Des hauts plateaux, jusqu’aux profonds canyons en passant par les nombreux lacs de montagne, le Monténégro nous a bluffés ! Notre traversée du pays nous a mené dans trois de ses six parcs nationaux et sur 350 kilomètres de sentiers.
Sans aucun doute, le Monténégro a été pour nous le pays des canyons. Dans aucun autre pays nous n’en avons vu autant, ni d’aussi beaux.
Entrée au Monténégro par le canyon de Tara
Pour nos derniers jours de randonnée en Bosnie, la météo était tellement mauvaise que nous avons décidé de modifier notre itinéraire et de ne pas se lancer dans l’ascension du Maglic, le point culminant de la Bosnie. C’est donc quasiment un hasard que sommes entrés au Monténégro le long du canyon de Tara, le plus grand d’Europe et le second au niveau mondial derrière le grand canyon. Et pourtant… Vous en aviez déjà entendu parler, vous ? Nous non plus !
Ça résume d’ailleurs assez bien notre impression globale du Monténégro : comment autant de merveilles regroupées dans un si petit territoire peuvent autant passer inaperçues ?
Il nous a été difficile de trouver des informations sur ce sentier au fond du canyon qu’on pouvait voir sur la carte. Ni sur internet, ni en interrogeant les guides locaux… Du coup, on est allé voir par nous-mêmes. Une belle surprise ce canyon, un sentier désert et sublime, de vieux ponts rouillés et des chutes d’eau somptueuses. Le hic : le sentier s’arrêtait aux cascades, obligés de rebrousser chemin sur toute une journée pour accéder au plateau.
Le parc national de Durmitor
Deux jours plus tard, c’est dans le canyon de Susica que nous sommes descendus. Si le précédent marque la frontière entre la Bosnie et le Monténégro, celui-là représente la porte d’entrée sur le parc national du Durmitor. Au fond du canyon, il restait encore un peu de neige mais dès qu’on est remontés de l’autre côté, c’était encore carrément l’hiver.
Beaucoup de neige, une grosse fatigue et une légère gueule de bois nous ont décidés à ne pas grimper sur les hauts pics du Durmitor. Le reste du parc était magnifique quand même !
La veille en fin de journée, nous étions arrivés dans le village de Mala Crna Gora, le plus haut village des Balkans. La seule route étant couverte de neige, on s’attendait à trouver le village désert et à ne pas trop avoir de mal à trouver une grange pleine de foin pour passer la nuit. C’était sans compter sur Milan, qui reste dans son village toute l’année et qui nous a servi notre première démonstration de l’accueil monténégrin (et pas la dernière). D’où la gueule de bois le lendemain…
Le canyon de Nevidio
De loin, depuis les hauteurs, nous avions aperçu un lac blanc, gelé et couvert de neige. Il était encore tôt et nous sommes allés le voir de plus près. Ce lac blanc s’appelle Crno Jezero, le lac noir en serbo-croate…
Après quelques jours de pause et de montage vidéo à Zabljak, nous sommes partis plein sud vers le canyon Nevidio. Le suivre nous aurait trop déviés de notre cap mais nous en avons exploré l’embouchure pendant une après-midi et le drone nous a permis d’en voir un peu plus !
On ne voulait pas trop s’éloigner de notre prochain objectif : la montagne Moraca. Là-haut nous avons monté ce qui sera sans doute notre dernier camp dans la neige de tout le voyage ! C’était pas trop tôt ! Au niveau d’un col, surplombant le lac Kapetanovo, lui aussi gelé, nous nous sommes endormis sans savoir qu’une des plus belles journées du voyage nous attendait le lendemain.
Le canyon de Mrtvica
Des rives de ce lac gelé, bordées de cabanes de bergers encore inhabitées en cette fin de saison hivernale, nous descendus et descendus encore. Au fur et à mesure que le dénivelé défilait, les saisons faisaient de même. Assez vite la neige s’est faite plus rare, découvrant les pâturages et les rivières gorgées d’eau de fonte. Plus bas encore, nous sommes arrivés à l’entrée du canyon de Mrtvica, le choc ! L’eau bleue turquoise, le sentier creusé dans la falaise et la faune qui revenait doucement à la vie nous ont enchantés.
Le parc national Biogradska Gora est le plus petit du pays et on a surtout retenu son lac, qui est magnifique, il faut bien l’avouer. Le reste du parc était plutôt sans intérêt. C’est peut-être différent en été…
Pour finir, nous avons été rejoints par Morgane qui a passé une semaine avec nous et nous a accompagné pour passer la frontière vers l’Albanie. Ensemble, nous avons traversé un dernier parc national, le plus récent du pays, celui de Prokletije. Une dernière nuit monténégrine dans une bergerie abandonnée un peu glauque et direction l’Albanie. Nous avions deux choix pour passer cette nouvelle frontière, la voie facile vers Theth et une ascension plus costaude vers Valbonë. Devinez quoi, on est partis vers Valbonë, sans regrets c’était somptueux !
Ici encore, nous avons fait le triste constat d’une gestion des déchets catastrophique, tant par l’état que par les habitants. Mais comment en vouloir aux gens de ne pas prendre soin de leurs ordures quand ils savent pertinemment qu’elles seront enterrées ou incinérées quelque part… Toutefois, on imagine que les choses bougeront dans les années à venir puisque le sujet environnement est le principal point de blocage dans la procédure d’entrée dans l’UE du Monténégro. On sent que le sujet devient d’actualité et on a d’ailleurs été invités à parler de 1KG FOR THE PLANET par la télé nationale à Podgorica.
Ainsi se termine notre randonnée au Monténégro. En attendant notre prochain reportage photo sur le Kosovo, suivez nos aventures sur Youtube, Facebook, Instagram et notre site internet et lisez notre article sur notre traversée de la Suisse !
Le 5 février 2018, nous avons démarré une aventure humaine unique : du Portugal à la Turquie, 10 000 kilomètres à pied, 500 jours, 17 pays, plus de 120 parcs naturels, par 4 saisons.
Notre objectif : rencontrer les autres, nos voisins, donner une voix aux personnes rencontrées sur la route et dont nous n’aurions sans doute jamais entendu parler autrement !
Dans chaque pays, nous invitons un habitant à venir marcher avec nous et à nous parler de son pays, de sa culture et nous donner des clés pour mieux nous comprendre les uns les autres.
Via notre site web et les réseaux sociaux, nous postons régulièrement interviews, reportages, photos, articles… Tous nos contenus et supports sont bilingues français et anglais.