Cet article fait suite à la troisième partie de notre aventure sur la Haute Route Pyrénéenne dans les Hautes Pyrénées. Afin d'en savoir davantage sur cette Haute Route Pyrénéenne et ses infos pratiques, vous pouvez aussi lire mon article Préparer sa HRP.
J1. Parzán – Lacs de Barroude
+ 1360 m / – 180 m 14,2 km Blanc/jaune puis GPX HRPUne fois ravitaillés dans ce petit village de Parzán, nous faisons du stop pour retourner vers le nord à la jonction de la HRP. L'itinéraire pédestre commence par environ 2 km sur une piste 4×4. De-ci de-là, il reste d’anciennes installations de mineurs où des panneaux explicatifs sur les minerais de la vallée liés aux ruines ont été installés.
Ensuite, le sentier monte à l'abri Barrosa où nous faisons une pause barre de céréales avant d'attaquer les 800 mètres de dénivelé positif suivants pour atteindre le col de Barroude. Une courte descente d'à peine 180 mètres avec de nombreux chamois, puis nous pouvons poser notre bivouac aux lacs du même nom.
J2. Lacs de Barroude – Cabane d'Estaubé
+ 790 m / – 1410 m 21,7 km GPX HRPNous sommes réveillés au son de cloche des biquettes. Une fois le camp levé, nous attaquons notre premier col, à peine 180 mètres au-dessus de notre bivouac, le début de la journée est donc tranquille car il se poursuit quasiment à courbe de niveau à peine descendante. Nous croisons encore de nombreux chamois et également des marmottes avant le premier col. Le second col, lui, est bien raide avec sa sortie très esthétique. Nous avons ensuite une longue descente douce jusqu'à Héas.
L'auberge restaurant du bourg est très agréable, nous y faisons donc un arrêt pour nous relaxer. Elle est un super plan pour y passer la nuit ou se restaurer, et une jolie chapelle la jouxte. La suite se poursuit sur 5 km de route, légèrement descendante, avant de bifurquer pour monter raide en lacets jusqu'au barrage. Il y a beaucoup de monde car c'est une rando accessible par la route. Le sentier est d'abord une portion très courte et facile pour monter à la buvette, où nous nous posons en entendant l'orage qui gronde. Ce dernier ne venant pas, nous finissons quand même par partir, puis nous prenons la grêle 5 minutes avant notre arrivée à la cabane d'Estaubée pour nous mettre à l'abri.
Nous y faisons une pause café et y laissons nos sacs à dos afin de partir léger tout au fond du cirque, pour voir la jolie cascade à environ 2,5 km. Une fois de retour à la cabane, nous montons notre campement en compagnie de beaucoup de marmottes. Nous finissons par nous endormir au son de cloche des vaches.
J3. Cabane d'Estaubé – Gavarnie
+ 670 m / – 1050 m 11,5 km GPX HRPLe début de la journée commence par une douce montée qui se raidit par la suite jusqu'au col de la Hourquette d’Alans avec ses 600 mètres de dénivelé positif. Il s'ensuit la descente au refuge des Espuguettes où nous prenons une boisson et des gâteaux, tout en admirant la vue sur la Brèche de Rolland, avant de descendre sur le village de Gavarnie. Grégory nous avait parlé de ce secteur des Pyrénées où il était venu pendant 6 jours randonner entre Cauterets, Gavarnie et le cirque de Troumouse.
Nous avons de la chance car deux personnes ont annulé leur camping alors qu'il était complet et que nous n'avions pas de réservation. Nous faisons état de nos chaussures et nous décidons d'en racheter des nouvelles. RIP mes Lowa Fortux. Le magasin La Cordée est bien achalandé avec un gros stock en réserve. Nous faisons également nos courses au Vival du village, seule supérette de Gavarnie, horriblement chère – vive le monopole – avec très peu de choix.
En sortant, nous faisons connaissance avec un trailer du coin, Mika, qui nous raconte sa vie dans la vallée entre l'été hyper touristique et bondé, et l'hiver avec à peine 18 habitants. Nous finissons la soirée par un restaurant avant d'aller nous coucher.
J4. Gavarnie – Refuge de Bayssellance
+ 1580 m / – 300 m 19 km Blanc/rougeLa nuit est apocalyptique avec trois périodes d’orages consécutives et hyper violentes. Environ un éclair toutes les deux secondes ! Pour nous, au lever, tout va bien, j'avais bien retendu la tente avant d'aller nous coucher. Pour d’autres campeurs, leur tente s'est littéralement transformée en vraie piscine ! Beaucoup de monde sort ses affaires et son sac de couchage pour les étendre, et vide l'eau des tentes.
De notre côté, on se prépare à repartir sur notre HRP, aujourd’hui la journée est facile sur le GR10. D'abord, le sentier monte un peu puis se poursuit à courbe de niveau sur une longue distance, avec beaucoup de marmottes jusqu'au barrage d’Ossoue.
Nous faisons la course avec les nuages, puis la montée est plus raide pour arriver au refuge de Baysselance juste avant la pluie. Nous faisons donc un montage de tente rapide avant de nous réfugier dans le refuge. Au refuge, les discussions vont bon train sur la HRP et autres GR.
Cette journée nous aura permis de roder nos chaussures neuves, dont nous sommes très contents : Hoka pour Léa, La Sportiva pour moi.
J5. Refuge de Bayssellance – Refuge Wallon
+ 830 m / – 1470 m 19 km GPX HRPLa nuit a été très froide. Pour moi, avec ma couette Therm-a-rest et mon matelas NeoAir XLite NXT Regular Wide j'ai été au top. Pour Léa, la nuit a été plus compliquée avec sa place légèrement en pente et son sac de couchage trop léger.
La première montée se fait très rapidement au col juste au-dessus du refuge. Ce col est la jonction pour monter au Petit Vignemale, mais vue la météo, Léa ne veut pas y monter. J'y aurais bien été, mais j'avoue que cocher un sommet sans pouvoir jouir de la vue n'est pas des plus intéressants. Nous poursuivons donc en descente puis remontons sur environ 500 mètres de dénivelé positif pour monter au col des Mulets. S'ensuit une courte descente, puis un plat, et enfin une courte montée pour un second col, celui d'Arratille. Nous avons aujourd'hui une pluie fine incessante qui aura raison de notre déjeuner. Nous ne nous arrêtons pas.
Pour ma part, je suis malade, je crache mes poumons comme un fumeur de Gauloises Caporal ! Nous poursuivons vers une longue descente où je suis bien protégé par ma cape de pluie Trail Hoppers. Il y a beaucoup d'eau sur le sentier, et nos fines baskets de trail sont trempées. Vers 15h00, nous arrivons enfin au refuge de Wallon où nous pouvons nous sécher. Ce refuge est très grand, mais il est tout neuf et très bien conçu, et tenu par une équipe de jeunes au top et très dynamique. Il règne ici une très belle ambiance ! Léa y prend une nuit. Avec ma crève, je préfère dormir seul dans la tente.
J6. Refuge Wallon – Refuge de Larribet
+ 1350 m / – 1160 m 18,8 km GPX HRPJe pensais passer une bonne nuit, il en sera tout autre. Seul et malade, j'ai eu trop chaud, puis trop froid, avec une grosse toux grasse incessante. Heureusement que je n'ai pas dormi en dortoir, j'aurai fini par être mis dehors par les autres randonneurs. Au matin, dans les nuages, il fait très humide. Nous prenons notre petit déjeuner au refuge avant de partir. Une première montée nous permet d'observer quelques éclaircies éparses. Cela donne de belles ambiances, austères, mais humides et froides. Nous ne quittons pas nos Gore-Tex. Le col est sans difficulté excepté quelques petits pierriers, et les derniers mètres raides dans un vent froid. Nous ne nous attardons pas.
La descente est raide au début, puis nous avons ensuite le droit à une longue partie sans dénivelé vraiment très belle. Enfin une courte descente nous joint à beaucoup de monde. La route n'est pas loin, nous sommes sur un itinéraire familial. C'est un très bel endroit pour pique-niquer où nous avons en plus de belles éclaircies et quelques rayons de soleil pour nous réchauffer. Nous pouvons même faire sécher la toile extérieure de la tente. Nous faisons une bonne pause avant d'attaquer la dernière montée, superbe, avec myrtilles et framboises.
Arrivés au refuge de Larribet dans les nuages, nous pouvons ici simplement acheter une douche, nous installons donc notre tente à côté avant de rester au chaud. L'accueil dans ce refuge est très agréable, nous y passons le reste de la soirée pour manger et écrire quelques lignes.
J7. Refuge de Larribet – Refuge de Pombie
+ 1370 m / – 1390 m 18,8 km GPX HRPLa nuit a été très belle avec, pour moi, un lever nocturne hyper beau : une mer de nuages tout pile à hauteur des tentes, ces dernières comme flottantes dessus. Avec un ciel dégagé en prime, laissant une vision claire sur la voie lactée. La journée s'annonce belle ! La montée au col du Palais par plusieurs lacs et pierriers est vraiment superbe, avec une dernière vire pas facile à trouver. La descente avec un peu de désescalade dans une cheminée nous fait pauser les mains sur le rocher, puis suit un long pierrier raide mais facile et peu exposé.
Encore de très beaux lacs dont un avec deux bleus distincts ! Nous prenons notre déjeuner au bord du dernier lac, puis nous descendons dans la vallée. La fin de la descente dans une belle forêt où fougères, mousses et lichens parent le décor de verdure étincelante ! Nous faisons une longue pause en fond de vallée au bord du ruisseau, puis repartons pour la seconde montée, où les myrtilles nous ravissent les papilles. Même si je ne le trouve pas très beau par ce versant, le pic du Midi d’Ossau tout proche impressionne par sa stature.
Arrivés au refuge, nous apprenons rapidement qu'il n'est pas possible de régler par carte bancaire, mais de toute façon, ils ne servent pas aux non résidents du refuge. Drôle de conception du business. Nous campons aux abords qui sont très accessibles par une randonnée facile, il y a donc beaucoup de tentes. Plus d'une cinquantaine ! Mon conseil afin d'être plus tranquille est de camper à peine plus haut, l'ambiance y est plus sauvage.
J8. Refuge de Pombie – Cabane d'Anglus
+ 860 m / – 1610 m 20,8 km GPX HRP puis Blanc/rougeLa première montée est douce avec un petit pierrier jusqu'au col de Peyreget sur environ 300 mètres de dénivelé positif. Puis une légère descente et une traversée de quelques kilomètres avec les deux beaux lacs de Casterau et Paradis, et vue sur l'autre versant du pic du Midi D’Ossau bien plus beau que le versant du refuge. Un bout de descente abrupte avant de passer la rivière dans la vallée, puis de remonter pour le second col où il y a beaucoup de monde. La descente est facile jusqu'à la petite station de Puerto Astún.
Nous nous arrêtons manger au restaurant, puis nous faisons du stop pour Canfranc-Estación. Son immense, que dis-je, démesurée gare ferroviaire perdue dans les montagnes est surprenante ! Le bâtiment, devenu le Royal Hideaway Hotel, fait 241 mètres de long pour un village de moins de 600 habitants ! Il règne ici comme une ambiance de The Grand Budapest Hotel.
Nous y faisons nos courses, puis nous faisons du stop pour remonter au col de Somport qui marque la frontière franco-espagnole. Nous marchons encore une petite heure sur une légère variante mi-route mi-sentier jusqu'au lac d’Anglus, où Léa s'offre une chute avec le revers de son pantalon pris dans une racine. La situation est cocasse, mais heureusement sans gravité. Nous filons enfin jusqu'à la cabane éponyme très propre et bien chouette pour y passer la nuit. Attention il n'y a que trois places à l’intérieur, il vaut donc mieux arriver tôt et avoir une tente au cas où.
J9. Cabane d'Anglus – Lac de la Chourique
+ 1490 m / – 920 m 25,4 km Blanc/rouge puis GPX HRPLe profil du sentier en ce début de journée est globalement montant, mais en pente douce. 900 mètres de dénivelé positif qu'on ne voit pas passer pour arriver pour déjeuner au refuge d'Arlet construit au bord de son lac. Au passage, fermes et troupeaux au col de Lapachouaou. Nous faisons la course avec les nuages, ils règnent donc ici une très belle atmosphère. Le refuge est top, tout neuf, et l'accueil exclusivement féminin y est très sympathique. À noter, le refuge dispose d'un ravitaillement sommaire avec du gaz. Nous mangeons ici notre sandwich en buvant un coup.
Puis, nous repartons pour faire plus que l'étape initialement prévue. Il est tôt et nous ne sommes pas fatigués, nous pouvons nous le permettre. Nous faisons un bon plein d'eau car le prochain est à 13 km. Nous montons au col de Saoubathou, puis poursuivons sur une crête vantée jusqu'aux cols de la Cuarde, de Burcq puis de Pau dans un décor de verdure de Teletubbies, avec encore de nombreuses myrtilles.
Les derniers kilomètres paraîtront longs car la fatigue se fait finalement sentir sur les derniers 250 mètres de dénivelé pour atteindre le lac de la Chourique. À l'arrivée, monter le camp et faire notre toilette quotidienne est difficile dans le vent frais.
J10. Lac de la Chourique – Cabane de la Cure
+ 950 m / – 1170 m 19,4 km GPX HRPLa nuit a été très froide. Après notre petit déjeuner, nous montons sur la crête pour poursuivre notre itinéraire. Il y a beaucoup de vent. Nous continuons sur une descente qui passe par la cabane d’Ansabé, et qui se poursuit ensuite sur une piste 4×4 dans une jolie forêt. Dernière partie de la matinée sur une route avec beaucoup de mûres, le tronçon est monotone, mais heureusement, nous passons le temps à manger ces délicieux fruits rouges.
Un petit bout de piste 4×4 remonte ensuite au plateau de Sanchèse, très fréquenté par les familles, nous y prenons notre déjeuner sur une table à pique-nique. La montée est ensuite raide jusqu'à la cabane d'Anaye où nous pensions passer la nuit, mais elle est occupée par un berger qui nous conseille d'aller à la cabane de la Cure à peine plus loin. Cette cabane est très chouette pour y passer la nuit, nous y serons cosy.
J11. Cabane de la Cure – La Pierre Saint-Martin
+ 660 m / – 640 m 10,9 km GPX HRPNous savons que notre journée est courte, nous prenons donc le temps avant de partir. À peine un peu de montée et nous voilà dans les lapiaz. Même si à l'habitude les zones de lapiaz peuvent paraître labyrinthiques, l'itinéraire est ici bien balisé. Une succession de petites montées et petites descentes avant d'arriver sur le domaine de la station de la Pierre Saint-Martin, puis de descendre par les pistes de ski qui sont en été des pistes 4×4. Sans véhicule 4×4 bien sûr.
Nous déposons nos sacs à dos au refuge que nous avions réservé, puis nous partons pour déjeuner au centre station, qui se tient grosso modo dans une grande galerie d'immeubles accolés. Nous profiterons de la laverie pour laver nos vêtements puis allons faire quelques courses à la supérette où il n'y a pas grand chose, mais tout de même du gaz. Le ravitaillement du refuge permet de compléter. Nous prenons enfin une bonne douche et un bon repas avec un excellent accueil des gardiens et ses aides. Nous passons notre nuit sous une tente tipi.
Prochaine étape, la fin de notre HRP dans les Pyrénées-Atlantiques de La Pierre Saint-Martin à Hendaye.