Le bivouac, c’est un rêve pour beaucoup de randonneurs qui peut hélas se transformer en cauchemar quand on a froid la nuit. Voici donc 10 conseils pour éviter d’avoir froid la nuit.
Avoir du matériel adapté à la température extérieure et à sa taille
Le premier conseil pour ne pas avoir froid la nuit, c’est d’avoir du matériel adapté à la température extérieure et à sa taille.
Première chose et même si cela semble logique, il est bon de le répéter. Il est important de choisir un sac de couchage dont la température d’utilisation est adaptée à la température extérieure.
Sur un sac de couchage, on trouve généralement sur le sac de compression ou sur une étiquette les informations suivantes relatives à la norme EN 13537 ou ISO 23537 (les deux normes sont assez proches) :
- La température de confort : c’est la température à laquelle une femme dites « standard » mesurant 1 m 60 pour 60 kg peut dormir confortablement.
- Température limite de confort : c’est la température à laquelle un homme dit « standard » peut dormir recroquevillé pendant 8 heures de suite sans se réveiller.
- Température extrême : au-delà de cette température, une femme standard peut survivre 6 heures sans risque d’hypothermie.
Selon que vous soyez une femme ou un homme, frileux ou pas, je vous recommande de choisir un sac de couchage selon sa température de confort ou limite confort, jamais sa température extrême.
Pour rester sur le sac de couchage, il est important de dormir dans un sac de couchage adapté à sa taille. S’il est trop petit, il n’isolera pas correctement, s’il est trop grand, il y aura trop d’espaces à garder au chaud autour de votre corps.
Lisez nos tests de sac de couchageAprès le sac de couchage, le matelas est l’autre équipement crucial pour ne pas avoir froid la nuit en bivouac. Comme pour les sacs de couchage, les matelas ont une norme d’isolation : le R-Value. Plus ce chiffre est élevé, plus un matelas isole.
- R-Value = 1 : pour l’été
- R-Value entre 2 et 3 : pour le printemps, l’automne et l’été
- R-Value supérieur à 4 : pour toute l’année
Gardez que les saisons sont une indication. Ce qui est important, c’est la température rencontrée. Car si vous allez faire un trek au Ladakh au mois d’août, ne prenez pas un matelas avec un R-Value de 1. Optez selon votre projet et son altitude pour un matelas entre un R-Value de 2,5 et 4.
Pour un même poids, les matelas les plus isolants sont les gonflants.
N’hésitez pas à isoler davantage le sol si besoin en ajoutant un footprint ou une space blanket ou encore en ajoutant une couverture de survie sous le matelas (épaisse pour plus de durabilité).
Lisez nos tests de matelas
Utiliser un drap thermique
Vous possédez un sac de couchage un peu juste d’un point de vue thermique pour un projet, plutôt que de racheter un sac de couchage, faites l’acquisition d’un drap en mérinos ou d’un drap thermique. Evitez le coton ou même la soie qui s’ils permettent de ne pas salir l’intérieur du sac de couchage n’ont que peu d’effets sur la thermicité.
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Je vous propose deux références :
Thermolite Reactor
Le Thermolite Reactor permet d’augmenter la température de votre sac de couchage de 3 à 4° C lorsque vous les combinez ensemble.
Thermolite Reactor Fleece
Le Thermolite Reactor Fleece est le plus chaud des draps Reactor. Il permet d’augmenter la température du votre sac de couchage d’environ 10°C.
Bien fermer son sac de couchage
La température de confort d’un sac de couchage n’est valable que si vous fermez correctement votre sac de couchage. Bien fermer les zips, bien ajuster la collerette et la capuche. Un sac de couchage n’est pas un chauffage, il emprisonne la chaleur. Mieux vous fermer le sac de couchage, plus chaud vous aurez.
Protéger son sac de couchage de l’humidité
Si vous possédez un sac de couchage en duvet et plumes, protégez le bien de l’humidité car la plume une fois mouillée perd ses capacités thermiques isolantes (ce qui n’est pas le cas d’un sac de couchage en synthétique). Pour cela, protégez votre sac de couchage dans un sac étanche.
Lisez notre article Sac de Couchage : fibres synthétiques ou plumes ?Se couvrir les extrémités
Le déperdition de chaleur chez un être humain se réalise principalement par les extrémités : les pieds, les mains et la tête. En bivouac, les parties où l’on a le plus froid sont les pieds et la tête.
Le soir en vous couchant, glissez une paire de chaussettes dans le sac de couchage si vous vous couchez pieds nus et gardez un bonnet à portée de mains. Je vous recommande un bonnet en mérinos qui est le meilleur compromis chaleur, poids, encombrement.
Bien se couvrir la nuit
La nuit en bivouac, je ne conseille pas de dormir nu ni de dormir comme un bibendum avec de multiples couches de vêtements.
Je recommande l’utilisation de premières couches en mérinos pour le haut avec un manches-longues et pour. le bas avec un caleçon. Ils seront parfait pour apporter de la chaleur ou au contraire pour l’évacuer.
Choisir un bivouac protégé du vent
Si vous plantez votre tente sur une crête soumise au vent, c’est évident que vous aurez plus froid le soir et la nuit que si vous choisissez un lieu de bivouac protégé du vent.
Lisez notre article Comment bien choisir son emplacement de bivouac
Se coucher en ayant chaud
Il est très important de se coucher chaud pour rester au chaud dans le sac de couchage. Pour cela, prenez un bon repas sans excès car la digestion demande de l’énergie. Je vous recommande une soupe en entrée et une tisane en fin de repas. Cela a deux avantages : elles participent à votre réhydratation suite à l’effort et elles gardent votre corps au chaud juste avant de vous coucher.
Se vider la vessie avant de se coucher
Il n’y a rien de plus désagréable de se réveiller la nuit par une envie pressante d’aller pisser. Si on peut l’éviter, on dort mieux car cela évite la démangeaison au niveau du ventre mais aussi parce que se retenir d’uriner consomme des calories et donc de la chaleur. La sensation de froid survient alors.
Si vous devez sortir pour uriner. Pensez à faire un peu d’exercices pour revenir avec le corps chaud avant de vous glisser dans le sac de couchage.
Utiliser une bouillotte
Si vous faites partie de celles ou de ceux qui ont toujours froid même avec un sac de couchage 4 saisons alors que la température ne dépasse pas 10°C dehors, la solution miracle est la bouillote. Elle alourdit un peu votre sac à dos mais vous permet de passer une très bonne nuit.
Vous avez d’autres astuces à partager pour ne pas avoir froid la nuit en bivouac, faites-les moi connaître en commentaires 🙂
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
Article très intéressant ! j’utilise une couverture de survie un peu épaisse quand j’ai besoin de rajouter de l’isolation sous le matelas.
Pas trop bruyante la couverture de survie ?
Merci pour les infos
👍
Pour ma part pour la bouillotte, je prend une gourde souple de trail, je fais chauffer de l’eau et je met ma gourde bouillotte dans mon duvet 😊
Effectivement Arnaud une gourde souple ou une poche à eau peuvent convenir si elles sont faites pour être remplies avec de l’eau chaude (ce n’est pas le cas de toutes). Ce qui évite d’avoir du poids en plus avec la bouillotte.
Bonjour Grégory,
Merci pour cet article très intéressant.
Je fais partie des bibendums qui font quasi nuit blanche… en grelottant qui plus est, malgré que je fasse tout ce qui est dit (sauf pour la soupe et la tisane), malgré un sac de couchage confort 4°C, un matelas gonflable, et je mesure 1m59 pour moins de 60kg. Et je parle de bivouac d’été en plus 🤭
En revanche, mon dernier bivouac date de début juillet, à plus de 2000m d’altitude au bord d’un lac, et pour une fois non seulement je n’ai pas eu froid mais j’ai dormi.
La différence c’est que je me suis rincée le corps à l’eau froide (en gros j’ai retiré le film de transpiration de tout mon corps qui avait séché et qui a tendance à me congeler rapidement, même chez moi après un running !), et que j’ai passé la soirée en plein soleil sur la terrasse du refuge à côté, où j’ai pris mon diner (c’était réellement sous le cagnard on crevait de chaud jusqu’au coucher de soleil).
Grâce à toi maintenant j’ai compris que la recette miracle c’est de se coucher en ayant chaud, tout simplement. Alors encore merci !
Bonjour Alexandra,
Effectivement, le mieux est de se coucher en ayant chaud surtout quand on a tendance à avoir froid la nuit.
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que le sac de couchage n’est pas un radiateur, il garde la chaleur émise par le corps. Lorsqu’une personne a froid, elle dégage moins de chaleur… Et là dessus, on est loin d’être tous égaux.
Dans ton cas, peut-être qu’un sac de couchage confort 4°C n’est pas suffisant, il faudrait peut-être te tourner vers un sac de couchage un peu plus chaud autour de -2°C pour tes bivouacs 3 saisons.
Pour la spéléo, j’ai essayé ça https://www.arklight-design.com/adventure-medical-kits-sol-escape-bivy-c2x13568955
sorte de couverture de survie en forme de sace de couchage mais respirant et assez solide pour être utilisé régulièrement (+ imperméable, que qui peut s’apprécier avec une tente mono-paroie).
Testée une nuit à une douzaine de degrés avec un sac à viande en soie : ça fait le job.
Ca peut aussi compléter utilement un sac de couchage un peut juste pour un bivouac montagne.
Bonjour Jérôme,
Tu as utilisé un Bivy. Ceux que j’avais utilisé jusqu’à maintenant n’était pas vraiment respirant, en tout cas avec un sac de couchage (belle étoile sous la pluie ou dans la tempête au Sahara). Merci pour la reco du produit.