5 jours de randonnée du Königssee à Hallstatt

D'un coin de Bavière puis en Autriche, j'ai fait 5 jours de randonnée en itinérance avec Grand Angle, du Königssee à Hallstatt. Récit.



Focus Rando :5 jours de randonnée du Königssee à Hallstatt
5 jours +3044 m/-3296 m 2
Randonnée Ligne Hôtel et Refuge
Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, Octobre, et Novembre

D’un coin de Bavière puis en Autriche, j’ai fait une belle balade : 5 jours de randonnée du lac de Königsee au lac d’Hallstatt. Avec Grand Angle, j’ai choisi une rando facile, classée deux chaussures, qui privilégie les magnifiques paysages de ces régions très traditionnelles. J’ai ainsi eu droit aux petits villages, aux pâturages mais aussi à de la haute montagne.

C’est la première fois que j’éclate de rire au restaurant en voyant arriver mon plat. La portion est tout simplement énorme. Pantagruélique ! De la palette de porc cuite dans une croûte très particulière, avec du chou rouge et, bien sûr, des « knödel », des boulettes de pomme de terre : il y en a suffisamment pour rassasier trois personnes, au moins.

A voir le sourire espiègle du serveur, je ne suis pas le premier à réagir ainsi. Mais dans ce « berg gasthof », une auberge de montagne au-dessus de Schönau, non loin de Berchtesgaden en Bavière, on s’entête à servir des portions qui font honneur à la maison et que les 3/4 des clients ne finissent pas. Et ce sera à peu près pareil dans tous les endroits où nous séjournons durant cette petite semaine de randonnée avec Grand Angle.

En tout cas, nos 5 jours de randonnée depuis Königssee -un beau lac, parait-il, mais de l’autre côté de la montagne- jusqu’à Hallstatt débutent sous de bons auspices. Pour quelques heures encore, je suis en Allemagne, dans les Alpes bavaroises, au cœur du parc national de Berchtesgaden qui est aussi une réserve de biosphère Unesco. Après cette mémorable -et roborative- soirée, demain ce sera direction plein est, vers l’Autriche. J’y serai jusqu’à la fin de ces 5 jours de randonnée du Königssee à Hallstatt, un adorable village au bord du lac de même nom.

Si vous êtes dans le coin, Nos Cœurs Voyageurs conseillent la balade en bateau sur le lac Königssee.

1er jour, de Schönau à Abtenau

 + 680 m/ – 1280 m  17 km

Berchtesgaden. Pour moi, ce nom évoque irrésistiblement la résidence d’été d’Hitler. En fait, le dictateur allemand en avait deux, et tout près d’ici. Celle où il séjournait le plus souvent sera rasée par les Alliés quelques années après la guerre, afin d’éviter qu’elle devienne lieu de pèlerinage pour d’aucuns… Quant au Nid d’Aigle, il existe toujours. Le gros chalet, perché à un plus de 1 800 m, est aujourd’hui un refuge du Club alpin allemand.

D’ailleurs, j’en suis très proche en ce début de matinée, pour le début de la rando du Königssee à Hallstatt. Un ou deux km, à peine. Mais je ne le vois pas. D’ailleurs je ne vois pas grand-chose et ne profite pas beaucoup du paysage : pluie et brouillard sont au menu. Pour presque toute la journée. Aussi décide-t-on de s’épargner la montée au mont Jenner. De là-haut, nous aurions eu le panorama sur le lac Königssee et le massif du Watzmann qui l’encercle. Pas aujourd’hui, alors à quoi bon ? On va droit vers le petit col de Torrener Joch, où passe la frontière -invisible- entre l’Allemagne et l’Autriche.

De l’autre côté, la descente est plutôt raide mais facile. Franchement jolie aussi, dans une belle gorge très encaissée. Au-dessus de nous, perché sur un promontoire rocheux à mi-hauteur d’une falaise abrupte, un chamois se laisse admirer, immobile sous la pluie battante. Curieusement, nous ne croisons pas d’autres randonneurs.

Pour le pique-nique, nous nous rabattons vers une ferme d’alpage. Le paysan, coiffé d’un étonnant chapeau gris en feutre qui a la forme d’une cloche, nous propose une longue table à l’extérieur. Il ne peut rien offrir de mieux -et pas même nous vendre un peu de son fromage- car il est en train de tout boucler. Avec son troupeau, il grimpe d’un étage dans la montagne pour prendre ses quartiers d’été.

Quelques averses et quelques km plus tard, personne ne s’oppose à ce que le véhicule de transfert nous récupère un peu plus tôt que prévu…

2e jour, de Voglau au refuge de Gsengalm

 + 928 m/ – 55 m 13,7 km

Chouette, il fait beau ! D’ailleurs, à partir de maintenant, le soleil sera de la partie quasiment jusqu’au dernier jour. C’est donc avec entrain que notre petit groupe se dirige vers l’est en longeant un cours d’eau encore bien tumultueux, le Lammer. Toujours dans la vallée, nous arrivons à Abtenau, une toute petite station de ski qui est l’une des portes d’entrée du parc national des Hohe Tauern. Ce gros et joli village mérite bien un arrêt prolongé. D’abord pour visiter la belle église baroque et son magnifique maître-autel, admirer les vieilles maisons dont beaucoup surmontés d’un clocheton. Ensuite, malgré l’heure encore matinale, pour faire escale dans une pâtisserie !

Puis direction la montagne. Nous marchons, hasard de l’itinéraire, sur le chemin de pèlerinage de saint Rupert. C’est à dire là où est passé au XIIIe s., pour évangéliser la Bavière, celui allait devenir le premier évêque de Salzbourg. Un chemin bien fréquenté, si j’en crois les signes de dévotion trouvés çà et là.

Ce sont d’abord des pâturages qui nous accueillent. Au bord de l’un d’eux, nous déballons notre « frichti ». Dans l’après-midi, la montée se fait plus rude, au moins dans la dernière partie. L’occasion d’admirer au passage le trop rare lys martagon ou la campanule, d’un violet très soutenu. Voilà qui prouve qu’on monte. De fait, notre but est le refuge de Gsengalm, un vieux chalet de bois bâti à flanc de montagne, dans le massif du Tennen, à près de 1 450 m.

Il nous apparaît perdu en pleine nature. Ce qu’il est …mais pas trop loin d’un petit téléphérique en service toute l’année. Et pour l’heure, le refuge est rempli d’une joyeuse troupe de tête blanches. Tout ce petit monde en costume traditionnel, ce qui a pas mal d’allure, pousse la chansonnette sans se faire prier !

Lorsque le soleil est bien bas, le refuge retrouve son calme. En fait, il est plutôt petit. Pas de douche -on se lave au robinet- mais une atmosphère sympa. Au moins autant que ses propriétaires, un couple d’agriculteurs de la vallée. Ils y exploitent une quinzaine d’hectares, élèvent une trentaine de vaches. Et tout, absolument tout ce que nous mangeons provient de chez eux. C’est madame, Julinde de son petit nom, qui officie aux fourneaux. Une cuisine simple -et abondante- mais goûteuse à souhait !

3e jour, du refuge de Gsengalm au refuge de Stuhlalm

 + 995  m/ – 996 m 16,7 km

Ce matin, nous quittons le massif du Tennen, toujours direction plein est, vers la région du Salzkammergut. Histoire de bien se mettre en jambe, on commence direct par une bonne grimpette jusqu’à un petit col. C’est joli. Mais de loin pas autant que la descente sur l’autre versant ! Qui est d’ailleurs assez raide et nous vaut de poser les mains et les fesses sur les rochers dans des passages un peu plus scabreux pour assurer au mieux.

Ça se calme au fur et à mesure que la matinée avance, que le fond de vallée approche. Le chemin serpente à flanc de montagne d’abord, puis en lisière de forêt. Bucolique à souhait : j’adore. Puis on retrouve ce torrent, le Lammer, que nous avions déjà longé hier. On le remonte à nouveau jusqu’au village d’Annaberg, où nous refaisons le plein pour les prochains picnics.

Et commence la montée sur un autre massif, le Dachstein. D’en bas, déjà, j’aperçois notre but de la journée, le refuge de Stuhlalm. Ou crois voir, car il me paraît sacrément loin, et bien haut dans la montagne ! De plus, il fait maintenant très chaud…. Le dernier tronçon est bien éprouvant mais, bien sûr, on finit par arriver. Ce n’était pas si loin que çà !

Alors qu’on lorgne déjà l’accueillante terrasse, arrivent deux alpinistes, encore équipés de leur baudrier garni de mousquetons. Derrière eux, je vois de magnifiques falaises, sur les flancs du Grosse Bischofsmütze -la grande mitre de l’évêque- et du Grosswand -le grand mur, il porte bien son nom !- qui doivent offrir d’impressionnantes parois.

Hasard de l’itinéraire : le refuge, une bâtisse historique vieille de deux ou trois siècles, est à peu de choses près à la même altitude que celui où nous avons dormi la nuit dernière. 20 m de plus, 1 467 contre 1 447. Bien que d’un confort tout aussi rudimentaire -avec toilette au lavabo-, le Stuhlalm est nettement plus grand. Et plus fréquenté aussi.

En soirée, malgré le froid et la bise, je ne peux résister à la tentation de contempler le coucher de soleil sur la vallée et les montagnes que nous avons laissées ce matin. Magnifique !

4e jour, du refuge de Stuhlalm à Gosau

 + 411 m / – 935 m  18,8 km

Dommage de partir d’ici : cette ambiance haute montagne me plaît bien, j’aurais volontiers fait quelques circuits dans le secteur. La première partie de la matinée me donne une bonne idée de ce que ce pourrait être. La rando débute en effet en balcon panoramique, au pied de sommets pas très élevés -d’une altitude entre 2 000 et 2 500 m- mais très verticaux.

Et le sentier passe par des endroits bien escarpés aussi, occasionnant même quelques frissons. Pas très fatigant, mais sportif tout de même. De plus, les paysages sont superbes. La vue porte loin. C’est sans doute l’un des mes passages préférés de toute la semaine !

Notre petit groupe retrouve ensuite les pâturages, après un ou deux passages de névés. Comme ils sont presque plats, rien de bien méchant. Puis c’est la descente vers les lacs de Gosau. D’abord une vue plongeante, puis nous arrivons au bord. Le premier, le Vorderer Gosausee, est bien joli et nous résistons pas à l’envie d’en faire le tour.

Derrière, viennent encore deux autres lacs. A chaque fois, bien que la lumière ne soit plus très belle, les montagnes viennent se mirer dans ces eaux limpides. Se découpant dans le ciel devenu gris, les sommets du Gosaukamm -le peigne du Gosau- dont les flancs sont encore couverts de neige se reflètent ainsi de manière fort romantique. D’ailleurs, de jeunes mariés -des Asiatiques- se font une séance photo sur la rive.

5e jour, Hallstatt, son lac et les mines de sel

 + 350 m/ – 350 m  22,3 km

Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment de la rando, pas en pleine nature en tout cas, même si je marche pas mal. La journée commence à Hallstatt, un superbe village classé site mondial Unesco. Au bord d’un lac -jusqu’en 1960, Hallstatt n’était accessible que par bateau- enchâssé dans les montagnes, les chalets et les vieilles maisons de bois se serrent autour de l’église. Celle-ci mérite d’ailleurs une escale prolongée, ne serait-ce que pour son maître-autel gothique du XVIe, classé.

Une véritable carte postale, jolie comme tout. Un décor de conte de fées. Tellement qu’Hallstatt a été pris comme modèle pour le village d’Arendelle, dans le dessin animé « La reine des neiges » de Walt Disney. Il a été reproduit à l’identique dans un parc d’attractions en Chine, à Huizhou, déclaré « endroit le plus instagramable du monde ». Les 770 habitants d’Hallstatt voient défiler chaque jour plus de 10 000 visiteurs. Et ils saturent : partout fleurissent des écriteaux demandant de ne pas faire de bruit, de ne pas entrer dans les propriétés privées. Ce n’est pas mon cas !

Dans l’après-midi, direction les mines de sel d’Hallstatt. A pied, bien sûr, non pas en empruntant le train à crémaillère qui mène à l’entrée, sur les hauteurs du village. Une bonne heure de montée, en comptant les multiples arrêts photo car la promenade offre de multiples points de vue que tout le monde veut immortaliser malgré la pluie, de retour pour ce dernier jour.

Ce sont les plus vieilles mines de sel du monde, elles sont exploitées depuis 7 000 ans. Leur visite n’est pas banale. C’est une expérience dont je me souviendrai longtemps. D’abord, comme tout le monde, j’enfile une antique et colorée tenue de mineur : blouse, pantalon. J’arpente ensuite les longues galeries. Je découvre de grandes salles où, au travers de vidéos et de courts spectacles son et lumière, j’apprends plein de choses sur le sel et les mines d’Hallstatt. Je fais un peu d’exercice aussi, en glissant sur un long toboggan de bois, tout comme le faisaient les mineurs il y a un ou deux siècles.

Une conclusion originale et sympa d’une belle semaine de rando, depuis le lac de Königssee au lac d’Hallstatt.

Informations pratiques – Randonnée du Königssee à Hallstatt

Ce reportage a été réalisé dans le cadre du trek « Du Königsee au lac d’Hallstatt », avec le voyagiste Grand Angle. C’est une randonnée guidée de sept jours, de niveau 2, proposée au départ de Salzbourg (Autriche) à partir de 935 euros. Hébergement en auberge, hôtel ou refuge de montagne. En pension complète, elle comprend le transfert de bagages et les participants ne portent que les affaires de la journée.

Basé en Isère, dans un petit village du Vercors, le voyagiste Grand Angle propose une large gamme de randos principalement à pied et à vélo, mais aussi à ski… que ce soit en séjour guidé ou en liberté à travers toute l’Europe et le monde entier.

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