Le réveil du jour d’après est prompt et plein d’enthousiasme : nous allions gravir ce fameux Rozsutec. Après une préparation de petit déjeuner acrobatique avec la petite plaque chauffante, nous voilà sur le second sentier qui monte depuis Stefanova, vers le col qui sépare Rozsutec du reste du massif. La première partie de la montée est lente et peu variée, à travers prairies puis bois ; avant d’émerger dans les pains nains qui cèdent la place au pâturage. Une petite table en bois est plantée non loin de la jonction avec plusieurs autres sentiers ; celui qui redescend de l’autre côté, et ceux qui montent respectivement vers Stoh et Rozsutec.
Je bavardai quelques instant avec des Allemands de Dresde venus faire une sorte de traversée des Carpates, puis, enduits de crème à bronzer, nous nous dirigeons vers la pyramide du pic. Dans un premier temps, nous montons en zigzag au gré de l’arête de plus en plus rocheuse, puis franchissons quelques passages exposés et cheminées équipés de chaînes, à la manière du Pas des Isards sous la brèche de Roland. Nous finissons par émerger sur l’une des proéminences de la cime de Rozsutec, qui n’est pas le vrai sommet ; il nous faut encore poser les mains pour contourner quelques petits gendarmes faciles.
Du sommet, la vue est splendide. Au Nord, à quelques encablures, les douces ondulations des Beskides Polonaises, où nous reconnaissons Pilsko et Babia Góra, les deux grands dômes frontaliers. Malgré un air lourd, l’éclat des névés des Tatras encore enneigées, à l’Est est aussi visible. Celles ci décroissent avant de se terminer, en un dernier coup d’éclat, à la pyramide de Vel’ky Choc, sommet du même ordre de grandeur que Rozsutec, et qu’il nous faudra certainement visiter un jour (le printemps prochain ?).
Plus au delà, vers le Sud, les Carpates continuent de dérouler leurs reliefs, faits de crêtes herbeuses et de forêts : Outre la région de Mala Fatra, où nous nous trouvons, il y a les Vel’ka Fatra (respectivement petites et grandes Fatra ; les « grandes » étant légèrement moins hautes mais plus étendues), plus loin encore les Nizké Tatry… Ah, belle Slovaquie. Tant à faire ! Nous y irons plus souvent.
Nous effectuons une boucle, et descendons par le côté opposé, au Nord, qui répare Rozsutec d’une autre cime calcaire, « Malé Rozsutec » (petit Rozsutec). Point de chaîne ni de désescalade. Le chemin est toujours aussi joli et varié, par contre il nous faut traverser des zones où le pin nain est si dense qu’il entrave le passage par le sentier ! Une véritable jungle.
L’après midi pointe doucement, nous voyons de plus en plus de touristes monter, au fil des heures, et à l’allure de moins en moins randonneur . 90% sont Polonais. Une fois de plus, ça me laisse un goût amer. Ce « secret » que je croyais si bien gardé ! Mon niveau linguistique est loin d’être parfait, mais je distingue maintenant sans peine la langue Polonaise du reste des langues Slaves. Je commence à détester les touristes Polonais (Dorota, bien qu’elle en soit une aussi, n’en pense pas moins). Les rares Slovaques que l’on croise sont normalement équipés, discrets, et disent toujours bonjour. Les Polonais ont l’air de gros bof lâchés dans un parc d’attraction, qui marchent maladroitement et qui se sentent obligés de parler plus fort que tout le monde.
Durant la descente, nous avons le loisir d’examiner le chemin qui monte à « Malé Rozsutec » ; une longue cheminée très redressée, équipée de chaînes sur toute la longueur. Cela n’inspire pas davantage Dorota, dont les genoux commencent à accuser la descente raide. Quant à moi, je n’ai qu’envie d’y monter ! Nous arrivons au large col, sur une grande prairie herbeuse, où un abri se trouve à la jonction des sentiers. La petite table semble avoir été conçue pour toutes les filles attendant leur gamin d’ami, car pas moins de deux autres sont là, scrutant péniblement à contre-jour les hauteurs de « Malé Rozsutec ». Dorota s’installe, mais au lieu de suivre à distance ma pseudo-héroïque ascension, je la retrouverai en train de faire la sieste, le tube de crème à bronzer pressé comme un citron.
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La cheminée est effectivement raide, mais pas autant que la vue de loin ne le laissait présager. Du « petit » Rozsutec, la vue sur le grand est spectaculaire. Toutes ces acrobaties sur le lapiaz chauffé par le soleil, au milieu des pins, sont loin de me déplaire. Jamais un endroit de ces pays là ne m’a autant replongé dans mes souvenirs Pyrénéens, au point que je m’y sente comme si tout ceci était de la routine…
Un instant plus tard, me revoilà à la table, et nous parachevons la descente. D’abord en sous bois, la vallée s’encaisse progressivement pour donner naissance à Horné Diery, l’autre gorge que nous comptions visiter. Les chaînes et échelles s’enchaînent à nouveau, encore plus longues et vertigineuses que la veille, les cascades toujours plus grandes. Fraîcheur à nouveau bienvenue dans la chaude après midi.
Rozsutec ne mesure que 1600m, mais jamais je n’ai grimpé une montagne de cette taille aussi jolie, divertissante, et aux décors aussi variés.
Le soir, comme prévu, nous allons dîner au restaurant de Stefanova, où travaille Helena. Nous sirotâmes une grande bière bienvenue ; mais au moment du plat débarquèrent un groupe d’une douzaine d’Allemands, à côté. D’abord calmes, leur « Ja, Ja » s’intensifia au fur et à mesure qu’un homme, à l’apparence non germanique et ce bien que parlant leur langue, leur amenait des choppes, tout en relançant la conversation à coup de plaisanteries banales. Le patron du restaurant, qu’il semblait connaître comme son frère, et sa femme, suaient également sang et eau pour satisfaire les besoins de cette clientèle exceptionnelle. Alors que les « Ja Ja » devenaient de plus en plus insupportables, l’homme, qui s’accordait un moment de répit, s’approcha de notre table, d’un air désolé. « Vous parlez Allemand ? » Oui, dis-je, un peu. Vous venez d’où, demandais-je poliment. « Moi, je suis Slovaque, eux, Allemands. Je suis guide touristique. ». « Humm, intéressant », dis-je en Polonais (ou Slovaque, c’est pareil), regardant vers la bruyante troupe, qui commandait à tout va toute sortes d’amuse-gueules. L’homme éclata de rire et répondit avec un clin d’œil, : « Oui, très ! ». Et de nous laisser sa carte de visite. Vlado, comme il se nomme, a un site internet, avec de jolies photos de la région : www.vladotrulik.com ; allez voir.