E Capanelle – Prati

Étape 2 – Vendredi 25 mai : E Capanelle – Prati.

La tactique du jour : on se lève tôt et on attaque ! L’étape du jour propose une étape assez facile au vu des dénivelés, mais qui se corse méchamment en fin de parcours avec un mur qui se dresse entre nous et le refuge de Prati, au Col de Verde. Au Col de Verde précisément, il est possible de s’arrêter pour la nuit, nous verrons donc arrivés au gîte du Col ce que nous voulons et ce que nous sommes capables de faire.

Nous avons demandé à Aurélien la veille de nous emballer notre petit déjeuner, nous partons donc sans avoir mangé plein sud et nous arrêtons après 45 minutes de marche, à l’approche de bergeries et d’un joli cours d’eau. Un bon petit déjeuner avec le lever de soleil qui se donne en spectacle, le pied !

On y est, on est entré dans le vif du sujet, le GR20 n’est plus un projet lointain, on le vit pleinement. Le GR20 ce sont des moments comme celui-là et tant d’autres, ce n’est pas juste se traîner un sac à dos sur des cailloux (voir par ailleurs). Le GR20 s’est aussi se paumer, et pourtant il faut le vouloir, car le sentier est bien balisé. Mais on l’a fait ! On a réussi à se perdre une première fois "en sortant de table". Résultat des courses : une petite demi-heure de perdue sur le planning mais rien de grave, on retrouve rapidement le chemin et on est repartis, toujours sur un sentier boisé. Quelle différence par rapport à la partie Nord !

Ici il y a des sentiers, des arbres et de la végétation, ce qui est beaucoup plus rare sur la partie nord. Il faut croire par contre que le balisage est moins efficace, car sur cette même journée, on a réussi à s’égarer une deuxième fois. Cette fois l’addition est un tout petit peu plus salée : une bonne heure de perdue et 500m de dénivelés grimpés pour du beurre. La (maigre) consolation viendra du fait que nous ne sommes pas les seuls, loin de là, nous l’apprendrons le soir à… Prati ! Car après avoir suivi un chemin presque carrossable quelques centaines de mètres, nous sommes arrivés au Bocca di Verde et à son gîte.

L’accueil sympathique réservé par la très charmante jeune fille qui s’occupait du refuge d’Ascu Stagnu sur mon périple en 2006 et les sandwichs au fromage Corse ont dopé notre moral et nous ont redonné des jambes, de quoi tenter l’ascension jusqu’à Prati; d’autant que d’après Aurélien, il y a des douches chaudes à Prati. La grimpette fut difficile pour nous, pauvres belges des plats pays, mais l’arrivée au Bocca d’Oru n’en fut que plus sympathique. En haut, une vue fantastique sur la plaine orientale, un petit vent sympa, et le silence des montagnes. Quelques efforts de plus encore, et un joli plateau s’offre à nous, sillonné par une petite rivière et habité par quelques animaux sauvages… c’est cet endroit, idyllique, qu’a choisi Dédé. Profanant ainsi les lieux, il se lance dans un tour d’honneur en caleçon gratuit dont vous pouvez apercevoir un aperçu en vidéo dans la partie multimédia du site.

eureusement, notre Pistouli national est revenu à la raison et c’est habillés que nous sommes tous deux arrivés au refuge de Prati après de longs efforts consentis toute la journée. L’accueil de Jean-Jacques le gardien, est excellent, tout comme le plat de pâtes qu’il nous sert. Nous faisons la rencontre d’un couple d’Ardéchois que nous aurons la chance de revoir les jours suivants. La journée se termine après la douche (froide) sur la terrasse du refuge, d’où nous observons quelques sangliers et débriefons notre journée en compagnie des autres randonneurs et de Jean-Jacques, dont nous gardons un excellent souvenir.
Conseil pour les générations futures : ne souillez pas les alentours du refuge et utilisez les sanitaires prévus à cet effet. Le gardien de Prati ne supporte pas ça et est prêt à vous poursuivre, en hélicoptère s’il le faut…

Samuel Roelants