L’Eurovélo 15, la route du Rhin à vélo

1500 km à vélo sur l'Eurovélo 15, la véloroute du Rhin depuis sa source en Suisse, jusqu'au Pays-Bas en passant par la France et l'Allemagne. Récit & trace GPS


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Focus Rando :L’Eurovélo 15, la route du Rhin à vélo
12 jours +2075 m/-3510 m 1500 km 3
Vélo & VTT Ligne Bivouac et Camping
Campagne, Forêt, et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, et Septembre

Alors que j’avais testé à peine une dizaine de jours plus tôt mon équipement bikepacking durant 3 jours à vélo autour du lac Léman, je me lance donc dans un trip bien plus long, les 1500 km de l’Eurovélo n°15, la route du Rhin. Le départ de cette véloroute se situe à Andermatt au cœur des Alpes suisses, et je sais déjà que ce pays comporte de belles pistes cyclables roulantes et bien balisées. En Suisse alémanique, l’eurovélo n°15 comporte le balisage véloroute n°2, Rhein route.

Eurovélo 15, la route du Rhin – Partie suisse Rhein route n°2

J1. Andermatt – Landquart

 + 1220 m / – 2100 m 121 km

Après un petit déjeuner matinal, dès la sortie d’Andermatt, je suis déjà dans le jus ! En effet, le gros du dénivelé non pas de l’étape mais du trip tout entier (1220 m sur les 2075 m de dénivelé total de la route du Rhin !), se trouve lors de ce premier jour. La montée en lacets au col Oberalppass à 2044 m d’altitude est soutenue mais vraiment magnifique ! Il n’y a pas de doute, je suis bien au cœur des Alpes !

Une fois le col passé, la descente de l’autre côté est encore plus virulente ! Je fais de nombreux arrêts tant je suis sur les freins et que mes bras chauffent ! S’en suivent de nombreuses montées et descentes pour traverser les superbes gorges du Rhin avant une douce descente jusque dans la vallée.

La traversée de la jolie Coire, plus ancienne ville de Suisse, constitue un agréable arrêt pour un repos bien mérité. Encore un effort aujourd’hui, et c’est près de Landquart que je pose ma tente en bord de Rhin pour une première nuit sur cette Eurovélo 15.

Pour les jours suivants et jusqu’à la fin, les dénivelés positifs et négatifs sont quasi nuls, de l’ordre de 80 mètres pour 100 km, autant dire que le profil est plat, c’est pourquoi je ne les indiquerai plus.

J2. Landquart – Liechtenstein – Lac de Constance

134 km

Mon premier arrêt de la journée est une courte incursion dans la capitale du Liechtenstein, Vaduz ! Vous pensiez que la Suisse était un pays propre et ordonné, venez donc au Liechtenstein ! J’y suis le matin tôt et tout est encore fermé, l’ambiance est donc pour le moins très calme dans un pays calme.

La suite de l’itinéraire est relativement monotone, plat et rectiligne, heureusement de courte durée, avant d’arriver au lac de Constance où je m’arrête souvent pour des moments de baignade. Je ne connaissais pas ce lac et je me l’imaginais un peu plus sauvage, il n’y a en réalité plus un espace non construit ou non occupé par le caravaning, en tout cas côté suisse.

Je trouve en fin de journée un camping sur le lac qui me convient, où je peux encore me baigner et boire une bonne bière !

J3. Lac de Constance – Chutes du Rhin – Leibstadt

137 km

Un beau début de matinée longeant le lac de Constance, toujours côté suisse, avec un premier arrêt dans la ville médiévale de Stein am Rhein pour une pause café croissants. Mon itinéraire se poursuit ensuite dans la sublime Schaffhouse où je m’émerveille !

Cette belle cité, médiévale également, avec son château aux remparts circulaires saura vous séduire, et ce sans compter la visite des chutes du Rhin à peine plus loin qui sont les plus grandes d’Europe en débit d’eau.

À partir des chutes et jusqu’à Bâle, il est possible de choisir entre rouler côté suisse ou côté allemand. Je choisis de rester en Suisse car c’est un pays que j’apprécie beaucoup. Je poursuis donc ma route encore un bout jusqu’aux environs de Leibstadt pour poser ma tente au bord du Rhin entre des muriers plein de mûres !

Bilan sur l’Eurovélo 15 en Suisse

J’ai adoré ! Les paysages de montagne sont superbes et le Rhin y est tumultueux et magnifique ! On ne s’ennuie pas !

+ pistes cyclables hyper roulantes et sécurisées, mêmes les pistes en graviers sont roulantes
+ de l’eau de partout, on pourrait même se passer d’une gourde tant il y en a fréquemment
+ balisage immanquable et clair

– niveau de vie élevé, tout est cher pour un salaire français moyen
– camping sauvage quasi interdit, très règlementé
– les suisses allemands font peu d’effort pour parler anglais

Eurovélo 15, la route du Rhin – le long de la frontière franco-allemande

J4. Leibstadt – Vieux Brisach

157 km

Je me lève tôt et profite donc de peu de monde pour visiter Bâle. Je n’avais pas vraiment entendu du bien de cette grande ville, mais moi personnellement, j’aime bien. Elle est multi-culturelle et la présence de l’eau est omniprésente. Elle se situe en Suisse mais à la limite des frontières avec la France et avec l’Allemagne, elle constitue donc pour moi mes derniers moments en Suisse avant de poursuivre ma route vers le Nord.

Après Bâle, je choisis de rouler côté français pour commencer. L’itinéraire change tout de suite de décor en arrivant dans la réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne qui ravira les passionnés d’ornithologie, pour ensuite poursuivre par de nombreux villages typiquement alsaciens.

Le côté français est plus habité que le côté allemand, plus sauvage. Je traverse donc la frontière pour planter ma tente proche de Vieux Brisach (Breisach am Rhein), au bord d’une rivière non loin du Rhin dans laquelle je peux me baigner.

J5. Vieux Brisach – Roppenheim

158 km

Au petit matin, le village de Vieux Brisach est encore endormi, et les cafés pas encore ouverts.

Je reste côté allemand pour rouler à la fraîche en forêt. C’est joli et agréable, même si un peu monotone au bout d’un moment. Je me décide donc à retraverser la frontière peu avant Strasbourg pour la visiter et y déjeuner.

Je profite d’une longue pause ensoleillée pour me reposer un peu avant de reprendre ma route.

La suite de l’itinéraire est encore assez monotone, je fais peu d’arrêt jusqu’à me trouver un endroit pour passer la nuit près de Roppenheim.

Bilan sur l’Eurovélo 15 le long de la frontière franco-allemande

Je n’ai pas trop aimé cette partie, que ce soit côté français ou allemand. Les paysages sont très monotones, environ 220 km où mise à part Strasbourg il y a peu de points d’intérêts méritant l’effort à fournir. À refaire, je prendrais un train entre Bâle et Colmar, puis un autre pour Strasbourg et enfin un dernier pour Mayence afin d’éviter cette partie et de visiter Colmar qui se trouve loin du Rhin à vélo.

+ camping sauvage règlementé mais souvent possible

~ essentiellement sur route bitumée de mauvaise qualité mais non fréquentée côté français, essentiellement sur piste cyclable en graviers plutôt bons côté allemand
– Peu de point d’eau
– mauvais balisage

SUGGESTIONS D'ITINÉRAIRES À VÉLO

Eurovélo 15, la route du Rhin – Partie allemande

J6. Roppenheim – Worms

189 km

Je reste côté français jusqu’à arriver à la frontière allemande. Ensuite l’itinéraire présente peu d’intérêt. Encore une journée assez monotone, je roule donc beaucoup pour passer cette région au plus vite. Spire et sa cathédrale classée au patrimoine mondial constitue le seul point d’intérêt de l’étape avant Worms, une des plus anciennes villes allemandes.

J7. Worms – Hattenheim

110 km

Worms est une très belle ville, malheureusement peu mise en valeur. Elle pourrait être grandiose tant les monuments sont beaux et l’architecture photogénique, au lieu de cela les zones piétonnes sont rares et il n’est pas très agréable d’y flâner. Quel dommage !

Je poursuis ensuite mon chemin jusqu’à Mayence où je retrouve enfin un décor digne d’intérêt avec la vallée du Haut Rhin. À partir de là, on peut choisir de rouler rive droite ou gauche du fleuve, je choisis la rive gauche.

J8. Hattenheim – Andernach

116 km

Que ce soit sur une rive ou sur l’autre, les vues sur les châteaux et les vignobles sont à couper le souffle ! Enfin des paysages qui me font aimer l’Allemagne, j’avais un peu du mal jusque là à trouver un intérêt à cette région. Ce joli décor me permet aussi de retrouver un rythme plus lent, et donc moins fatigant, avec plus de pauses.

Cette vallée pittoresque est somptueuse. En roulant, je me dis qu’elle pourrait bien faire l’objet un jour d’un séjour à part entière. J’y reviendrai !

Arrivé à Cologne, une longue pause est de mise tant cette ville me plait. Je prends le temps d’y flâner et d’observer l’architecture de ses bâtiments et ruelles. Le point d’orgue est sa cathédrale dans le plus pure style gothique, mon style architecturale préféré, avec sa flèche d’église la deuxième plus haute du monde !

Au bout de 110 km et d’une journée bien remplie, je trouve enfin un coin où poser ma tente, près de Andernach en face d’un magnifique château.

J9. Andernach – Düsseldorf

153 km

La vallée du Haut Rhin terminée, je retrouve la monotonie. Seule Neuss am Rhein est digne d’intérêt sur cette rive gauche. J’avais à l’origine choisi de rouler rive gauche car le site web eurovelo.com donne cette rive plus sécurisée, peut-être aurais-je dû choisir la droite ?

J10. Düsseldorf – Arnhem

164 km

Bienvenue dans la Ruhr, une des plus grandes régions industrielles d’Europe ! Et pourtant, l’itinéraire de la véloroute du Rhin y est plutôt bien pensé et reste assez nature jusqu’à la frontière hollandaise.

Une fois la frontière passée, la transition est radicale !! Le balisage est excellent et le revêtement hyper roulant ! Et les Hollandais parlent un anglais parfait.

Bilan sur l’Eurovélo 15 en Allemagne

Comme je l’ai dit dans le précédent bilan, selon moi l’Allemagne dispose de peu d’intérêt jusqu’à Mayence. Ensuite la vallée du Haut Rhin est fantastique !

+ camping sauvage règlementé mais souvent possible
+ bière très bon marché

~ essentiellement sur piste cyclable bitumée de qualité moyenne
– aucun point d’eau
– mauvais balisage

Eurovélo 15, la route du Rhin – Partie hollandaise

J11. Arnhem – Woudrichem

126 km

Aux Pays-Bas, l’Eurovélo 15 est balisée LF et soulignée par la mention Rijnfietsroute en bleue. Le balisage est au début un peu déroutant car parfois en haut parfois en bas, mais on en prend vite l’habitude. Attention à ne pas manquer un panneau bas parfois caché dans les fourrés.

Quel plaisir de rouler aux Pays-Bas ! Les constructions typiques en briques rouges dépassent rarement les trois étages, la nature est omniprésente, et tout est pensé pour les vélos : pistes cyclables sécurisées et entretenues, déviations spéciales vélos en cas de travaux, portiques à vélos, stations de gonflage, etc. tout y est.

En chemin, les moulins typiques font légion, et l’eau est omniprésente que ce soit avec le Rhin ou d’autres fleuves rivières et canaux. On ne manque pas d’ailleurs de traverser ces voies d’eau en barge à de nombreuses reprises (prévoir entre un et deux euros de monnaie à chaque fois).

En fin de journée, je m’arrête au camping De Mosterdpot à Woudrichem, très charmant avec son vieux gérant à l’accent à couper au couteau, heureusement que sa femme est présente pour traduire son anglais incompréhensible en anglais compréhensible !

J12. Woudrichem – Hoek Von Holland

136 km

Attention, de Woudrichem à Dordrecht, puis de Rotterdam à l’embarcadère de Hoek Von Holland, l’eurovélo 15 du Rhin est commune avec l’eurovélo 19 de la Meuse et un seul balisage est en place, celui de la Meuse. Ne cherchez donc plus Rijnfietsroute mais Maasroute.

Peu après Woudrichem, me voilà dans le parc national de Biesbosch, avec ses canaux et ses moulins à vent typiques des Pays-Bas. Exclusivement cyclable et pédestre, ce parc est un havre de paix pour la faune et la flore.

Je roule encore un moment sur de belles pistes cyclables avant de me retrouver en ville à Rotterdam. Et pas n’importe quelle ville, il s’agit du plus grand port du monde !! J’avais un peu peur que cet endroit soit inadapté au vélo, sale et puant, un peu à la manière du Havre ou de Marseille, mais il n’en est rien ! Rotterdam est bien une ville hollandaise pensée pour les vélos, propre et très agréable.

Un dernier effort dans cette immense zone portuaire pour arriver enfin à la mer du Nord à l’embouchure du Rhin à Hoek Von Holland !! Well done !!

Bilan sur l’Eurovélo 15 aux Pays-Bas

Rouler en vélo aux Pays-Bas est une expérience unique ! Tout le pays est pensé pour les vélos, et les voitures passent toujours au second plan. L’eurovélo 15 est un itinéraire touristique et fait donc de nombreux détours pour vous faire visiter de nombreux points d’intérêts. J’ai adoré !

+ essentiellement sur piste cyclable bitumée d’excellente qualité, le pays tout entier est littéralement construit pour les vélos
+ balisage excellent
+ camping très bon marché
+ les hollandais parlent un excellent anglais

– Peu de point d’eau
– camping sauvage interdit
– carte bleue Maestro débit seulement, cartes de crédit VISA/MasterCard/Amex très peu souvent acceptées

18 réflexions au sujet de “L’Eurovélo 15, la route du Rhin à vélo”

  1. Bonjour,
    J’envisage de prendre la vélo route 15 de Strasbourg à Rotterdam en partant de la région parisienne afin de féter mes 40 années de cyclotourisme.
    Questions : les hôtels et les points d’alimentation sont-ils fréquents ?

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  2. Bonjour Guillaume,
    merci pour cet article super intéressant.
    Nous envisageons de descendre cet été le Rhin jusqu’a Rotterdam en famille ( 2 vélos + 1 remorque)

    1) Nous hésitons sur la ville de départ :
    Bâle ou plus en Amont. Dépend du dénivelé. Qu’en pensez vous?
    2) Nous pensions plutôt aller au camping pendant notre trip. Pensez vous qu’il faille réserver en avance ? y-a-t-il du monde sur cette route?

    Merci à vous

    Répondre
    • Salut Joachim,
      L’itinéraire est plat à partir de Landquart, donc c’est dommage de ne pas partir plus en amont car le lac de Constance et les chutes du Rhin c’est vraiment chouette.
      Pour les campings, je dirais qu’en dehors des grandes villes et des Pays-Bas, il est inutile de réserver à l’avance.
      Profitez bien !

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  3. Merci beaucoup pour ces infos. je pense en effet que nous allons partir plus en amont. Pourquoi dites-vous qu’il y a moins de place dans les campings en Hollande? il y a plus de monde peut-être? la euros vélo 15 est un itinéraire très emprunté j’imagine l’été? quelles sont les portions où l’on peut le faire le plus de camping sauvage ? en avez-vous fait beaucoup ? Merci encore à vous.

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    • Les Pays-Bas c’est le pays du vélo, il y a des véloroutes pour aller travailler, mais aussi des véloroutes touristiques. Tout est prévu pour donner la priorité au vélo qui est roi. Du coup, beaucoup de gens y voyagent à vélo et donc souvent en camping. Aussi, le camping sauvage y est interdit et il y a une forte délation, donc personne ne transgresse les règles. Probablement une des raisons parmi d’autres 🙂
      Pour les autres pays, je n’ai fait quasiment que du camping sauvage, en dehors des grandes villes ça se fait facilement.

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  4. Bonjour Guillaume, j’avais encore une question : est-il possible d’acheter de manière fréquente des cartouches de gaz EN417. ( marqué prumis/ optimus par exemple)
    Si c’est le cas quels sont les magasins ou stations service ou camping, qui en vendent en Allemagne, en Suisse, au Pays-Bas?

    Répondre
    • Salut,
      je suis parti seul sur ce trip et quand je suis seul je ne prends pas de réchaud, donc je ne peux pas trop te répondre avec certitude, mais à mon avis ça ne doit pas être compliqué à trouver dans les magasins de sport dans les villes. Ça t’obligera probablement à faire de petits détours par contre.
      ++

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  5. Bonjour, nous projetons de faire l’euro 15 en septembre, de Colmar à Rotterdam. Comment étes vous revenu au point de départ ? Train, avion …? Faut il emballer le vélo, réserver le billet d’avance ?

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    • Salut,
      je suis rentré en vélo par l’eurovélo 13, mais pour rentrer en train en TGV il est obligatoire d’emballer le vélo dans une housse ou de très grand sac poubelle, en TER pas besoin d’emballer le vélo par contre parfois il faut réserver un emplacement. C’est en général proposé sur le site de réservation de la SNCF. En avion, c’est un équipement sportif, donc souvent facturé en sus par les compagnies aériennes et le mieux et d’aller récupérer un carton chez un vélociste à Rotterdam, ils en ont plein qu’ils mettent à la poubelle. Il faut prévoir quelques outils pour démonter le guidon et les pédales.
      Bon trip !

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