Boucle de 6 jours en Haute Pyrénées. Sur ce parcours il est possible de faire un sommet par jour, selon la forme et l’envie… Il y a moyen de bivouaquer tout au long du parcours. L’option choisi ici fut les refuges, afin d’éviter le portage trop lourd. Les conditions estivales étaient particulièrement clémentes, certaines journées étaient chaudes voire très chaudes même en altitude ; pas ou peu de présence de névés, rendant ainsi la progression plus aisés sur certains passages (bien se renseigner avant de partir, l’usage de piolet/crampons et d’un brin de corde peut être utile selon la saison et les conditions).
1er jour : départ du parking (payant) du Pont d’Espagne (1459 m), en vallée de Cauterets
Du Pont d’Espagne au refuge de Baysselance (le plus haut refuge des Pyrénées). Remonter la jolie vallée de Gaube sur un bon sentier entre sous-bois et zone de pâturage. Le sentier s’élève tout doucement jusqu’au lac de Gaube, ensuite il longe le lac par la droite et continue sur le GR10 vers le refuge des Oulettes – on peut si l’on veut plutôt que de poursuivre vers Baysselance, s’arrêter ici pour la nuit. Vous y trouverez une zone de bivouac pour ceux optant pour cette solution. Le but étant de faire le Petit Vignemale au lever, nous poursuivons vers Baysselance. Le sentier s’élève maintenant en formant de lacets réguliers. Arriver à l’intersection, nous laissons le sentier de gauche qui conduit au refuge d’Estom par le col d’Arraillé, et continuons à droite sur le GR10 jusqu’à Hourquette d’Ossoue. Le sentier se perd un peu dans un dédale de chaos de blocs. Le balisage est aléatoire… parfois même inexistant ! Sur la carte IGN, on est sur le GR 10… (rouge/blanc), il faut donc être et rester assez attentif. Après quelques efforts on atteint le col d’Hourquette d’Ossoue perché à plus de 2700 m… Baysselance est là juste en contre bas… assez visible. Une fois Baysselance atteint, nous ausons fait près de 1350 m de dénivelé positif et marché près de 5 h. Pour diminuer un peu l’effort de cette première journée, il est possible de prendre la Télécabine du Pountas et le télésiège de Gaube, on gagne facilement 1 h 30 et 300 m de dénivelé, surtout si comme nous le départ se fait à 10 h ! C’est aussi économique, le pass proposé inclus : l’A/R avec la télécabine/télésiège et le parking.
2ème jour : De Baysselance au refuge de Wallon ou Marcadau
Grande et belle étape, près de 7 h de marche, 3 cols, et un sommet à gravir ! Il faudra compter pour cette longue et belle étape près de 1400 m de dénivelé positif si l’option Petit Vignemale est retenue. Du refuge de Baysselance, nous prenons le le GR10 de la veille pour se rendre au col d’Hourquette d’Ossoue, d’où nous nous engageons sur le sentier qui monte en crête dans les pierriers (direction sud, puis sud-ouest) jusqu’à atteindre le sommet du Petit Vignemale (sommet facilement accessible sans équipement particulier). Il faut compter environ une quarantaine de minutes pour atteindre la cime et ses 3032 m. Du sommet, nous redescendons par le même itinéraire jusqu’à Hourquette d’Ossoue, puis poursuivons sur le même chemin que la veille vers le refuge des Oulettes. Des Oulettes, nous mettons le cap vers le col des Mulets (2591 m) rejoindre l’aire de bivouac, sur la droite du plateau des Oulètes ; le sentier est assez raide, il monte en lacets dans du pierrier mal commode, à l’approche du col des Mulets, la pente s’adoucit.
Du col des Mulets, on peut apercevoir le troisième et dernier col du jour, le Col d’Arratille (2528 m). On bascule alors dans vallon du Rio Ara (Espagne) pour rejoindre par quelques lacets courts et raides le sentier horizontal qui mène au Col d’Arratille ; on entame alors une longue traversée (environ 2 km) à travers un paysage austère dans un grand et beau cirque d’éboulis brun de la Haute Vallée du Rio Ara. Une fois le col d’Aratille atteint commence alors une longue descente dans le vallon du même nom pour rejoindre le Vallon de Marcadau. Après avoir passé le dernier lac (Grand Lac d’Aratillle 2247 m), rempart de la vallée d’Arratille, ou suit le gave d’Aratille sur un bon sentier. De lacets en replats on poursuit ainsi jusqu’à la forêt clairsemée, on franchit une première passerelle (qui enjambe le gave d’Aratille) ; guère après (une dizaine de minutes environ) on passe une seconde passerelle (qui elle franchit le gave de Marcadau) pour rejoindre le Vallon de Marcadau. De là poursuivre vers le refuge Wallon.
3ème jour : du refuge Wallon (1865 m) au refuge Respomuso par le col de la Fache (2664 m)
Le col de la Fache délimite la frontière avec l’Espagne. Au delà, s’engage la descente vers le lac et le refuge de Respomuso. Une étape plus courte que les précédentes, permettant ainsi de faire une longue pause au lac de Resposumo. Sur cette étape, il est possible de faire l’ascension de la Grande Fache (3005 m). Le départ de celui-ci se fait au niveau du col du même nom. Cette journée comporte des portions hors sentier et non balisées.
Du refuge, nous partons en direction du col de la Fache, des panneaux – assez rares, mais ils ont le mérite d’exister, alors autant en profiter ! – indique la direction à suivre. La montée vers le col de la Fache se fait sur un bon et beau sentier. Pour le rejoindre il faut tout d’abord franchir deux passerelles… et se laisser guider par un sentier assez évident. La montée au col est assez longue, on franchit un premier ressaut, les lacs de la Fache, pour atteindre ensuite un pierrier, quelques cairns et une sente. Le col est assez bien visible. Arrivée au col, nous plongeons versant espagnol, en suivant une sente qui descend franchement sur un sentier mal commode, parfois glissant. Il faut rester attentif. Les lacs de la Fache (versant espagnol) sont visibles d’en haut et offre un très beau panorama. Le sentier est assez raide et fait de petits cailloux. Un névé persistant sur le sentier surplombe le lac – attention, ce névé étant à l’ombre, il est peut être gelé – la traversée de celui-ci requiert un peu d’attention (le lac est juste en contrebas, à une dizaine de mètres environ). Il est cependant possible de le contourner en descendant franchement sur la droite à travers le pierrier pour rejoindre le lac et être contourné par le bas, le tracé est assez évident. Nous prenons ensuite une sente bien visible pour récupérer le sentier principal, et poursuivre ainsi jusqu’à Compoplano pour retrouver un bon sentier et un poteau indiquant le Collado de la Peira San Martin (Col de la Peyre Saint Martin, 2295 m) d’un côté et de l’autre l’objectif du jour le Refuge Respomuso. Il suffit alors de suivre le sentier bien marqué et de poursuivre jusque là. (Le refuge de Respomuso offre un confort inhabituel en montagne : douche chaude, casiers fermant à clef, comble de tout il y a même de la bière à la pression !).
4ème jour : du refuge Respomuso au refuge Larribet en passant par le Port du Lévaudan
Cette journée comporte de larges portions hors sentier et non balisées. Du refuge Respomuso, nous empruntons le GR 11 puis le quittons jusqu’à la bifurcation, et poursuivons en direction des lacs d’Arrielle tout d’abord sur un large chemin empierré, puis le chemin devient sentier, mais reste plutôt confortable jusqu’au déversoir du dernier lac – Embalse del Arriel Alto -. Sur un gros rocher est écrit : Palas, prendre la direction indiquée, en suivant des traces de peinture blanche et les cairns qui prennent un malin plaisir à disparaître puis à réapparaître.
Le port du Lévaudan forme une petite brèche, nous montons à vue. La montée se fait de plus en plus raide et se poursuit ainsi dans des cailloux et des éboulis parfois instables pour déboucher au pied de la cheminée de Levaudan, petit passage d’escalade en III. On se trouve alors sur la HRP, balisage : blanc/rouge/blanc. Une fois le port franchi, la sente plonge, et se dirige vers la droite dans un dédale de chaos rocheux, on peut apercevoir par endroit le balisage de la HRP, il a tendance à se perdre. Nous suivons scrupuleusement les cairns et restons sur le flanc droit (sur la carte IGN, il faut tout simplement suivre le tracé BLEU de ski de randonnée).
En faire « plus » : il est possible de passer deux nuits au Refuge Respomuso et de faire l’ascencion du Balaïtous par la voie normal : la Grande Diagonale (compter 10 h, pour l’A/R). Il est aussi possible de faire l’ascension du Balaïtous et de basculer en France, attention toutefois à la descente sur le versant Nord, (le versant français) il est très fortement déconseillé de passer le Col Noir, il faut emprunter un autre passage, passage assez caractérisitque de par sa forme, en « ciseau » ; une cinquantaine de mètres plus loin. Pour le Balaïtous le port du casque est conseillé à cause des chutes de pierres.
5ème jour : du refuge Larribet au refuge Wallon-Marcadau
Très longue étape. La deuxième sur ce parcours. Il est conseillé de partir tôt. Il faudra compter près de 7 h pour arriver au refuge. Pour cette étape, on commence par descendre, 500 m ! Pour rejoindre le Gave d’Arrens ainsi qu’une portion du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Nulle difficulté pour cette première partie, le sentier n’en ai pas vraiment un, il ressemble plus à une « piste », mais le lieu est très jolie. La remontée donc vers le Port Saint Martin est plutôt « aisée » le chemin deviendra vite sentier, puis sente dans un dédale de cailloux et de blocs, il faudra rester attentif pour le deuxième tronçon. On passe d’une ambiance « bucolique » et « verdoyante » à une ambiance plus austère, plus minérale mais toute aussi belle…
A la côte 2295 m, nous empruntons le sentier bien marqué et surtout indiqué par un joli panneau… pour rejoindre le col de Cambalès juché à près de 2706 m, ici nous retrouvons le balisage de la HRP ; sur la carte IGN le tracé est en partie représenté en « pointillé ». Les traces sont moins évidentes, le chemin se perd, en sommes tous les cailloux se ressemblent, il faut donc être vigilant car un passage en traversée requiert un peu d’attention. N’entreprendre cette étape que par grand beau ou beau temps…
Une fois le col de Cambalès atteint…on a définitement fini de monter ! La vue y est tout simplement superbe, on peut apercevoir les lacs de Cambalès en contrebas (un secteur très propice au bivouac par ailleurs…). Tout comme pour la montée, il faut rester attentif et avoir le pied montagnard pour la première partie de la descente : dédalle de gros blocs instables, présence de névé… A la côte 2580 m (environ), le sentier se fait plus « doux »… On poursuit ainsi le long du Gave de Cambalès. La descente vers le Refuge de Wallon-Marcadau est longue… changement d’ambiance on passe du « tout minéral» à une ambiance « très bucolique »… du vert, du vert et encore du vert… Nous retrouvons le refuge Wallon-Marcadau pour la deuxième fois. L’accueil y est toujours aussi sympatique ; le repas divin…
6ème jour : du refuge Wallon-Marcadau au Pont d’Espagne
Aucune difficulté pour cette très courte étape. Il faut tout juste 3 h pour rejoindre la voiture en suivant le Gave de Marcadau. Ceux qui optent pour la télécabine du Pountas y seront encore plus vite. Cette option est plutôt sympatique, les derniers kilomètres ne sont guère « intéressants » on suit la route. Par ailleurs il y a moyen de faire plus long et d’emprunter un autre sentier – n’ayant pas choisi cette option, je ne puis la décrire dans le détail – vous pouvez donc opter pour les Lacs du Pourtet et de l’Emabarrat par le PR pour rejoindre le Pont du Cayan et retrouvé le chemin initial qui longe le Gave de Marcadau, conformément au tracé sur la carte IGN.
6 jours de marche à saute frontière entre France et Espagne, dans un décors magnifique et une ambiance « sauvage »… L’accueil dans les refuges furent excellent tout comme les repas !
Informations pratiques
Période conseillée
Préférez juillet ou septembre pour éviter la foule estivale dans les refuges. A noter que sur certains tronçons du circuit peuvent nécessiter du matériel techniques (crampons/piolet sont vivement conseillés sur certains passages). Bien pensez à se renseigner avant de partir auprès des gardiens de refuge.
Difficulté
Randonnée en montagne exigeante Sentier pas forcément visible partout. Les passages exposés peuvent être équipés de cordes ou de chaînes. Eventuellement appui des mains nécessaire pour l’équilibre (Par exemple : Port du Lavedan). Quelques passages exposés avec risques de chute, pierriers, pentes mêlées de rochers sans trace, névés faciles . Exigences : Avoir le pied très sûr. Bonnes chaussures de trekking. Capacités d’orientation dans la moyenne. Expérience élémentaire de la montagne souhaitable.
Hébergement
- Refuge Wallon-Marcadau : www.refuge-wallon.net
- Refuge Baysselance : Paola et Stéphane GAVARD Refuge Bayssellance – 65 120 GAVARNIE Tel: +33 (0)5 62 92 40 25 – +33 (0)6 75 51 03 47 (hors saison uniquement). Le refuge Bayssellance est situé au pied du Vignemale (3298m) à 2651m d’altitude.
- C’est le plus haut et le plus ancien refuge gardé des Pyrénées. 6 dortoirs, 58 places en été 30 places en hiver.
- Refuge Larribet : Petit refuge admirablement placé au pied du Balaïtous. Nombre de places: 60 ; nombre de places hors gardiennage: 32. Tel: 05 62 42 13 67
- Refuge Respomuso : Situé dans le cirque de Piedrafita, un des endroits les plus alpins de la Vallée de Tena et des Pyrénées aragonaises, à 2.220 m d’altitude. A son pied on trouve un immense lac… où l’on se laisse volontiers bercer par le clapoti de l’eau après une longue journée de marche ! (Seul refuge ou l’on a trouvé de la bierre à la pression !!) www.alberguesyrefugiosdearagon.com Tel: 974337556
Documentation
- Carte: IGN Top 25 1647 OT Vignemale – Version résistante
- Carte Rando Editions : 4 – Bigorre
- Topo-guide : Haute Randonnée Pyrénéenne. Georges VERON Rando Editions
Je vis dans le “Sud”, dans ce pays de “cocagne”, où le soleil l’été venu, vous “cogne” sur la tête ; où “lou mistrau” se fait parfois glacial, vous claque aux oreilles et vous transit de froid ; et quelquefois vous bouscule. C’est ici, que je suis installée : dans ce “pays” bercé par le chant des cigales aux heures les plus chaudes de l’été, dans ce pays qui sent bon la “colline” ; dans ce “pays” qui a vu naître Zola ; dans ce “pays” si bien représenté par les toiles de Cézanne . Je m’évade à travers la colline, que dis-je « La Montagne Sainte Victoire », appelée aussi “La Sainte…”. Le temps de prendre une pause… ou la pause. Dès que des petites fourmis se font sentir, je prend alors mon sac, mon APN – un modeste bridge -, mais ô combien précieux pour “marquer” et “emporter” les souvenirs -, mes “godilots… et tout ce qu’il faut pour crapahuter à travers l’Alpe. L’hiver, je chausse mes raquettes, mon bonnet, et fais ma trace à travers la neige fraîche ; je prolonge ainsi chaussée le plaisir de la marche des heures durant. En de rares occasions je m’initie au voyage lointain, pour des évasions magiques… et innoubliables comme la Patagonie : long voyage en solitaire, sorte de voyage initiatique… ou bien encore le Népal pour un beau périple à tutoyer les hautes cimes du regard à travers le Langtang, l’Helambu ou encore plus près de “chez nous” : l’Ile de Madère : concentré de beautés, avec ses Levadas, ses sentiers du vertige, sa flore luxuriante ; l’Italie et plus pércisément le Piémont que j’arpente avec plaisir sac au dos et gros souliers sur des sentes escarpées à chercher du regard le Chamois ou la Marmotte …
Il viendra un jour ou je devrais raccrocher mes “godillots”, et lorsque viendra ce jour, tous ces moments, ces instants, viendront alimenter mon “usine à souvenir”. Celle que j’ai “construite” pas à pas, au fils du temps…
C’est cette quête d’émotions (et d’inspirations), que j’essaie de faire « transparaître » à travers quelques photos et articles, modestement, sans prétentions aucunes.
Bonjour
Auriez-vous s’il vous plaît par hasard le tracé GPX de votre séjour de 6 jours dans les Pyrénées vous remerciant d’avance Nathalie
Bonjour Nathalie,
Non, pas de trace GPX sur ce récit. Vous pouvez retrouver tous nos récits avec tracés GPS à télécharger dans notre méta moteur de recherche https://www.i-trekkings.net/moteur-de-recherches-avancees-carnets-outdoor/ 🙂
Bonjour, est-ce que pouvez que cette boucle peut être faite avec un chien?
Bonjour Yvers,
Non, les chiens même tenus en laisse sont interdits dans les parcs nationaux français. Plus d’infos ici sur la règlementation du parc national des Pyrénées : http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/le-parc-national-des-pyrenees/la-reglementation-du-parc-national-des-pyrenees
Bonjour, il y a des tronçons en forêt ou presque que de la roche ? Faisable avec un chien ? Vous avez croisé des patous ?
Bonjour Boris,
Non, les chiens même tenus en laisse sont interdits dans les parcs nationaux français. Plus d’infos ici sur la règlementation du parc national des Pyrénées : http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/le-parc-national-des-pyrenees/la-reglementation-du-parc-national-des-pyrenees
Bonjour,
je voudrais savoir si ce serais possible de rentrer en contact avec l’auteur pour obtenir plus d’information sur ce tracer
Ici même Anthony 🙂
oui mais l’auteur ne répond pas depuis 9 ans donc bon
Sans question, difficile de répondre
Bonjour le parcours décris me plaît, mais c’est de refuge en refuge, ma question est pour planter la tente pour la nuit , faut il prévenir le refuge ou y a t’il un endroit indiquer pour s’y poser ?
Bonjour,
Sur Komoot les distances et durées des étapes sont beaucoup plus courtes que ce que vous annonce, quelles étaient vos allures ?
Et pour les 3 derniers jours, très vous repassez par le même chemin ?