Cela faisait des années qu'on en parlait avec mon ami Pascal : gravir le Cervin en Suisse. Mais entre nos emplois du temps respectifs, la vie de famille, les aléas météorologiques et les conditions sur la montagne, il nous a été difficile de nous coordonner. Et il était inconcevable pour l'un comme pour l'autre que ce projet se fasse l'un sans l'autre. De plus, entre temps, nous avions mis notre ami Djé dans la confidence de ce projet, nous coordonner à trois était donc encore plus difficile, et sur le Cervin partir en une seule cordée de trois personnes n'était pas raisonnable : nous aurions été beaucoup trop lents. Il nous fallait donc une quatrième personne pour parfaire la team de deux cordées de deux : la question ne s'est même pas posée un millième de seconde, notre ami Flo sera des nôtres !
Un groupe WhatsApp afin de parler dispos, conditions, matos, etc. et les discussions vont bon train mais toujours pas de créneau à l'horizon. Et puis enfin, un mardi de septembre Pascal envoie un message sur le groupe : “Alpi au Cervin ce weekend ?”. Tout le monde est chaud et les conditions sont parfaites : voilà le début d'une belle aventure !
Le vendredi soir après le boulot, Djé Flo et moi partons donc d'Annecy pour aller dormir chez Pascal à Neuchâtel, et revérifier tout le matériel.
J1. Zermatt – Hörnlihütte
+ 940 m / – 260 m 5,2 kmAprès un bon petit déjeuner chez Pascal, nous partons pour trois heures de route pour rejoindre Täsch où nous laissons la voiture au parking. De là, nous prenons un train qui nous monte à Zermatt, ville sans voiture, avec juste des petits taxis électriques. Halte déjeuner bretzel, puis nous prenons la benne pour atteindre Schwarzsee, où débute enfin notre ascension pédestre vers la cabane Hörnlihütte.
En chemin, la vue sur le Mont Rose, et les autres 4000 de Zermatt est époustouflante ! D'autres projets naissent… le regard toujours porté vers l'horizon.
En tout pile une heure trente de marche, nous voici arrivés à la cabane à 3260 mètres d'altitude. Nous faisons connaissance avec la gardienne, prenons possession de nos quartiers et y laissons quelques affaires pour nous alléger, puis nous continuons notre ascension jusqu'à 3550 mètres afin de repérer un bout de l'itinéraire pour le lendemain matin.
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Pour information, après discussion avec des amis guides, ceux qui ne l'ont jamais fait nous ont dit qu'ils prendraient un brin de corde de 30 mètres, une ou deux dégaines, une ou deux sangles et un ou deux coinceurs. Les guides de Zermatt qui gravissent le sommet plusieurs fois par an et qui connaissent l'endroit par cœur se livrent à une sorte de compétition de qui prendra la plus courte : certains se limitent à un brin de 13 mètres et rien d'autre.
Pour nous, ce sera par cordée : un brin de 30 mètres qui nous permettront de doubler les rappels et de gagner un peu de temps à la descente qui promet d'être bien éprouvante. Ce sera également 4 dégaines, 2 sangles et 2 coinceurs. Plus pour chacun de nous, une longe, et un descendeur et un machard.
Un fois revenus, nous profitons de la vue sur le sommet qui se découvre enfin, en sirotant une bonne bière avec un repas revigorant. Encore une exploration de carte, une dernière vérification du matériel et de nos sacs à dos, puis nous allons nous coucher.
J2. Hörnlihütte – Cervin – Zermatt
+ 1200 m / – 2340 m 10,6 kmAu petit matin, après un rapide petit déjeuner, pas de cohue : nous sommes en Suisse alémanique et tout est organisé. 4:30 départ des guides de Zermatt qui ont la priorité, puis suivent les guides suisses, puis les autres guides, et enfin à 5:30 -> Nous ! : les alpinistes sans guide.
Nous avions repéré le début de l'itinéraire la veille, et avec les cordées guidées devant nous, nous arrivons relativement facilement à suivre un bon itinéraire. Car la principale difficulté de ce sommet lorsqu'il est en bonnes conditions est le cheminement. Toutefois, nous nous écartons régulièrement de l'itinéraire le plus facile – pas toujours très marqué ou très évident – pour y revenir.
Le soleil levé, nous pouvons jouir des vues alentours et enlever une couche. Puis nous faisons une pause tout juste au dessus de 4000 mètres, au refuge Solvay qui est un abri d'urgence et non un refuge à proprement parlé.
Sa première ascension a eu lieu le 14 juillet 1865 par l'arête du Hörnli par Edward Whymper et Michel Croz qui perdit la vie dans la première partie de la descente, renversé par la cordée de Douglas Hadow qui a glissé. Whymper, grand alpiniste de l'époque et Croz, guide de haute montagne chamoniard, avaient déjà ouvert ensemble la Barre des Écrins l'année précédente.
Le Cervin est aussi considéré esthétiquement par la communauté alpiniste comme l'un des trois plus beaux sommets du monde avec le K2 et l'Alpamayo.
Nous poursuivons notre ascension, pour arriver à 4100 mètres d'altitude où nous chaussons les crampons et sortons le piolet. Maintenant que nous sommes sur la neige, l'itinéraire est facile à suivre : il n'y a qu'à suivre les traces. Donc encore un petit effort le souffle court, et cinq heures après avoir quitté la cabane nous arrivons (enfin) au sommet ! La météo est exceptionnelle, à tel point qu'une fois arrivés sur la cime du Cervin, nous y restons presque une heure alors que je suis en t-shirt thermique avec simplement ma doudoune sans manche La Sportiva par dessus.
Nous sommes bien ici. Sereins, à manger un morceau et admirer les différents panoramas sur les Alpes, mais nous devons nous résoudre à redescendre. La descente est extrêmement éprouvante. C'est très long et la fatigue commence à se faire sentir. Après presque 8 heures de descente, nous arrivons enfin au refuge, et la dernière benne est partie depuis longtemps. Heureusement, un ami guide nous avait donner le numéro secret d'un taxi secret qui viendra nous chercher à un spot secret afin d'écourter la descente. On arrive tout de même à Zermatt à 22:30, épuisés, pour reprendre la route et arriver à Annecy à 3:00 du matin.
Joli récit !! Je ne peux que approuver la descente éprouvante pour l’avoir également parcourue pendant un peu plus que 8h pour ma part.
Salut Anaelle,
merci pour ton commentaire. C’est vrai que je ne l’ai peut-être pas assez transcrit cette éprouvante descente, quand t’arrives à Zermatt t’es au bout de ta vie ^^ !
++
Superbe !
Bonjour,
Est ce qu il est raisonnable de monter sans assurage? Car j’ai l’impression que les passages d’escalade sont sécurisés par des cordes fixes?
Et autre question : vous dites emmener une corde de 30m donc les descentes en rappel sont de 15m max ou bien il fait faire des relais?
Bonne journée
Salut Fabrice,
je dirais que cela dépend de ton niveau, et du niveau des personnes qui t’accompagnent. La plupart des passages délicats sont effectivement équipés de cordes fixes, mais celles-ci sont très grosses et peuvent être difficile à prendre en main pour les personnes non habituées.
Les rappels font entre 3 mètres et une petite dizaine de mètres, donc un brin de 30 est suffisant. Ces derniers peuvent être désescaladés, mais encore une fois tout dépend du niveau. Aussi, vu le temps qui faut pour désescalader et vu la longueur de l’itinéraire, même si on est aguerri c’est plus rapide de tirer des rappels que de désescalader.
Bonne course !
Merci beaucoup pour votre réponse c’est super sympa et précis !
Je projette ça pour cet été, idéalement avec un collègue afin de s’assurer. Mais en y allant seul, il reste la possibilité de grimper sans assurage et redescendre en rappel. à voir.
Bonne journée et bonnes randos également !