Samedi 14 oct : premiers efforts
Il a plu pendant la nuit, mais les tentes ont bien résisté. Ce matin réveil à 6h30 avec le thé au lit, pas désagréable. Breakfast à 7h après une petite toilette à l’eau chaude, le grand luxe !
Nous avons ensuite traversé les différents ponts de Phakding, payé notre taxe d’entrée dans le parc national de Sagarmatha (Everest en népalais), au moins nous savons qu’une partie de cet argent sert à l’amélioration des conditions de vie dans le parc, à la sauvegarde de la faune et la flore sauvage, à l’éducation des populations, à la protection de l’environnement et à la lutte contre la déforestation.
Les choses sérieuses commencent juste ensuite avec la montée à Namche Bazar (3440m), mais toujours à un rythme lent. Un de nos porteurs a pris un de nos gros sacs de voyage en plus de son chargement d’hier. Il s’agit du plus jeune d’entre eux, il a 15 ans et c’est un de ses premiers treks. Il sort tout juste de son apprentissage de porteur, et fait preuve d’une bonne volonté et d’un dynamisme contagieux, il nous dit être incroyablement heureux de faire ce trek. Malheureusement pour lui, la montée de 600m de dénivelé sera une galère. Nous le voyons d’abord peiner au cours de la montée, puis sur la fin il doit faire appel à Kumar, notre « kitchener » (aide-cuisinier) pour l’aider à monter sa charge dans les derniers mètres, car il a été un peu ambitieux quand à ses capacités aujourd’hui…
Après le lunch à Namche, l’après-midi sera moins difficile avec un bivouac prévu à 3580m.
Janbu est sérieusement malade, il a vraiment du mal à suivre le rythme pourtant lent de Kadje. Ça me rappelle ma galère de l’année dernière, et je me remémore les instants difficiles lorsque j’avais cette terrible sinusite qui m’avait handicapé pendant 3 jours. Mon Dieu, pourvu que ça ne recommence pas cette année !
Le temps a été superbe ce matin, puis ça c’est couvert à midi et ensuite alternance nuages/soleil. Ce n’est pas extraordinaire mais ça nous change de la pluie de Lukla. Nous arrivons à notre emplacement de bivouac, un superbe balcon sur l’Ama Dablam au lieu dit Kazyembo, situé à 3600m d’altitude.
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Pendant que les porteurs finalisent le camp et préparent le repas du soir, j’en profite pour monter au-dessus du camp jusqu’à 3700m, pour profiter de la vue et m’isoler un peu. Quel bonheur de se trouver seul en pleine nature, face à cette montagne superbe. L’Ama Dablam n’est pas la plus haute (6856m) ni la plus difficile des montagnes de la région, mais sa forme pyramidale quasi-parfaite, sa base solide épaulée par un pilier qui finit lui-même en petit sommet et sa cime élancée, quasi-verticale sur ses 4 faces séparées par des arêtes acérées en fait un monument quasi irréel, devant laquelle on ne peut qu’être admiratif d’autant de beauté, et respectueux de la performance que constitue son ascension. Devant ce Cervin à l’échelle 2, même les personnes les plus ignares des problématiques de la montagne imaginent les difficultés de le gravir.
Assis sur un rocher face à ce géant de glace et de pierre, je me sens petit, vulnérable, humble, mais aussi d’une force incroyable, capable de grimper ces faces, ces arêtes, ces couloirs qui me font face. La montagne se gagne doucement, humblement. Les récompenses qu’elle nous offre alors en retour sont proportionnelles au respect qu’on lui aura témoigné. C’est elle qui nous offre ces vues impressionnantes, écrasantes et majestueuses depuis le bas, aériennes et féériques depuis le haut.
Perdu dans mes rêveries, je fais comme toujours dans cette situation un point sur ma vie, mon parcours jusqu’à ce jour, mon avenir, ma situation personnelle et professionnelle, tout y passe dans le plus grand désordre. Je laisse divaguer librement mon esprit, mes pensées fusent rejoindre les aigles qui tournoient au-dessus de ma tête, il fait froid mais les rayons de soleil qui percent de temps en temps les nuages me réchauffent autant le corps par ses infrarouges que l’âme par les couleurs orangées à mauve qui embrasent la glace et la neige qui me fait face.
Je suis pleinement heureux, pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs en ce moment privilégié de contemplation de ce que la nature a de plus magnifique. Plus rien ne peut me toucher, me faire quitter des yeux ce spectacle que m’offre l’Himalaya. Aucun compte en banque, aucune situation sociale, aucune position hiérarchique, aucune race, aucun extrémisme, aucune philosophie ne peut rivaliser devant tant de beauté, gratuite qui plus est, distribuée à grands coups de lumière à qui veut bien prendre le temps de la recevoir…
Je n’ai pas ma frontale sur moi, et la lumière qui décline me tire de ma béatitude, je dois redescendre avant de ne plus apercevoir les embuches qui parsèment ma redescente vers le campement.
Je retrouve avec plaisir Gérard et Sébastien, et à nouveau je trouve qu’on s’entend vraiment bien malgré nos différences. C’est la première fois que nous partons pour une longue période ensemble, et il y a toujours un risque de conflit dans un groupe, surtout lorsque les conditions durcissent. Mais là je dois dire que tout se passe vraiment bien.
Ce soir notre cuisinier nous fait des momos à la viande, genre de « raviolis chinois » fourrés. La viande a été achetée ce jour à la terrible halle de Namche. Transportée dans les hottes des porteurs sans aucune protection depuis Katmandu, elle a connu le soleil, la poussière, les mouches, la pluie, puis le dépeçage et la vente au marché de Namche et enfin la dernière ligne droite, dans des sacs en plastique jusqu’à notre cook, nos assiettes et nos estomacs… J’espère que tout se passera bien. Jusqu’à présent je n’ai pas de maux de tête, pas de toux, pas de mal de gorge, alors pourvu que rien ne vienne troubler mon estomac.
Nous sommes entrés de plein pied dans l’ambiance haute montagne, bien que la végétation soit encore abondante: rhododendrons arborescents, fougères, lichens géants, mousses grimpantes, pins centenaires…
Nos porteurs font la vaisselle pendant que j’écris ces lignes, ils nous ont encore impressionné aujourd’hui par leur endurance, leur assurance et leur gentillesse.