O camiño dos Faros

O camiño dos Faros parcourt le littoral de la Galice en Espagne. Retour sur nos 8 jours de randonnée sur l'un des plus beaux sentiers côtiers


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Focus Rando :O camiño dos Faros
8 jours +4436 m/-4257 m 4
Randonnée Ligne Chambre d hôtes et Hôtel
Littoral Avril, Mai, Juin, Septembre, et Octobre

Nous sommes à l’extrême ouest de l’Europe, au nord-ouest de l’Espagne. Nous vous emmenons sur o camiño dos faros, ce nouveau sentier qui parcourt les 200 km du littoral nord de la Galice, une des plus belles côtes sauvages d’Europe. Ce “chemin des phares” offre à voir bien d’autres richesses de cette terre celte que celles de sa capitale, Saint Jacques de Compostelle et son très célèbre “camino de Santiago”.  Retour sur un trekking en colorama, entre l’or éclatant des landes à ajoncs, le turquoise des eaux des rías et le rouge des barques de pêcheurs.

Les îles Sisargas vue depuis le camiño dos faros

10 raisons de marcher sur o camiño dos faros

  • L’un des plus beaux des sentiers côtiers d’Europe.
  • Les paysages très variés, dunes, falaises, landes…
  • Le patrimoine historique, du dolmen de Dombate à la mémoire des naufrages contemporains.
  • Les couleurs éclatantes du paysage.
  • La richesse de la faune et de la flore.
  • L’itinéraire, à l’écart des parcours sur-fréquentés.
  • Le sentier bien balisé.
  • Le charme des petits ports de pêche
  • La gastronomie galicienne, ses fruits de mer et poissons.
  • Des étapes faciles à composer au gré de ses envies.

le chemin des phares en Galice

O camiño dos faros, littoral sauvage

Le sentier, balisé de flèches vertes, démarre du petit port de pêcheur de Malpica de Bergantiños. Il est 7h30, nous sommes à la mi-mai et le soleil se lève doucement dans les brumes atlantiques. Dès les premiers pas, l’immensité du paysage nous pénètre, le chemin semble ici se perdre dans une lande sans fin qui s’appuie sur un relief marqué. Les ajoncs en fleurs forment d’immenses vagues jaunes qui répondent à la houle se fracassant sur les rochers. Le vent de l’Atlantique souffle, agite genêts et bruyères. Montées sur les crêtes et descentes vers les criques se succèdent et malgré la quinzaine de degrés qu’affiche le thermomètre, nous sommes trempés de sueur. Le gué peu profond du ruisseau do Esteiro qui se jette dans les eaux froides de l’océan nous offre l’opportunité bienvenue de nous rafraîchir les pieds. Le “topo” ne mentait pas et ces deux premières étapes ne sont pas de tout repos. A leurs dénivelés, dignes de certaines journées en montagne, elles ajoutent leurs 22 et 26 kilomètres et justifient d’arriver entraîné sur o camiño dos faros, sous peine de quelques courbatures. Mais si cuisses et mollets tirent un peu, notre esprit lui, reste accaparé par la beauté d’un chemin sauvage qui plonge littéralement dans les fougères géantes, passe sous des genêts de 4 ou 5 mètres de haut, gravit des chaos granitiques aux dents acérés. Chaque pas mène à un nouveau panorama et nous conduit du phare de Punta Nariga, à celui do Roncudo passe le village de Porto do Corme pour atteindre le spectaculaire système dunaire du Monte branco. Ce “Mont blanc” de sable fin marque l’entrée de l’estuaire de la rivière Allóns que nous remontons jusqu’à la petite ville de Ponteceso.

o camiño dos faros

Dolmen, plages blanches et cimetières marins

Le thermomètre monte légèrement mais la brise marine fraîche rend la marche toujours agréable. Nous savourons le plaisir de longer la ría sous un soleil radieux, de re-découvrir, depuis l’autre rive les dunes de la veille. Le temps est au beau fixe, une chance dans cette région au climat habituellement changeant et qui ne dépayserait pas un breton. Vers l’embouchure de la ría, le chemin quitte momentanément le littoral. J’avoue que nous avons été tenté d’éviter cette grande boucle qui pénètre à l’intérieur des terres. Mais le joli sentier qui remonte un ruisseau, ponctué de vieux moulins, offre un parcours bien agréable jusqu’aux ruines du village celte de Cibda de Borneiro. De là, on atteint rapidement Dombate, seul dolmen où figurent encore des peintures préhistoriques. Plus loin, la vue qu’offre les 312m d’altitude du Monte Castelo de Lourido, sommet d’o camiño dos faros, dominant l’ensemble de la ría et la baie de Laxe justifie à elle-seule cette étape. Avec cette incursion dans les terres, les étapes 3 à 6 sont sans doutes les plus variées de l’itinéraire. Après le village de Laxe, à la très étonnante plage des cristaux, composée d’éclats multicolores de verre polis par les vagues, succède à nouveau l’or des ajoncs d’un chemin qui nous conduit à la plage de Soesto, immense, au sable blanc battu par la houle. Plus loin viendra celle d’o Trece, dominée par une dune de pente comme on n’en voit qu’aux confins du Sahara. Mais avant on découvre le chaos de granit rose de Traba dont les rochers composent un décor fantastique où l’imaginaire se perd.

O camino dos faros, un itinéraire parfois exigeant

Arou, Porto Santa Martiña et Camariñas offrent leurs ambiances; bateaux de retour de pêche, casiers et filets séchant au soleil. La vie des pêcheurs et les drames de la mer marquent la région. Celle-ci garde encore aujourd’hui le nom de “côte de la mort” que lui donnèrent les marins britanniques après les trois naufrages (Iris Hull, Serpent, Trinacria) survenus à la fin du XIXe s. Chapelles tournées vers le large, croix votives et plus prosaïquement phares jalonnent notre parcours. Parmi ces monuments, le faro Vilàn et la chapelle Virxe da Barca arrêtent plus longuement nos pas. Le premier, composé d’une tour de granit et de bâtiments peints de chaux blanche est l’occasion d’une belle pause. Le phare domine, du haut de la péninsule où il se campe, un paysage marin à 300°. Une fantastique occasion d’admirer les oiseaux du large et particulièrement les guillemots de Troïl qui trouvent ici leur site de nidification le plus Sud de l’Europe. Le second marque le terme de la sixième étape, dans le charmant port de Muxía. Ici, o camiño dos faros croise les ultimes marques du chemin de Compostelle. Les pèlerins les plus fervents prolongent leur chemin jusqu’à cette chapelle de style baroque galicien. Érigé là où la tradition veut que la dépouille de l’apôtre Jacques vint s’échouer à bord d’une barque, le monument chrétien côtoie une mégalithe qui fut l’objet de cultes immémoriaux.

o camiño dos faros

Du finis terrae à Fisterra

Après quatre étapes plus “tranquilles” en matière de dénivelés, o camiño dos faros renoue, pour les deux dernières, avec un programme qui ne décevra pas les amateurs d’efforts; plus de mille mètres de dénivelés positifs et de 25 kilomètres par jour. Hormis quelques gouttes de pluie prévues au petit matin, le baromètre reste abonné au beau temps. Une chance que nous comptons bien mettre à profit pour savourer ces longues étapes sur le chemin. Peu après avoir laissé le phare de Muxía, le sentier s’attaque, droit dans la pente, aux 150 mètres d’altitude du Monte Cachelmo. De là, la vue embrasse l’itinéraire des derniers jours et esquisse la suite de notre parcours. De plages blanches en caps couverts de landes, du murmures des ruisseaux courant sur le granit au fracas des vagues s’y brisant nous avançons d’un bon rythme. Les pauses sur les dalles chaudes ponctuent la progression, offrant de jolies observation de lézards de Schreibers et d’orvets tandis que dans le ciel, faucon pèlerin et bondrées apivores cherchent leurs proies et que les craves à bec rouge se chamaillent.

o camiño dos faros

Nous voici déjà au Faro Touriñan. Les instruments de mesure moderne, gps et satellites, ont offert à ce charmant petit phare le statut de point le plus à l’ouest de l’Europe. Le finis terrae, la fin des terres, c’est lui. Il bat à plat de couture le Finistère breton et détrône de quelques mètres le cap Fisterra, son voisin. Voisin, mais que nous n’atteindrons qu’à la fin de la dernière journée. Au terme d’une étape qui nous fera passer de la ría de Lires et ses immenses colonies de goélands aux cascades de Canosa se jetant directement du haut des falaises en mer. Une étape où nous profitons de points de vue plus exceptionnels les uns que les autres, Punta do Rostro, Castromiñan, Cabo da Nave jusqu’enfin atteindre le Monte do Facho. Là, juste en dessous, nous attend Fisterra, ultime phare d’o camiño dos faros. Attablés à la terrasse supérieure du phare, aujourd’hui occupée par un restaurant, défilent les images de ces journées passées sur ce qu’il faut bien appeler un des plus beaux sentiers littoraux d’Europe. Les odeurs de poulpe se mêlent à celles des piments de Padrón, l’évocation du goût fumé du fromage San Simon met mes papilles en émoi tandis que l’idée d’une tarte de Santiago achève de me décider à rester, attendre que le soleil se couche ici, au bout du monde.

cabo Fisterre, cap Finistère, Fisterra

Carnet pratique O camiño dos faros

Les étapes

O camiño dos faros comprend officiellement 200 km répartis en 8 étapes.

  • Etape 1. Malpica de Bergantiños – Niñons 21,9 km. 750 m de dénivelés +/-
  • Etape 2. Niñons – Ponteceso 26,1 km. 960 m de dénivelés +/-
  • Etape 3. Ponteceso – Laxe 25,3 km. 800 m de dénivelés +/-
  • Etape 4. Laxe – Arou 17,7 km. 430 m de dénivelés +/-
  • Etape 5. Arou – Camariñas 26,1 km. 575 m de dénivelés +/-
  • Etape 6. Camariñas – Muxia 32 km. 770 m de dénivelés +/-
  • Etape 7. Muxia – Nemiña 24,3 km. 1075 m de dénivelés +/-
  • Etape 8. Nemiña – Cabo Fisterra 26,3 km. 1100 m de dénivelés +/-

Grâce à un bon réseau d’hôtels et de pensions chez l’habitant, et à des taxis aux tarifs très raisonnables, il est facile de re-composer ces étapes au gré de ses envies, de sa forme. Pour notre part, nous avons choisi de diviser en deux les deux étapes les plus longues et de nous accorder une journée de répit en cours de route.

Difficultés techniques

Sentier physique, o camiño dos faros ne présente pourtant aucune difficulté technique. Seules les personnes hyper-sensibles au vide pourraient être impressionnées par quelques passages. Ceux-ci sont rares et courts.

Quand faire o camiño dos faros ?

L’idéal est indubitablement le printemps et l’automne, notamment avec les landes qui fleurissent (ajoncs au printemps et bruyères après l’été). L’été impose de bien réserver les hébergements à l’avance. L’hiver sera une expérience unique, où il faudra affronter l’humidité des embruns et des pluies et bien préparer ses réservations du fait de nombreux établissements fermés à cette saison.

Où dormir ?

Hôtels et chambres chez l’habitant offrent de nombreuses possibilités. Nous avons particulièrement apprécié l’accueil à Malpica, Laxe, Camariñas, Muxía et Lires. Il n’y a pas de campings le long du parcours. Le bivouac est strictement interdit sur tout l’itinéraire et la police de l’environnement du gouvernement galicien veille à la préservation de l’itinéraire, pour l’essentiel classé en site d’intérêt communautaire pour la biodiversité. Si vous décidez d’outre-passer l’interdiction, il est capital de ne pas bivouaquer sur les pelouses et landes naturelles, les plages et dunes car ces milieux abritent des espèces rares et menacées, surtout au printemps et l’été. Les forêts semblent le moins mauvais choix. Attention aux risques d’incendies.

Comment y aller ?

Première compagnie aérienne en termes de passagers transportés entre la France et l’Espagne, Vueling Airlines propose des départs de 12 aéroports en France vers plus de 130 destinations à travers l’Europe et le monde. Les deux aéroports internationaux les plus proches d’o camiño dos faros sont Saint Jacques de Compostelle et La Corogne. Ils sont desservis par la compagnie. Depuis Paris Charles de Gaulle (4 vols/semaine), tarif à partir de 39,99€ (one way basic fare – purchase period: June – travel period: July to October). Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site www.vueling.com

A partir des aéroports, des lignes de bus vous permettent de rejoindre le sentier et d’en repartir. Plus souple et parfois plus avantageux quand on est nombreux, des taxis font également la navette pour une soixantaine d’euros. Nous avons apprécié la conduite et le professionnalisme de Jose Luis  pour le trajet à notre arrivée et de Nacho  lors de notre départ.

Avec qui partir ?

Sentier bien balisé, o camiño dos faros peut facilement être parcouru en autonomie. Pour vous faciliter la gestion des réservations d’hébergement, les repas, les navettes, … l’agence locale Travels to Finisterre propose ses services. Pour l’instant l’itinéraire n’est pas proposé par les agences françaises.

Quel équipement prévoir ?

Le traditionnel système trois couches vous permettra de vous adapter aux variations météo et de vous abriter du vent qui souffle régulièrement. Veste et pantalon Gore-tex seront utiles en cas de pluie, d’autant que la végétation est souvent haute. Si vous ne souhaitez transporter qu’un sac à dos chargé des affaires de la journée et d’un pique-nique, un service de transport de bagages est assuré par les taxis locaux. Emmener une paire de jumelles pocket vous permettra d’observer la faune ornithologique ainsi que marsouins et dauphins régulièrement observés le long de la côte.

Que voir, que faire le long du sentier ?

Goûter une cuisine galicienne généreuse et inventive au restaurant-hôtel vida mar de Laxe ou plus traditionnelle à Eiras Lires.

Visiter le musée (gratuit) du dolmen de Dombate.

Découvrir, à Camelle, l’oeuvre étonnante de Manfred Gnädinger, un artiste allemand, venu s’y réfugier dans les années 70. Entre art brut et Land art.

Parcourir le centre d’interprétation du Faro do cabo Vilán qui retrace l’histoire du monument et du balisage de la côte de la mort.

Louer, à l’Hôtel praia Camariñas, un kayak pour parcourir les eaux calmes de la ría.

Découvrir le street art écologiquement engagé de Muxía (port et marché au poisson) et admirer le travail des palilleiras (dentelières) qui travaillent parfois sur les quais.

Savourer une bière Estrella Galicia – 1906 sur la terrasse supérieure du phare de Fisterra, en attendant le coucher de soleil ou s’y offrir le luxe d’une nuit dans une des cinq chambres les plus à l’ouest de l’Europe !

Pour en savoir plus ?

Le site web de l’association “o camiño dos faros” recèle de mille et une informations pratiques et culturelles. Pour l’essentiel en espagnol, certaines pages bénéficient d’une traduction en anglais.

Un topoguide en français est en préparation https://www.facebook.com/ocaminodosfarosguidefrancais/

40 photos de notre camiño dos faros, en Galice

L’itinéraire débute au cœur d’un littoral très sauvage, puis enchaîne au fil des jours des ambiances très différentes, petits ruisseaux ponctués de moulins, ports de pêches, grandes dunes blanches pour finir tout au bout de l’Europe, aux phares Touriñan et enfin Fisterra. Au terme de plus de 200 km à pied, on se prend à penser à l’incroyable diversité de paysages rencontrée et à toutes les émotions ressenties en se disant qu’un jour, peut-être, le sentier s’étirera plus au sud de cette extraordinaire côte galicienne …
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3 réflexions au sujet de “O camiño dos Faros”

    • Bonjour Florian,

      Vous trouverez en bas de l’article, dans la rubrique “comment y aller” des informations et liens pour rejoindre Malpica. Si vous êtes seul, les bus sont plus avantageux financièrement. A partir de deux ou trois, le taxi est une option intéressante.

      Répondre
  1. Bonjour,
    Ayant le vertige, quelles sont les étapes à “éviter” et y-a t- il un itinéraire bis de repli pour les passages exposés au vide?
    Et est-ce globalement, l’itinéraire est-il assez bien balisé?
    D’avance, merci beaucoup pour votre retour.

    Répondre

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