Samedi 6 juillet
Le temps est couvert et le plafond est à nouveau bas. Nous remontons le long d’un torrent et arrivons à un lac. A ce moment là, à l’aide de la carte et de la boussole, je donne le cap à suivre. Nous arrivons peu de temps après dans la brume et continuons à la boussole. Aujourd’hui l’orientation était un peu plus facile car nous devions passer le long de plusieurs lacs. Vers 10h30, le temps se lève et je fais à nouveau le point. Nous avons effectivement bien progressé et nous trouvons exactement où nous voulions.
Après une dernière montée (400 mètres de dénivelé) nous arrivons sur un lac complètement gelé.
Je fais une tentative de nuit à l’extérieur de la tente mais vers 10h une épaisse brume monte et me contraint à retourner sous la tente.
Dimanche 7 juillet
La nuit a été fraîche : 3°C sous la tente mais il fait beau. Nous sommes au dessus d’une mer de nuage. Le temps se lève.
Après avoir plié le camp, nous effectuons une longue descente dans la neige dure. Marche d’autant plus agréable que si la neige n’était pas là nous devrions progresser dans un pierrier.
Nous nous arrêtons vers 12h pour déjeuner car nous sommes aux portes de Sisimiut. Après le déjeuner, nous allons "en ville" et allons jusqu’au port. A coté des maisons se trouve une multitude de chiens de traîneaux attachés autour de petites cabanes au dessus desquelles sèchent des multitudes de poissons. En remontant du port, nous rencontrons Laëtitia et profitons du fait quelle soit à l’auberge de jeunesse pour y aller prendre une douche et y faire un peu de lessive. Une fois, beaux comme des sous neufs, nous – Patrick et moi – remontons dans la montagne pour y poser notre tente.
Lundi 8 juillet
Journée d’errance dans Sisimiut. Nous passons à l’héliport pour récupérer nos billets pour le bateau – la logique ? Je ne la connais pas. Nous y apprenons par la même occasion que les places que nous avons, sont des places sur liste d’attente. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’il y aura assez de place pour nous !
Nous achetons de grosses miches de pain et les dévorons comme si nous n’avions pas mangé depuis longtemps.
Tous les possesseurs de billets embarquent à partir de 19h. Viennent ensuite les groënlandais sur liste d’attente. Le temps passe et il nous est toujours interdit d’entrer. Peu avant 20h, nous embarquons. Nous sommes les derniers à monter à bord. Nous arrivons dans la classe pont. Cela ressemble à des couchettes de trains SNCF 1ère classe. Ayant embarqué à bord les derniers, il nous faut trouver des couchettes car les billets n’étaient pas numérotés. Après avoir effectué deux fois le tour du bateau, chacun de nous a trouvé une couchette. Un rapide tour de l’express côtier pour s’apercevoir qu’il y a même des douches. Génial ! …
Jean-Marc Périgaud, Aventurier, Photographe et Guide Polaire