Lac de Servières -> Laqueuille-Gare – 12 km

L'Auvergne est comme une femme : à peine est-on dans ses bras chaleureux et verdoyants, ou au creux de ses formes arrondies, qu'on refuse de les quitter...

Focus Rando :Lac de Servières -> Laqueuille-Gare – 12 km

Le ronflement incessant du dormeur occupant le lit simple, en parallèle à mon lit superposé, m’arracha de mon sommeil de bonne heure. La poisse ! A peine cinq heures… il m’en restait deux avant de me lever et de monter prendre tranquillement le petit-déjeuner. Revenir dans les bras de Morphée se compliqua illico. Je m’agitais sans espoir et, songeant ainsi à me fatiguer, sans doute accélérait-elle mon engourdissement. Pensée vaine !… Il était déjà trop tard : je n’avais la chance que de m’assoupir, en sursis.

Dès huit heures, les yeux cernés et le pas lourd, je rejoignis un groupe de randonneurs à une longue table du rez-de-chaussée. Selon le faible échange d’élocutions, ce matin-là, que ce fut entre-nous qu’avec la patronne, un épuisement général paraissait avoir submergé tous les occupants du gîte. Dehors, pour couronner cette ébauche matinale, la météo virait à la fraîcheur grisonnante.

Mes compères de chambrée débarquèrent au moment où j’attaquais mon bol de céréales. Nous trois furent les derniers à quitter la table. La patronne nous fit la causette en abordant ses déboires administratifs. En dessous du gîte, sept cuves reposaient dans des fosses, dont certaines contenaient de l’eau traitée en provenance du lac. Dernièrement, face aux dépenses engendrées par le gîte et la prévision de nouvelles mesures de sécurité, la patronne, peine au cœur, prenait la délicate décision de fermer son établissement. Mais sous les empressements du maire d’Orcival, à proximité, la réouverture fut exigée. Suite à une récente visite de contrôleurs, accompagnés semble-t-il par la gendarmerie, de nouveaux frais financiers devaient être encore engagés ; ce qui entraînerait une nouvelle fermeture, cette fois-ci définitive. Les plus heureux dans cette histoire, c’étaient les promoteurs qui, sans scrupules, bâtiront un hôtel en lieu et place du gîte. La patronne paraissait éprouvée devant cette unique alternative. Toute une vie de travail pour aboutir à de telles conséquences !

Sans lui poser de questions, je l’écoutais déverser sa colère sur son injustice. Mais, rattrapée par son tempérament impulsif, elle bondit à la verticale et nous pria de ramasser vite nos affaires pour partir : elle devait effectuer une course urgente à Orcival et elle préférait verrouiller provisoirement son établissement pour la journée. Du coup, à neuf heures passées, je me plongeais dehors, sous une brise légère et froide, camouflé par mon gros sac sur le dos, pareil à un monstre à la fourrure épaisse. Il fallait reprendre le tronçon du GR 30 ; pour cela il était impératif de revenir au lac de Servières. Sur place, je précautionnai pour ne pas déranger les campeurs qui dormaient profondément et à profusion sur les rives – les veinards ! Sitôt fini quelques prises de vue, j’empruntai une allée forestière au détour de chalets, puis m’éloignant du lac je m’enfonçai au milieu d’épicéas et de pins sylvestres. Au loin, sur la même trajectoire, je reconnus de dos le couple de randonneurs avec qui j’avais partagé la même chambre la nuit précédente. Ma marche était si soutenue que je parvins à leur hauteur sur un chemin d’exploitation traversant un autre bois, après avoir coupé la D983. Sur le sentier descendant à Orcival, la femme et moi discutâmes. Elle était fort intéressée par mon projet de carnet de voyage sur le web.

Nous traversâmes le lieu-dit Les Fontchartoux (environ 930 m). Seule une ferme le composait ; jusqu’à l’an dernier un gîte d’étape, ici-même, accueillait les randonneurs de passage. Nous découvrîmes en le contournant que les volets étaient clos et que l’intérieur ne respirait aucune vie. Il nous parut fermé définitivement, sans doute à cause de faibles mesures de sécurité ou bien les propriétaires engageaient trop de frais pour peu de résultats. Cette histoire tragique était déjà en train de se reproduire avec le gîte du lac de Servières. Sacrifier l’esprit rural pour encourager certains promoteurs immobiliers de construire des hôtels ou de la restauration rapide, cela devenait aberrant. Si je me suis rendu en Auvergne, c’était pour renouveler mon bol d’air quotidien, dénicher un parfum d’authenticité et des valeurs campagnardes ; et non pour découvrir des stupidités qui perduraient depuis longtemps à Paris ! Certes, la fièvre immobilière n’avait pas encore envahi totalement la région, loin de là ! De nombreuses curiosités et des coins superbes étaient fort heureusement sauvegardés et entretenus ; le souci viendrait de manière isolé, lentement, pareil à un virus qui ronge, à faible vitesse, un être humain pourtant en très bonne santé. La déclaration de la maladie se manifesterait dans les quinze prochaines années, et cela sera trop tard pour soigner. Ne sombrons pas dans la panique : mon cri d’alarme n’est en rien une volonté de stopper la propagation du progrès, seulement en avertir les conséquences.

Depuis la ferme de Fontchartoux, une jeune femme en survêtement nous dépassa à petites foulées. Elle pivota légèrement le buste vers nous, pour mieux répondre à une interrogation de l’homme m’accompagnant ; elle nous précisa, en une excellente économie de mots, qu’elle pratiquait cette course matinale et régulière sur une dizaine de kilomètres, aller et retour. Cette rigueur dans sa mise en forme nous stupéfia. Nous la laissâmes dans son circuit en boucle, puis nous descendîmes avec un rythme posé vers Orcival. Des masques de beauté, sous forme de bouses de vaches, jalonnaient le sol.

Le village d’Orcival (870 m), abritant une église romane, était situé dans le creux de la vallée des Monts Dore et irrigué par le Sioulet. Notre mince groupe de randonneurs fit escale à l’office de tourisme. A l’accueil, une hôtesse nous autorisa à laisser nos affaires dans leur cave. Puis nous partîmes en visiteur, les épaules légères, dans les rues entre les maisons aux toits de lauzes. J’effectuai mon rapide pèlerinage en solo et partit à la découverte de la Basilique Notre-Dame, dont sa statue, la célèbre Vierge de majesté, fait régulièrement l’objet d’une procession le jour de l’Ascension.

Me restant peu de temps pour accomplir la fin de ma journée, je me résolus à écourter mon excursion touristique et, dans la lignée, j’abandonnai mes compagnons de quelques heures à Orcival. Je prolongeai alors ma route campagnarde jusqu’au château de Cordès, vingt minutes au nord. A regrets, ma venue fut tardive : les horaires de visite étaient dépassées. Ruminant ma fureur, je repris ma route. Celle-ci, depuis la sortie d’Orcival, suivait dorénavant le tracé du GR 441 – Tour de la chaîne des Puys.

La chaleur tendait à disparaître au mépris d’une froideur hivernale, le ciel se faisant obscurcir par d’inquiétants nuages noirs. Bientôt, l’orage éclata ; durant ma descente sur un chemin boueux, j’essuyai déjà quelques gouttes. L’averse connut rapidement une fin, sans pour autant voir le retour d’une douceur réclamée. Le paysage qui me cerna alors n’était composé que de champs dépeuplés et humides ; à proximité, une route départementale raccordait Clermont-Ferrand à Rochefort-Montagnes. Bientôt, l’enchaînement du GR 441 ne cadra plus avec mes priorités. Mon expédition, cette fois, ne suivit plus aucun sentier de randonnée, ni de balisage. La seule solution était de longer cette fameuse départementale jusqu’au village de Rochefort-Montagnes, tandis que la signalisation offerte était les panneaux routiers.

Ici, je débarquai en même temps qu’une série d’éclaircies. Il était proche de quinze heures : la faim me tenaillait l’estomac. La décision de dégringoler au centre du village s’imposa d’emblée. Ma quête de dénicher une boulangerie ouverte ou un mini marché était devenu l’ultime chance de me rassasier, sachant que la prochaine ville était éloignée de neuf kilomètres et que, plus que jamais, je me trouvais hors GR. A ma disposition, je pouvais compter sur d’autres panneaux routiers pour gagner mon sixième hébergement, à Laqueuille-Gare.

A terme d’une rue descendante, j’accostai sur une place déserte alignant les devantures fermées de magasins. Un Super-U s’affichait clos aussi. A un angle, seulement l’office du tourisme exhibait sa porte d’entrée ouverte. A l’intérieur, une fille m’accueillit. Bien vite, elle et moi nous nous reconnûmes : le matin même, elle tenait l’accueil de l’office d’Orcival, en compagnie d’une autre collègue. Visiblement, elle effectuait régulièrement la navette entre les deux villes. Je l’interrogeai pour savoir si Laqueuille-Gare était encore éloigné. « 12 kilomètres », me répondit-elle. Sur ma lancée, j’obtins la permission de déposer mes affaires et me reposer sur une chaise, me sentant écrasé par une chaleur intérieure.

Ma principale erreur, ce jour-là, avait été, en quittant Orcival, de vouloir atteindre le château Cordès ; ce qui avait rallongé considérablement mon étape. Rejoindre directement Rochefort-Montagnes aurait été plus sage dans la mesure où plus aucune carte ni topo-guide ne me rendait utile.

Il me fallait dès lors assumer cette erreur indéniable, en me posant de folles questions sur la manière de repartir. De même avais-je profité de cet arrêt forcé pour me documenter sur les plaquettes qui me suppliaient de les consulter, ramassant ainsi quelques cartes touristiques et l’agenda des activités locales.

Pendant le temps que dura ma présence dans cet office, je vis défiler des gens sollicitant des renseignements saugrenus ou des étrangers cherchant avec difficulté à se faire comprendre dans un accent haché. L’hôtesse, dans un calme apparent, parvenait toujours à bien les orienter et à anticiper leurs envies.

Cette situation d’attente, ne sachant quoi en faire précisément, me basculait dans l’embarras et dans une longue réflexion. Je devais poursuivre, certes ; et de quelle manière ? Dans un soupir, je me résignai à contre-cœur : vu l’heure et le paquet de kilomètres restant à accomplir, il me serait impossible de parvenir à mes fins dans un créneau horaire honorable. La seule solution était de prendre un transport en commun.

Sur cette observation, je questionnai l’hôtesse sur l’heure de départ du prochain car. Hélas, le dernier de la journée venait de partir. Je consentis, en ultime ressource, de me faire transporter par un taxi. C’est la fille qui se chargea, en toute gentillesse, de prévenir une compagnie de taxi. Dans les cinq minutes, un conducteur se présentait déjà. Je pris place sur le siège avant du passager et nous partîmes de Rochefort-Montagnes.

Le trajet jusqu’à Laqueuille-Gare se déroula sans encombres, en empruntant la N 89. L’état de cette route, bien que parfaitement entretenue, semblait déconseillée pour une randonnée pédestre. Pour joindre mon étape suivante, l’autre perspective aurait été de suivre un sentier menant à la rivière Miouze et de la descendre, car elle alimentait en partie le village de mon arrivée. Or, mon gros souci était mon ignorance totale sur les chemins des environs ; d’autre part, il était improbable qu’un sentier aménagé longeait la Miouze. Cette incertitude laissait place, de manière sournoise, à de folles inquiétudes quant à un risque de rallongement de kilomètres.

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En observant défiler le paysage, composé de prairies sans collines et sans puy, et en répondant aux différentes interrogations du chauffeur, je pris conscience que jamais j’aurais pu mettre un terme à mon odyssée du jour, en suivant ma première idée : parcourir le cours de la Miouze.

A l’approche de Laqueuille, il me sembla reconnaître, loin en retrait de la Nationale, l’auberge de Fondain où, initialement, je prévoyais de passer une nuit. Le manque de place et le prix élevé m’avaient forcé à chercher un autre hébergement. Mon soulagement, réflexion faite, fut double, malgré le cadre divinement verdoyant offert par cette auberge : l’éloignement avec la plus proche gare SNCF était trop important ; il aurait encore fallu avoir recours à un taxi. Cette unique possibilité d’action m’aurait été insupportable.

Du coup, le choix d’un établissement hôtelier à Laqueuille-Gare fut des plus judicieux. Ainsi que le nom le suggérait, un arrêt SNCF était prévu à proximité. Le taxi me parachuta devant la façade d’un 2**. Mes affaires sitôt récupérées dans le coffre, je réglai le conducteur, puis j’entrai dans le vestibule.

« Les Clarines » est issue d’une ancienne ferme aménagée en hôtel à l’arrivée du chemin de fer. Malgré une apparence peu flatteuse et peu engageante, un poil vieillot, dedans le décor m’apparut rustique. Cela m’évoquait l’intérieur d’un hôtel haut de gamme bien tenu, aux couleurs chatoyantes. La réception et le coin salon parvenait à me projeter un siècle en arrière, tellement cela ressemblait aux intérieures des maisons de l’époque. La propriétaire me parut bien portante et enfoncée dans une bonne soixantaine d’année, à la voix fluette et à la chevelure grisonnante.

Ma chambre au premier étage était agréablement bien agencée, avec un accès rapide à la salle de bains, dans une pièce adjacente. La vue tombait sur l’arrière cour, illustrant sans vergogne un plaisant jardin arboré.

Ayant débarqué de bonne heure, je sortis visiter les alentours, sous un ciel bien chargé mais écrasant. Les rues étaient quasi désertes, le village abrite cependant la société laitière de Fromage. Le Bleu de Laqueuille – voisin de l’illustre Bleu d’Auvergne – et la Fourme d’Ambert y sont produits. Pour aborder la fabrique, il suffit de traverser en amont le passage du chemin de fer. Les visites des ateliers sont autorisées, tous les jours de la semaine. Dommage qu’à l’approche de 17 heures, heure à laquelle je vins, ils allaient fermer boutique !

Au retour à l’hôtel, je pris d’assaut le lit, les pieds en éventail, la nuque sur un oreiller. Cette journée fut, dans l’ensemble, moins éprouvante que les étapes précédentes. Pour autant, difficile de la croire reposante. Cela m’a seulement permis d’établir une bonne cassure en comparaison à mes délirantes aventures du début de semaine.

L’heure de descendre pour le dîner dégringola à une vitesse inouïe. La salle à manger, délicieusement désuète, était exposé au pied du jardin arboré de la cour arrière. Du bois ancien ornaient certains murs et les abords des hautes fenêtres. Les lattes au plafond soutenaient une couleur sombre, dont les reflets diffusaient une teinture ombragée. Des assiettes décoratives s’accrochaient aux poutres. Une grande armoire abritait les couverts et les assiettes. La salle était embellie par un coin cheminée, au prix d’une bonne disposition des tables. Quant au service, fourni par une jolie jeune femme, à la chemise beige et à la jupe noire, il était exquis. Moi qui ne suis pas un connaisseur ni un habitué des hôtels, je me suis senti unique !

D’une manière générale, le travail effectué avec rigueur par ces serveurs et serveuses est admirable. Leurs gestes sont certes automatisés, par contre ceux-ci sont soignés et professionnels. Mes louanges ne visent aucun hôtel en particulier. Ce constat est établi pour chaque hébergement fréquenté. Et je les remercie pour mon individualité.

En observant le paysage au-delà des fenêtres boisées, je comparais le ciel encore clair à son visage d’automne. Après réflexion, j’éprouvais l’impression d’avoir vécu les quatre saisons successivement ou simultanément, en l’espace d’une semaine. Mes exagérations n’étaient pas dépourvues de bon sens : où pourrais-je situer, sinon, les tempêtes orageuses, la canicule, le froid glacial ou la fraîcheur du printemps qui, à leur tour, m’avaient tenu compagnie durant mes différentes épreuves pédestres, parfois dans une seule journée ? Etait-ce là l’Auvergne aux visages multiples tant conté ?

Voici une autre réflexion à approfondir, en relevant ma demi-bouteille de vin commandée : spontanément et sans supplément, les gîtes ou les auberges offrent le vin de table. Ceci à la différence des hôtels, dans lesquelles il est obligatoire de rallonger la note. Raison pour laquelle la cordialité elle-même diffère d’un hébergement à l’autre.

La dégustation d’une omelette au Bleu d’Auvergne, agrémentée d’un nouveau verre de rouge, m’amenait à m’interroger sur l’influence du vin. A force d’en boire, des individus deviennent irritables ou violents. A l’inverse, à mon crédit, je me trouve davantage agréable et attentif. Le revers de cette béatitude est l’amoindrissement de ma capacité de réflexion. Me trouvant ainsi concentré aux objets qui m’enserrent, ma folie se décuple et mon écriture s’affaiblie. Ma vue se brouille, tout en continuant d’être aux abois. Mes mots fusent pareil à un feu d’artifice ; pour en saisir au moins une idée, je me dois d’être bien armé et précoce. Aussi laissai-je ma fibre créatrice s’envoler en liberté, pour en récolter les semences. Soudain, une fenêtre s’ouvre dans mon esprit. Une idée en jaillit à la vitesse d’un éclair. Et, sur le qui-vive, je m’apprête à en cueillir son essence. En dépit de cette vivacité, bien après une nouvelle lignée de verres vides, ma mémoire se perd, progressivement, dans les dédales de l’oubli. Ici, je convins, lors d’une houleuse discussion avec moi-même, de prendre le large hors de la salle et d’amarrer ma coque davantage en amont, sur ma couche précisément.

Je soulageai mes pieds par des soins intensifs, au moyen d’une pommade cicatrisante et de massages réguliers. Je dormis agréablement bien, sachant que je gagnerai mon étape suivante en TER. Ce circuit clôturait la seconde partie de mon séjour, prémices à la folle conclusion anticipée depuis tant de mois !

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