Carnet d’une randonnée d’une semaine au coeur du Désert Blanc en Egypte. Du Caire, nous avons rejoins le Désert Blanc pour une randonnée dans les paysages lunaires et uniques de cette partie orientale du Sahara. J’y ai découvert un chapelet étonnant de roches crayeuses sculptées par l’érosion. La craie, si blanche le jour, prend des teintes douces et raffinées le matin et le soir. Récit…
Prologue
L’Egypte est un des pays les plus touristiques au monde. Bons nombres de voyageurs se rendent dans la vallée du Nil pour y admirer les vestiges de l’époque pharaonique ou sur les côtes de la mer rouge entre Hurghada et Sharm el Cheikh pour les plaisirs de la plage et des fonds sous-marins.
L’Egypte est pourtant à 94 % de son territoire un pays de désert. A l’est de la vallée du Nil se trouve le désert d’Arabie, à l’ouest le désert Libyque, lieu de l’expédition.
Le terme même de désert libyque mérite qu’on s’y attarde. Il ne renvoie pas au pays (on utiliserait le mot libyen) mais désigne une région géographique à cheval sur la Libye (ouest), l’Egypte (est) et le Soudan (nord). Il correspond en réalité à la zone du Sahara Oriental.
Le Désert Libyque est constitué de zones très diversifiées. Citons le désert blanc et ses champignons de calcaire, l’immensité sablonneuse de la Grande mer de sable, les plateaux rocheux du Gilf el Kebir et le massif granitique de l’Uweinat.
Lors de ce voyage, j’ai découvert le Désert blanc, sans doute l’un des endroits les plus singuliers du monde. En compagnie d’Essam, guide pour Allibert Trekking, Folale, chamelier, et de cinq autres voyageurs, j’arpente à pied les différentes facettes de ce désert entre roches meringuées, champignons et grandes vallées . Récit de la randonnée après un passage par le Caire et les pyramides de Gizeh.
Le centre-ville du Caire
Départ de Paris pour le Caire via Zurich par Swiss. Vol agréable. De l’aéroport Matar el Gedid, je prends un taxi pour mon hôtel (Cairo Khan) situé dans le centre-ville de la capitale. C’est ici qu’on retrouve les boutiques de la ville. Après l’installation à l’hôtel, je pars flâner dans ce coeur névralgique.
Bien que nous soyons vendredi, jour saint chez les musulmans, hommes, femmes et enfants sont nombreux à faire du lèche-vitrine. Les magasins aux devantures kitchs n’ont pas l’éclats des pays occidentaux mais ça ne saurait tarder. Il suffit de comparer les nouvelles boutiques, modernes et occidentalisées aux anciennes. L’évolution est en marche, ça saute aux yeux !
Sur les trottoirs, des étales de cassettes vidéos, audio, DVD, fringues en tout genre, mais aussi poissons se vendent au pied levé. Aux vêtements traditionnels se mêlent désormais le jean et les contrefaçons des grandes marques américaine et européennes. Parfois même, le jean vient se glisser sous la djellaba des femmes. Les téléphones portables sont légions.
Des vendeurs jettent de l’eau devant leur vitrine pour atténuer la poussière. Sur ce même carrefour, une bagarre éclate entre deux cairotes pénétrant dans un taxi collectif. Rapidement, c’est l’attroupement qui les entoure. Dans un capharnaüm où chacun a son mot à dire, les deux hommes se séparent en grinçant des dents.
Dans la même rue, un peu plus loin, je m’assois à la table d’un ahoua (café). Derrière moi, des hommes fument la chicha (version égyptienne du narguilé). Plusieurs jeunes couples sont venus boire un thé et discuter. Des clients laissent leurs chaussures au cireur de passage. A la tombée de la nuit, les Imams lancent l’appel à la prière. Si personne dans le café ne se dirige vers la mosquée, la musique a été stoppée. C’est pour moi l’heure de retourner à l’hôtel et de prendre une douche.
Retour en ville pour casser la croûte. J’opte pour le fast-food égyptien : Gad. Pas facile de s’y repérer en arrivant. Tout est marqué en arabe et pour compliquer le tout, la commande se fait à la caisse. Par chance, les employés parlent anglais. On s’y retrouve donc. Bon et pas cher (15 £ égyptiennes pour deux sandwichs et un coca).
Caire Copte, Saqqara, Dachour et Memphis
Après une nuit difficile en raison de l’agitation nocturne des Cairotes j’aurais dû penser aux boules quies), je passe la matinée dans le Caire Copte. Cette partie du Caire, pleine de charme, est le plus ancien quartier de la ville. Il renferme la synagogue Ben Ezra, fondée en 1115, et comptait une vingtaine d’églises dont il n’en subsiste que cinq dont, notamment : l’église suspendue consacrée à la Vierge, probablement l’église chrétienne la plus ancienne en Égypte ( IVe siècle), l’église Saint-Serge construite à la fin du IVe siècle au dessus d’une crypte où la sainte Famille se serait réfugiée lors de la fuite en Égypte et l’église Sainte-Barbara, du nom d’une jeune fille martyrisée pour avoir essayer de convertir son père au christianisme, reconstruite au XIe siècle. Si l’extérieure des églises ne ne présentent pas d’intérêts particuliers, les ornementations intérieures sont extrêmement riches. Le musée Copte mérite également une visite. Repas rapide dans un petit resto sur place et départ en taxi pour le secteur de Saqqara.
Vaste nécropole de la région de Memphis, Saqqara est connu pour sa pyramide à degrés du roi Djoser (1er souverain de la IIIe dynastie), la première structure de pierre connue au monde. L’historique de sa construction est intéressante. Jean-Philippe Lauer, égyptologue français (1902 – 2001) affirme que tout est parti d’un simple mastaba auquel Imhotep, architecte du projet, ajouta trois niveaux supplémentaires. Deux nouveaux degrés furent ajoutés en s’appuyant sur la pyramide déjà existante.
Plus au sud Dachour était une vaste nécropole composée de onze pyramides. Aujourd’hui, il en subsiste cinq. Trois d’entre elles ne sont accessibles qu’en 4×4. Bâties en pierre, les deux autres, la pyramide rhomboïdale qui tire sont nom de son inclinaison étrange et la pyramide rouge, première pyramide parfaite et ancêtre de Khéops, furent commandées par Snéfrou, fondateur de la IVe dynastie. La chambre funéraire de la Pyramide rouge se visite. Je descends par un passage étroit et raide. L’atmosphère est chaude et moite. L’air manque un peu. Je débouche sur la chambre en contrebas. On y observe assez bien l’intérieur. Pour y voir de plus prêt, un escalier a été installé.
Avant de revenir au Caire, passage par Memphis. Memphis est le nom grec de la ville antique, capitale du premier nome de Basse-Égypte. Difficile d’imaginer ce qu’à pu être Memphis par le passé à la vue de ce qu’il reste aujourd’hui. On y vient pour ce qu’elle a été, plus pour ce qu’elle est…
Retour au Caire et prise de contact avec une partie du groupe qui m’accompagnera dans le Désert Blanc.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.