en contrebas du puy du Rocher, je n’ai pas du tout l’impression de l’avoir volé !

Ensuite bref retour à la civilisation, avec le passage par la station de ski de Super-Lioran. Elle est plongée dans la léthargie : tout est fermé ou presque. Ni épicerie ni boulangerie ouverte dans cette entre-saison. A la sortie, longue galère pour retrouver le GR 400. Ce n’est qu’après bien des errements que nous serons à nouveau sur le bon chemin, au Font de Cere.

L’après-midi est nettement plus calme, entre traversées de forêts et petites vallées sereines où l’on ne croise pas âme qui vive. Le dernier objectif du jour est le puy Griou, à l’étonnante forme conique, tout gris. L’ascension nous est épargnée pour cause de restauration du sentier. C’est dans une clairière à son pied que se passera le bivouac.

Puy Griou – col de Legal

+ 830 m / – 954 m 18,08 km

Pourtant, cette journée commence bien. Non, il faut qu’on se trompe de chemin et nous ne voyons pas le col du Pertus. Manque d’attention ou défaut de signalisation ? Tant pis, mais je suis vexé comme un pou ! Bon, le chemin est sympa. Traversée du village de Mandailles, assez animé. On arrive en même temps qu’un gros troupeau de vaches, des salers. Elles montent à l’estive dans un concert de sonnailles accrochées à leur cou. Du reste, cette marche aujourd’hui est une plongée dans l’Auvergne pastorale. On longe en effet nombre de pâturages bien garnis. Les vaches sont d’ailleurs bien curieuses et viennent systématiquement voir qui arrive là ! Pas mal de passages à gué nous attendent. Rien de difficile, mais je suis bien content d’avoir des chaussures imperméables.

Sur les hauteurs de la Réveilladie, nous sommes victimes d’une bien sale blague. Une affichette placée à l’entrée d’un pâturage indique un changement d’itinéraire sur le GR 400, avec une flèche montrant la direction. Ça a l’air très officiel, on s’exécute. En fait, une sacrée montée le long de la propriété… pour arriver nulle part, dans des bois inextricables. Une bonne heure de perdue et une bonne suée pour rien. J’aurais bien aimé dire deux mots à l’auteur. En tout cas, voilà qui ne m’a pas fait perdre ma bonne humeur. La région est superbe, je l’apprécie de plus en plus !

 

Col de Legal – puy Mary

+ 1261 m / – 1076 m 20,43 km

L’itinéraire consiste, grosso modo, à remonter celui d’hier mais une marche plus haut : en fait, l’altimètre ne descendra presque jamais en-dessous de 1 400 alors que nous marchons sur la ligne de crête qui domine la vallée de la Jordanne. Petit arrêt au bédélat du Cassaïre, une belle construction de pierre à moitié enfouie dans un repli du terrain. Sans doute édifiée au XVIIIe, c’est un bâtiment remarquable qui servait d’abri aux bêtes malades. Il vient d’être restauré grâce, notamment, au Loto du patrimoine.

L’altitude nous vaut quelques sacrés névés. A commencer par celui qui nous attend après le puy Chavaroche, à 1 739 m. Un autre, sous le sommet de Redondet, à peine moins haut, est autrement plus raide et plus sportif : seule solution, descendre ce névé bien pentu sur les fesses !Puis la montagne devient nettement plus fréquentée. Sans doute la proximité du puy Mary -un « Grand site de France »- que l’on aperçoit déjà. Ainsi que ses parkings qui, même vus de loin, donnent l’impression d’afficher complet. Le secteur est aussi particulièrement prisé des parapentistes, qui s’en donnent à cœur joie ici.

Le dernier tronçon avant le puy Mary nous laisse le choix : la route ou le GR ? Que diantre, randonneurs nous sommes, le chemin nous prendrons ! Très, très mauvaise idée : le chemin n’est absolument pas entretenu. C’est le parcours du combattant, littéralement. Il y a des arbres abattus en travers du chemin sous lesquels il faut presque ramper. Pour corser les choses, la neige cache le GR où, visiblement, personne n’est passé depuis longtemps. La progression est non seulement épuisante, mais très lente.

Puy Mary – Murat

+ 945 m / – 1417 m 23,92 km

Comme chaque jour, c’est le chant du coucou qui me réveille. Il ne se lasse pas de répéter ses deux notes lancinantes. Ça va me manquer ! En attendant, direction le sommet du puy Mary, 1 783 m. Pour cela, il faut emprunter une longue volée de marches en pierre. Rien de sexy, mais c’est le seul moyen d’éviter le ravinement.

Sur l’autre versant, nous voici rapidement devant la brèche de Rolland, qui n’est plus enneigée. Rien à voir avec Roncevaux, c’est une trouée dans les Fours de Peyre-Arse, une ligne de crêtes franchement spectaculaires. Un endroit dont on m’a souvent parlé et que je redoute depuis un moment. Et qui s’avère encore plus impressionnant que je pensais : les chaînes dont sont normalement équipées les deux parois rocheuses qui se font face sont absentes. Pour cause d’entretien. Bon, ben, pas le choix, on y va. Et ça passe, assez facilement même, malgré le lourd sac à dos qui me déséquilibre. Ouf !

La suite du parcours est franchement chouette. Une fin de rando en apothéose, avec de somptueux panoramas sur un sentier en balcon. D’en bas parviennent de temps à temps le son des cloches des vaches, les gentianes font leur apparition. Au fur et à mesure de la descente, les sentiers se font de plus en plus… humides. Il y a des traversées de pâturages qui craignent, vaut mieux regarder où on met les pieds dans les hautes herbes. Sur ce tronçon, il y a quelques changements sur le tracé depuis l’édition du topoguide. Visiblement, ils rallongent sans rien apporter de plus. Mais comme les anciennes marques ne sont pas toutes effacées, eh ben, je fais comme si je ne savais pas.

Puis c’est vraiment le retour dans le monde des hommes et de leurs villages. Et enfin à la case départ, Murat, que je retrouve avec plaisir.

Bonnes adresses sur le GR 400

A Murat, le Relais des Castors qui se trouve au calme en plein centre tient à la fois de l’auberge de jeunesse et de la pension de famille. Possibilité d’y faire sa cuisine et d’y commander paniers pique-nique à emporter. Une bonne adresse, sympa et économique.

Au col du Prat de Bouc, le gîte La Grange des roches , récent et confortable, dépanne bien lorsque les conditions sont mauvaises que ce soit pour prendre une chambre ou tout simplement un repas.

Au col de Legal, le gîte est super bien situé à seulement quelques centaines de m du GR 400. On peut y planter sa tente tout en bénéficiant des sanitaires ou encore prendre une chambre dans ce beau bâtiment HQE et alors utiliser sa cuisine. Sinon, plats à emporter à l’auberge Le Col de Legal.

4 réflexions au sujet de “5 jours de randonnée sur le GR 400 dans le Cantal”

  1. Il faut garder présent à l’esprit que la plus grande partie de cet itinéraire se déroule autour d’une altitude entre 1 200 et 1 500 m. Même au mois de mai, j’y ai trouvé de la neige et des portions difficilement praticables.

    Répondre
  2. Pour notre part,nous deconseillons les 2 étapes de Murat
    Par part d3 bouc, la moitié du parcours sur une piste forestière sans intérêt.. .
    Mais l arnaque est le chemin retour!une journée de marche le long de la route avec le chant constant des turbos des camions dans la vallée, car le chemin des topoguides n a existé que 3 mois, le fermier à des le début ferme le chemin….
    Bref rando à conseillée, mais descendre à la gare avant Murat et faite la rando en 3 jours

    Répondre

Laisser un commentaire

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Share via
Copy link
×