Afin d'en savoir davantage sur la Haute Route Pyrénéenne et ses informations pratiques, vous pouvez aussi lire mon article Préparer sa HRP. Cette partie 2 fait donc suite à la première portion de notre HRP dans les Pyrénées orientales.
J1. Pas de la Case – Camping d'Inclès
+ 590 m / – 880 m 14,7 km GPX HRPNous profitons d'être au Pas de la case pour nous ravitailler en nourriture, mais aussi en gaz. Nous avons une journée courte de marche, donc nous avons le temps, et nous décollons vers midi.
La journée commence par une montée au pic Maïa par les pistes de la station. Nous passons au passage devant le karting d'Andorre, où nombre de pilotes tels Fernando Alonso ou Carlos Sainz ont dû faire leurs débuts. Nous arrivons au sommet à 13:30 pour déjeuner.
Puis, nous basculons dans un versant plus sauvage. Nous naviguons d'abord à courbe de niveau, puis nous abordons une descente bien raide. Nous faisons un arrêt baignade au lac de Baix de Siscaro, puis nous descendons et retrouvons la trace que j'avais tracée à l’origine, celle de l’Hospitalet.
La descente est douce le long de la rivière jusqu'à Inclès où nous faisons un arrêt bière. La vallée est très belle avec ses maisons assorties en pierres. Il nous reste maintenant à peine 2km de plat sur la route pour arriver au camping. Il s'agit d'un camping au confort relatif : la propreté laisse à désirer, les emplacements sont souvent en pente, et l'accueil est en dilettante.
J2. Camping d'Inclès – El Serrat
+ 1380 m / – 1600 m 18,4 km Jaune/RougeDepuis le camping, nous faisons à peine 500m de route en remontant le val d’Inclès, puis le sentier monte raide pendant environ 800m de dénivelé d'abord dans les arbres, puis à découvert. S'ensuit une longue descente et nous prenons une variante pour couper plus haut en altitude.
La montée suivante est encore raide, puis nous faisons une pause déjeuner au bord du torrent, avant de monter encore un petit bout. Enfin, la descente est longue jusqu'à El Serrat.
Ici, nous prenons un bus pour Ordino, ravissant village andorran, pour nous ravitailler avant notre retour également en bus à El Serrat pour bivouaquer sous notre tente Big Agnes Copper Spur HV UL2. Nous nous douchons dans la rivière, puis prenons notre dîner relativement tard sous les étoiles.
J3. El Serrat – Étangs du Picot
+ 1460 m / – 580 m 14,7 km Blanc/Rouge puis GPX HRPNous débutons notre journée par une montée proche de la station d’Ordino-Arcalis, mais les remontées mécaniques sont peu visibles. La montée est moyennement raide et elle nous fait passer devant plusieurs lacs. Nous nous baignons dans le premier, qui correspond à un arrêt classique d'une balade des familles, il y a donc un peu de monde. L'endroit est très beau.
Plus on monte et moins il y a de monde, et la dernière montée est très raide avant de descendre, puis de remonter sur l'étang Fourcat et le refuge éponyme. Le gardien est très sympa, nous faisons donc un arrêt bière et déjeunons pendant un bon moment.
Nous contournons le refuge, puis s'ensuit une montée très raide et une grande traversée de pierrier avant de monter, encore, toujours raide, et de descendre, encore une fois très raide, même équipé de cordes fixes pour nous aider. La descente sur les étangs du Picot est sublime.
Nous nous baignons pour une toilette dans un endroit magnifique, seuls dans la montagne. Nous installons notre bivouac et nous offrons un petit apéritif. J'en profite même pour jouer un morceau d'harmonica. On voulait doubler l'étape, mais au final c'est une étape avec beaucoup de dénivelé et assez technique à la montée comme à la descente, et le balisage n'est pas toujours bon dans les pierriers.
J4. Étangs du Picot – Orri Legunes Bas
+ 900 m / – 1410 m 17,8 km GPX HRP puis Blanc/RougeOn quitte le bivouac assez tôt pour progresser dans la fraîcheur du matin, mais il fait déjà chaud. La descente est abrupte pour commencer, dans les pierriers, et je m'offre même une belle chute. On voit passer de nombreux petits lacs en contrebas, puis la descente est plus douce mais la sente est difficile à suivre. Elle est, en effet, peu marquée et envahie de beaucoup de végétation. Nous faisons un petit arrêt pour ravitailler en eau à la cabane Orri de Tignalbu, puis nous continuons sur un chemin carrossable entre-coupé du sentier. Il y a ici beaucoup de chevaux.
Arrivé au gîte de Mounicou, nous faisons un ravitaillement sommaire, puis nous montons sur la route jusqu'à l'aire de pique-nique de l’Artigue. Des tables à pique-nique sont installées, nous en profitons donc pour déjeuner confortablement. S'ensuit une montée raide sous un soleil torride. Entre la chaleur et le ventre plein, la progression est difficile, et je sens la fatigue.
Nous faisons notre arrêt bivouac au bord du torrent de l’Artigue au niveau de Orri Legunes Bas. Sitôt les sacs posés, nous nous baignons pour faire redescendre la température de notre corps. Il est à peine 15:30, mais nous n'irons pas plus loin.
Ces deux étapes de la HRP, d’El Serrat jusqu'au refuge de l'étang Fourcat, puis du refuge de l'étang Fourcat jusqu'au gîte de Mounicou, chacune de 10 kilomètres à peine, nous avaient parus courtes sur la carte et on pensait les faire dans la même journée, mais elles sont finalement bien découpées car il y a beaucoup de dénivelé et la progression se fait en terrain très accidenté. Elles ne sont pas à sous-estimer, elles sont éreintantes.
J5. Orri Legunes Bas – Estany Xic
+ 1320 m / – 1200 m 17,2 km Blanc/Rouge puis GPX HRPNous avons passé une très bonne nuit, et nous nous levons tôt. Départ à 8:30. Il ne fait pas trop chaud, car la météo est légèrement couverte. Première montée à un premier col, puis la descente sur un magnifique lac est superbe.
S'ensuit une courte montée pour un second lac, tout aussi beau. Là, un passage de cordes fixes. Il y a ici une variante pour monter au refuge de Certascan, la montée est superbe avec de magnifiques vues sur une très grande cascade puis un très beau lac, afin d'éviter de redescendre trop bas. Nous faisons un arrêt au refuge pour un ravitaillement sommaire.
Sur les conseils de la gardienne, nous ne redescendons pas jusqu'à Noarre, mais nous coupons par les lacs de Flamisella et de Xic, où nous posons notre bivouac.
L’orage menace, mais il passe à peine plus à l’Est de notre position. Le soleil est caché par les nuages et il y a du vent, la douche dans l'eau froide du lac est donc difficile. J'ai ce soir un gros mal de dos, mais grâce à la crème au camphre et au massage de Léa, j'espère que demain ça ira mieux. Nous finissons par prendre notre dîner dans un brouillard humide qui donne une belle atmosphère lugubre.
J6. Estany Xic – Alós d'Isil
+ 890 m / – 1650 m 19,4 km GPX HRPLa suite de l'itinéraire conseillé par la gardienne est difficile à suivre, le sentier est peu visible et il y a peu de cairns. Alors que la gardienne nous disait de suivre la courbe de niveau 2050m, je dirais plutôt qu'il faut suivre la 2080m. Ça ne parait pas grand chose mais vu le terrain, c’est beaucoup.
À la suite de ce petit tronçon masqué dans la végétation, nous retrouvons notre itinéraire initial de la Haute Route Pyrénéenne. La montée, ponctuée des lacs de la Gallina, nous permet de nous baigner dans le dernier, avant d'entamer la montée au col de Calberante, très raide, encore une fois dans un pierrier. Ici aussi, le tracé de la HRP est difficile à suivre. Il n'y a pas de trace de peinture, pas de cairn, pas de pierre patinée.
Enfin, après une longue descente, nous arrivons à Alós d'Isil très fatigués. Le refuge, qui nous semble sympathique au premier abord, car construit en vieilles pierres sèches et assorti au village, nous apparaîtra au fil du temps de moins en moins accueillant. En effet il n'est pas très propre, le ravitaillement est cocasse avec des bouteilles de gaz et autres fournitures inadaptées à la randonnée, le repas est industriel et maigre en calories, et le service est déplorable.
J7. Alós d'Isil – Port de la Bonaigua
+ 1700 m / – 950 m 18 km Jaune puis GPX HRPAu matin, le petit déjeuner est également industriel bas de gamme, mais heureusement en quantité suffisante. Nous entamons la journée par une grosse montée de 1100m de dénivelé sur 6,5km. La descente dans un pierrier jusqu’à la cabane non gardée Airoto-Gràcia est très sympa, entre deux lacs. Cette cabane est très agréable et aurait pu faire un bon arrêt pour passer la nuit.
Une suite encore dans un pierrier puis une remontée à un petit col et enfin une descente encore jusqu’au lac supérieur de Rosari pour déjeuner. S'ensuit une descente peu balisée, on cherche notre chemin parsemé de quelques traces jaunes parfois.
De jour en jour, plus nous cheminons dans les pierriers et plus les crampons de nos semelles s'amenuisent. Nous nous demandons si nous arriverons jusqu'au bout, nous verrons bien une fois à Gavarnie, mi HRP en gros, si nous estimons que nous pouvons poursuivre avec ou s'il faudra les changer.
Nous arrivons au très beau lac de Garrabea, avec quelques pêcheurs et de jolies plages de sable. Enfin, une double courte montée, puis nous prenons une mini variante à courbe de niveau jusqu'à port de la Bonaigua. Ici, nous regagnons la route, nous faisons du stop et sommes aussitôt pris par une espagnole très sympathique. Cette dernière, nous descendra au village de Salardú, très joli.
Il faut parfois sortir de la trace afin de pouvoir ravitailler, et je pensais que cette méthode ne me plairait pas, mais au final je suis ravi de découvrir de beaux villages avec de belles ambiances et de belles cultures. Ordino et Salardú sont de belles découvertes. Nous nous faisons une soirée bière burger, puis nous descendons au bord de la rivière proche du village. Pour bivouaquer, pratiquement en plein village, nous avons simplement demandé à un cultivateur si nous pouvions poser notre tente en limite de son terrain.
J8. Port de la Bonaigua – Bivouac de la Restanca
+ 1270 m / – 1300 m 19,7 km GPX HRPAprès un rapide petit-déjeuner dans le village, nous prenons un bus pour retourner à port de la Bonaigua. 15 minutes plus tard, nous voici à descendre près du torrent. Si jamais, au bout de 45 minutes, nous passons proche de belles places de bivouac. S'ensuit une longue montée dans les arbres avec une température agréable, un joli torrent et un ciel qui commence à se voiler.
Puis, une descente nous mène au refuge Vielh de Colomèrs avec lac et barrage pour déjeuner. Le refuge se trouve sur le classique tour des Encantats. Nous nous baignons, puis nous reprenons le sentier pour une succession de montées et de descentes. En chemin, nous y voyons quelques marmottes avec leurs petits. L'itinéraire est superbe avec de magnifiques lacs, où il règne comme une ambiance de fjords norvégiens, et une météo qui tourne au brouillard, bretons celui-là.
L'orage gronde et la pluie commence à tomber. Alors que je me couvre de ma cape de pluie Trail Hoppers Cape 3-en-1, Léa décide de mettre sa nouvelle Gore-Tex à l'épreuve.
Il nous reste à peine une heure de marche jusqu'au refuge de la Restanca, où nous prenons une bière pour nous abriter. Nous prenons aussi un apéritif et notre repas sous le toit du refuge puis, avec accord de la gardienne, nous bivouaquons non loin de là. Cette journée, plus facile sur la recherche de l'itinéraire, nous a permis de reposer notre cerveau.
J9. Bivouac de la Restanca – Hospitau de Vielha
+ 570 m / – 930 m 12,9 km GPX HRP puis Blanc/RougeAlors que notre lever se fait dans la brume, nous n'avons pas une grande motivation pour marcher. Nous avons tout de même obligation de lever le bivouac avant 9:00. Heureusement, la brume semble se dissiper, surtout dans la direction de notre montée qui nous attend. La première montée jouxte un énorme troupeau de chèvres. À noter, nous avons la chance de ne pas encore avoir croisé de Patou.
La deuxième montée nous mène à un premier grand lac, celui de Mar, magnifique. Le deuxième grand lac, celui de Tòrt de Rius que nous contournons complètement, nous permet de laisser la brume derrière nous. Entre la brume et les reflets du lac, l'ambiance est très photogénique.
Alors que cette partie est commune avec le GR11, nous le quittons pour poursuivre à gauche vers la HRP uniquement. Après une longue descente plus longue que ce que nous avions imaginé et où Léa s'offre à son tour sa chute, nous retrouvons encore une fois le GR11. En toile de fond, les sommets enneigés des Hautes Pyrénées – notre troisième partie – commencent à se distinguer… (à suivre prochainement sur I-Trekkings).
Puis, nous arrivons, enfin, à l’Hospitau de Vielha qui marque la fin de cette deuxième grande partie de notre Haute Route Pyrénéenne. Ici, nous faisons un petit bout de stop pour descendre à Vielha, où nous prendrons un jour de repos bien mérité, ravitaillerons, et laverons nos vêtements à la lessive !
Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !