“Randonner en Bosnie, j’y aurais pas pensé !”, c’est quelque chose qu’on a pas mal entendu dernièrement. Non, c’est vrai, la Bosnie-Herzégovine n’est pas (encore) LA destination à la mode et pourtant… En préparant l’itinéraire de notre traversée de l’Europe à pied, nous voulions absolument aller dans les Balkans qui étaient pour nous un grand point d’interrogation. Est-ce qu’on allait être bien accueillis ? Est-ce que la culture de la marche est développée et est-ce qu’il y aura beaucoup de sentiers ? Est-ce que les mines antipersonnel vont être un problème ?
En arrivant en Bosnie, nous avons découvert un pays sublime qui regorge de montagnes et de nature. La culture de la marche et la montagne sont bien là, même s’il y a encore un potentiel gigantesque et inexploité. Nous y avons passé un peu plus d’un mois et randonné presque 400 kilomètres.
Premiers pas en Bosnie-Herzégovine
Nous sommes arrivés par la Croatie et avons fait étape dans la petite ville de Livno. Les 500 chevaux sauvages qui vivent en liberté sur le plateau alentour et la source Duman de la rivière qui serpente dans la ville ont embelli notre étape à Livno qui était déjà franchement chouette grâce à l’accueil que nous avons reçu. On ne vous cache pas qu’après la Croatie, un peu de chaleur humaine nous a fait du bien !
Le parc naturel de Blidinje
De Livno, nous nous sommes dirigés vers le parc naturel de Blidinje en compagnie de notre 17ème invité dans cette aventure : Aldin. Nous avons randonné 5 jours avec Aldin dans les belles montagnes de Cvrsnica, en passant par les “trois Vran” (trois montagnes, Vran, le petit Vran et le grand !), puis nous avons été rejoins par son ami Jusuf qui nous a accompagnés pour l’ascension du Veliki Vilinac.
Avoir Jusuf et Aldin à nos côtés a vraiment donné une saveur particulière à nos premiers pas en Bosnie-Herzégovine. Ils nous ont mené dans les montagnes qu’ils connaissent comme leur poche, nous ont appris beaucoup sur leur pays et nous ont ouvert les portes de deux refuges de montagnes appartenant à des associations de leur ville natale, Jablanica.
A Jablanica, nous avons fait étape quelques jours pour découvrir cette ville littéralement cernée par les montagnes et pour monter une de nos vidéos. La ville en elle-même n’a que peu d’intérêt, si ce n’est qu’elle est connue dans tous les Balkans comme étant LA ville où il faut aller manger de l’agneau (on confirme, c’était délicieux !) mais les environs sont vraiment magnifiques.
L’Himalaya de Bosnie
De là, nous pouvions voir les premiers sommets de Prenj, “l’Himalaya de Bosnie”… Plusieurs personnes nous ont déconseillé de traverser le massif de Prenj en hiver, trop dangereux, trop de neige, trop de mines, pas de secours. Sans être des têtes brûlées, on a appris à se méfier des mises en garde des locaux. Oui dit comme ça, ça sonne un peu bizarre, mais même si je comprend le principe de précaution, on commence à avoir un peu d’expérience après 7000km dans les pattes, incluant une traversée des Alpes et on connaît notre matériel. Aucun regret, la météo était fantastique et c’était sans doute l’une de nos plus belles découvertes pendant cette traversée de la Bosnie-Herzégovine.
Dans l’ensemble, les mines antipersonnel ont été une légère ombre qui a plané sur notre traversée de la Bosnie-Herzégovine mais jamais nous n’avons croisé un panneau indiquant la présence d’un champ de mines, ni n’avons trouvé de restes de munitions, d’impacts d’obus comme c’était le cas en Croatie. On espère que les dernières seront vite retirées et que le tourisme pourra se développer un peu plus dans ce magnifique pays.
Après Prenj, rien n’aurait pu nous empêcher d’atteindre le plus haut village du pays. Lukomir est situé à 1495 mètres d’altitude. Situé sur les pentes abruptes du canyon de Rakitnica, il ne compte plus qu’une trentaine d’habitants qui le désertent l’hiver car trop isolé. Nous étions donc totalement seuls dans le village, on en a profité pour squatter un grenier à foin pour passer la nuit “au chaud”.
Même si ce n’est pas vraiment dans nos habitudes de traverser les grandes, la tentation et la curiosité étaient trop grandes pour ne pas aller visiter Sarajevo, à quelques 50 km de Lukomir. Qu’est-ce que vous imaginez quand vous pensez à Sarajevo ? Sachez qu’on y a trouvé bien plus que les vestiges de la guerre ! Sarajevo est une ville énergique et fascinante, à la croisée des cultures et des influences. Les trois peuples constitutifs de Bosnie-Herzégovine y vivent : des Bosniaques (musulmans), des Serbes (orthodoxes) et des Croates (catholiques). On y trouve sans aucun doute les traces de l’occupation ottomane dans l’architecture et dans la gastronomie et ça nous a fait nous sentir proches de notre destination : Istanbul.
Direction le Monténégro
Nous nous dirigeons vers le Monténégro comme toujours excités de découvrir le prochain pays et un peu tristes de quitter celui-là. En Bosnie-Herzégovine, nous avons découvert un pays riche culturellement et par son patrimoine naturel. Partout, nous avons été accueillis chaleureusement, comme des amis venus de loin. Nous reviendrons…
En attendant notre prochain reportage photo sur le Monténégro, suivez nos aventures sur Youtube, Facebook, Instagram et notre site internet et lisez notre article précédent sur notre traversée de la Croatie, loin des cartes postales habituelles !
Le 5 février 2018, nous avons démarré une aventure humaine unique : du Portugal à la Turquie, 10 000 kilomètres à pied, 500 jours, 17 pays, plus de 120 parcs naturels, par 4 saisons.
Notre objectif : rencontrer les autres, nos voisins, donner une voix aux personnes rencontrées sur la route et dont nous n’aurions sans doute jamais entendu parler autrement !
Dans chaque pays, nous invitons un habitant à venir marcher avec nous et à nous parler de son pays, de sa culture et nous donner des clés pour mieux nous comprendre les uns les autres.
Via notre site web et les réseaux sociaux, nous postons régulièrement interviews, reportages, photos, articles… Tous nos contenus et supports sont bilingues français et anglais.