Très très bien dormi. Très très mal déjeuné. Il fait froid ce matin de nouveau. 7°C dans la tente.
Mon état d’esprit quant à la source complètement changé après cette bonne nuit de repos. Il est hors de question que je remballe le matos avant d’avoir pris mon bain ici. L’eau est tiède, pas vraiment chaude. on supporterait aisément quelques degrés de plus. on les accueillerait même avec grand plaisir. Et dire que l’autre jour, la précédente était trop chaude pour y tremper un orteil.
Vais pas faire le raleur. Le bain est sublime. L’eau donc autour de 25°C. Mais quand il fait si froid dehors, elle parait bien chaude finalement. Bien sûr, il faut cohabiter avec les mouches flottantes. Elle se prennent pour des araignées d’eau. Mais le partage des eaux est facile. Pas besoin de palabres avec leurs représentantes. Moi à l’entrée sous le courant, elles ailleurs. Le fond, comme d’habitude est tapissé d’une fine pellicule de boue qui se soulève à la moindre ondulation de l’eau. Tout mouvement brusque est interdit si l’on ne veut pas ressortir maculé d’un film de poussière collé sur la peau.
Je ne sais pas combien de temps j’y reste. Une heure peut être. Je ne suis pas pressé. Je ne compte pas aller au-delà de Gaesavötn aujourd’hui. J’ai appris de mes deux français que le refuge, normalement fermé, est finalement ouvert. J’y passerai la fin de journée avant de m’attaquer demain aux grands champs de lave d’altitude autour de Trolladyngja et kistufell. Gaesavötn sera le dernier point d’eau sur la piste avant d’arriver au gué du pied de l’Urðarals. Soit une bonne trentaine de kilomètres et deux jours de marche.
Après avoir discuté de la pluie et du beau temps avec mes nouvelles amies mouches qui apparemment ne savent pas voler ici, je sors de l’eau dans la douce brise estivale du quartier. Donc je me réfugie en courant dans la tente pour échapper aux rafales de vent glacé et me réchauffe dès qu’à peu près sec dans le duvet. Tonifiant. Cette piscine est la meilleure dans laquelle je me suis baigné. Le crochet valait vraiment le coup. Le pied, le pied, le pied…
Premier objectif. Retourner au pont de la Skjald…fljot. Ce coup-ci par la piste. On va essayer de pas répéter la galère d’hier soir dans les sables mouvants. Mais je ne supporte plus ces pistes trop bien tracées. Je repars dans les sables mouvants. Spectacle curieux. Ici, plein de trous d’eau, la majorité à sec. L’eau semble avoir été aspirée par le fond. Même impression avec les rochers dans le sable. On voit qu’ils s’enfoncent inexorablement . Ca ressemble au piège de ces araignées dans le désert qui font tomber leurs proies dans des espèces d’entonnoir de sable que celles-ci ne peuvent remonter et finissent par dégringoler par épuisement. On a vraiment l’impression que quelque chose est dessous à l’affût. L’endroit est glauque et sinistre. Pas dangereux. Le sol est juste très meuble. J’exagère en parlant sables mouvants.
The bridge. Un panneau. Askja par le nord à 120km. Je suis presque arrivé donc. Il est hors de question que je me frappe cette piste. Au sud Gaesavötn est à 9 km. J’aime mieux. La journée va être courte. Je profiterai du refuge tout l’après midi et des dernières traces d’eau et de vie avant de me lancer dans les immenses champs de lave et le désert de sable pour les trois ou quatre derniers jours. C’est le confort depuis que j’ai attaqué le Sprengisandur. Deux nuits à Nyidalur. Une au bord de la source chaude. Ce soir à Gaesavötn. Demain à Kistufell.
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L’accès à Gaesavötn est vraiment facile. La piste est bonne sans être trop marquée et donner l’impression que l’on suit des rails. Elle passe dans les premiers gros champs de lave très noire depuis le début de mon voyage. Il fait très froid ce matin. Le vent se renforce de nouveau.
Sortie des champs de lave. Quelques collines sablonneuses et tout d’un coup, du vert, de l’eau et au fond entre deux petits lacs jumeaux, le refuge.
refuge ou maison? Il est effectivement ouvert.
Je jette un coup d’oeil derrière la porte. C’est définitivement une maison. Un séjour cuisine assez grand avec tout le confort d’une maison bien de chez nous. Four à catalyse, plaques électriques, belles tables et chaises neuves. Des meubles dans le plus pur style scandinave, ikea. Un canapé cuir. J’ai honte de rentrer. Je me sens un intrus. L’impression que les trois ours vont bientôt rentrer dans leur maison manger leur pudding qu’ils ont laissé refroidir pendant leur promenade.
Pas vraiment à l’aise, je m’installe sur un coin de table. Tout est trop neuf, trop clean. Un bruit me stresse. Le supplice de la goutte d’eau: le tic tac de l’horloge. Au bout d’une semaine j’ai déjà complètement oublié tous ces bruits banals de notre quotidien. Je n’ai toujours pas sorti mon balladeur mp-3 pour me donner du baume au coeur dans les moments un peu difficiles. Envie d’être au calme et de perdre toutes les habitudes et occupations du reste de l’année.
Dehors, les bourrasques de vent se renforcent, sifflant le long des murs du refuge. Un petit tour pour admirer les environs. De toute façon, il fait aussi froid dedans que dehors:8°C. La découverte des toilettes. Elles par contre, sont bien pourries en regard du reste. Imaginer une pièce de la taille d’une poubelle en métal de 200l de deux mètres de haut dont aurait découpé une face au chalumeau et monté celle sur un rail coulissant tout rouillé. Pour l’aération, un trou juste au dessus de la cuvette. Les proprios doivent en avoir honte. Elles sont à 200m du refuge. Dans le refuge, les vraies toilettes ne sont pas opérationnelles. Et je ne veux surtout pas commencer à mettre en route toutes les utilités du refuge. Je ne suis vraiment pas chez moi. Je suis sûr qu’un type va arriver d’un moment à l’autre du boulot dans sa jeep cherokee. D’ailleurs plusieurs fois, je confonds le bruit du vent avec le bruit d’un moteur.
Dans la soirée, la pluie commence à taper assez fort contre les vitres de ma chambre. C’est un bruit que j’aime beaucoup pour m’endormir. Je me détends et m’endors profondément une fois que j’ai enlevé les piles de cette immonde horloge murale.