GR 40 : Tour des volcans du Velay

Récit de ma randonnée sur le Tour des volcans du Velay en Haute-Loire. Long de 184 km, le GR40 est donné pour 9 jours de marche d'après le Topo-Guide de la FFRandonnée. Je l'ai effectué dans une version plus sportive en 6 étapes, la plupart en bivouac, certaines en gîte d'étape.

Focus Rando :GR 40 : Tour des volcans du Velay
6 jours 2
Randonnée Boucle Bivouac et Gite d étape
Campagne et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, et Septembre

GR 40

Avril 2016, je voulais me lancer sur le GR30 du tour des lacs d’Auvergne mais une météo difficile et un contre-temps m’ont orienté sur le GR40. J’avais envie de découvrir d’une manière différente une région que je parcours depuis mon enfance et surtout le besoin de me ressourcer en solitaire.

Etape n°1 : Pertuis => Vorey/Arzon (14° un peu de vent et couvert)

  • Distance : 25 km
  • Temps de marche : 6h30

Je me lance depuis le village du Pertuis situé sur la nationale 88 qui relie Saint-Etienne au Puy-en- Velay, vers 10h du matin. Un problème se fait rapidement sentir. Suite à un coup reçu lors d’une séance de boxe, je ressens une bonne douleur sur le gros orteil de mon pied gauche. Qu’importe, je suis déterminé, cela passera ! Le GR oscille entre petite route de campagne et sous bois et passe par de charmants villages. Arrivé à Glavenas, surmonté de sa jolie petite chapelle d’où la vue au sommet est superbe malgré le temps couvert.

Je continue entre 2 sucs jusqu’au village suivant nommé Saint Julien du Pinet, ou je fais la pause repas, avant de reprendre la route jusqu’à Mézères, autre village sur une colline avec son église qui surplombe les environs. Je continue ma route sur des chemins caillouteux de sous bois, ce qui à la fâcheuse tendance à me lancer au niveau de l’orteil blessé. Heureusement je ne tarde pas à arriver a Vorey/Arzon avant la pluie, où je trouve une prairie pour planter ma tente et prendre un peu de repos.

 

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Etape n°2 : Vorey/Arzon => Allègre (12°, couvert le matin puis soleil qui perce)

  • Distance : 26 km
  • Temps de marche : 6h50

La journée démarre sur un long chemin qui débouche sur une route. Je laisse la bifurcation avec le GR3 (qui coupe le GR40 dans sa moitié, ce qui permet éventuellement de le faire en deux boucles plus courtes). Après le hameau, le large sentier monte en pente douce, puis se raidit fortement. Dans les bois le temps est clément et permet d’avancer rapidement, même si mon pied me fait de plus en plus souffrir. Après la traversée de Près Saint Paulien, et une alternance route/ large-chemin, je m’accorde une pause repas en plein milieu des bois, sur la mousse sèche. Je m’endors même pour une petite sieste récupératrice. Route de nouveau jusqu’au village de Céaux d’allègre, avant d’attaquer le chemin qui gravit le mythique volcan de la région : le Mont Bar.

Superbe (et unique) cône strombolien du coin, où se trouve une fascinante tourbière dans l’ancien cratère. L’ascension est courte et très raide, mais elle vaut le détour avec un très sympathique parcours découverte au sommet. Enfin dernière descente sur le beau village féodal d’Allègre, ou je rejoins ma Mère au gîte de Fontelines, pour une nuit au chaud bien méritée et surtout passer un agréable moment en sa compagnie.

GR 40

Etape n° 3 : Allègre => lac de l’oeuf (Très couvert, averses)

  • Distance : 34,5 km
  • Temps de marche : 9h10

Le départ s’annonce difficile. Je suis pris d’un mal de tête et de nausées et le temps n’est pas pour me rassurer. Heureusement, la présence de ma mère m’encourage, et elle m’a apporté quelques provisions pour la suite de mon voyage ! Qu’il est bon de pouvoir partager des moments comme ceux là avec les gens que l’on aime. Je me lance en traversant le bourg d’Allègre, très beau village bien qu’un peu déserté (ce qui est le cas de beaucoup d’autres dans la région, surtout à cette période). Je quitte le village par un chemin rempli d’ornières et de ruisseaux. J’arrive rapidement à Fix-St-Genest sous la pluie, ou je m’abrite sous le auvent de la mairie pour une collation. Je pousse jusqu’au bourg suivant, Siaugues St-Romains ou une grosse averse m’oblige à nouveau à prendre mon repas sous un abri-bus (système D comme on dit). Je quitte le village par une longue route qui monte et qui arrive au marais de la Limagne. Autre tourbière connue qui se trouve également dans le cratère d’un volcan. Il s’agit ici d’une zone préservée.

Je reprend des chemins qui grimpent secs jusqu’au sommet de la Durande (1299m), sous la pluie et dans le brouillard. Autant dire que la vue n’est pas exceptionnelle. Je redescend juqu’à Le Vernet, petit village sympa et bien aménagé. J’y trouve même un parcours de santé, ou je fais une halte pour un peu de renforcement musculaire. Après le bourg suivant qui se nomme La Poux, je me trouve sur un chemin sinueux qui traverse une forêt étrange qui semble tout droit sortie d’un film de Tim Burton. A l’issue de celle-ci, la longue route m’amène jusqu’au lac de l’oeuf (à la croisée avec le GR5), où je plante ma tente pour le bivouac nocturne. Résultat une grosse étape (30km), et des averses qui continueront pendant la nuit et le froid qui arrive !

 

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Etape n°4 : Lac de l’oeuf => le Goudet (Froid, neige, vent)

  • Distance : 33,5km
  • Temps de marche : 8h25

Je me réveille sous une tente glacée par les pluies et le froid nocturne. A tel point que je suis obligé de la déglacer au couteau. Le début de journée est difficile. J’arrive au village de Montbonnet, situé à flanc de suc. Le chemin qui s’en suit traverse la forêt domaniale du Bouchet. Une longue ligne droite bordée d’un côté de bois et de l’autre de champs enneigés. Arrivé enfin au petit lac du Bouchet, parfaitement cylindrique et enclavé dans un cratère volcanique. L’aménagement sur place est excellent et vous pourrez profiter d’un très bon restaurant avec vue sur le lac. Je quitte ce dernier par la petite plage située à l’opposé du resto.

La route qui suit me conduit au Bouchet-Saint-Nicolas où je fais halte à l’auberge de l’Arestadou pour une entrecôte-frites bien gourmande et une mousse au chocolat maison (et oui il faut savoir se faire plaisir). De quoi me relancer avec le vent et le froid, sur le sentier qui quitte le village, et qui passe par les Bargettes, contourne le Mont Burel, avant de redescendre sur Cros Pouget. Je finis cette longue partie exposée au vent glacial avant une descente très caillouteuse vers le joli village du Goudet ou je plante ma tente juste en face de la superbe forteresse qui surplombe le village et la Loire qui passe en dessous. Les lumières ce soir là sont changeantes et magiques, elles me réchauffent un peu le moral malgré le froid.

 

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Etape n°5 : Le Goudet = > Les Estables (temps couvert et frais, vent)

  • Distance : 26 km
  • Temps de marche : 6h35

Je traverse le village du Goudet, malheureusement un peu mort lui aussi, ou alors peut-être pas encore réveillé. J’attaque la grosse ascension qui suit sur un petit chemin pour sortir des gorges de la Loire. Après Fugères, le chemin redevient plus plat et rectiligne jusqu’à Malhac. Malheureusement j’expérimente ici un phénomène local appelé la burle. Sorte de vent continu et pénétrant, très dur à supporter. Je trouve un abri bus pour une petite pause, avant de m’engager dans les bois de Breysse, qui tapissent les deux monts du même nom. L’abri des bois est bienvenu, les conditions y sont plus clémentes.

Je suis conduit par les chemins et les routes à travers les hameaux de Présailles et de Chabadeuil, avant de prendre une pause repas dans le suivant : l’Argentière. Le soleil commence alors à percer et à me réchauffer les épaules. Le chemin retraverse une rivière puis remonte ensuite au village de Freycenet la Cuche. Puis il continue de monter et serpente en laissant apparaître quelques jolis points de vue sur la région et le chemin déjà parcouru. Il longe le rocher Tourte et sa forme particulière (de tortue). A partir de là, la vue sur les pâturages avec en fond le fameux Mont Mézenc est magnifique et me fait oublier les conditions hivernales.

Dernières longues traversées d’une forêt sans âme avant d’apercevoir le village des Estables. Petite station de ski située juste au dessous du Mt Mézenc, c’est un village animé et vivant ou je trouve abri au Chalet d’ambre. Un excellent endroit tenu par d’anciens baroudeurs, où les plats maison et les soirées au coin du feu vous réchaufferont le corps et l’âme.

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Etape n°6 : Les Estables => Le Pertuis (temps couvert et froid, averses en fin de journée)

  • Distance : 38 km
  • Temps de marche : 10h00

Je quitte le gîte avec le cœur lourd, l’accueil ayant été enchanteur, mais aussi parce que je suis décidé à finir le trek sur cette étape ce qui signifie encore 37km de marche ! J’attaque donc par l’ascension du col qui se situe entre le Mézenc et le Mont d’Alambre. Sentier ou je commence par m’égarer (trop de précipitation sans doute), et qui passe par une forêt bien enneigée entre les deux géants volcaniques. Le chemin s’éclaircit par la suite, passant par des champs puis rejoignant une route qui me conduit jusqu’à St Frons, qui possède une belle église.

Je repars par un petit chemin qui me conduit jusqu’au lac de Saint Frons, puis qui traverse des bois en contournant le lac. Je me retourne régulièrement pour admirer la vue sur le Mont Mézenc et ses 1753m, qui est un symbole dans cette région volcanique. Le long chemin serpente autour de la D26, passage peu agréable et long, avant d’arriver au village de Boussoulet. De là le chemin s’engage dans le domaine du Meygal (autre volcan important). Il serpente un long moment entre forêt et petits champs, où l’on peut admirer quelques cabornes (cabanes en pierres sèches de berger).

Après la zone aménagée de bivouac, il reste une dernière grosse ascension a effectuer, celle du Testavoyre. Petit volcan au sommet duquel la vue est presque à 360°, superbe. Me voilà ensuite parti pour les 10 derniers km. Je passe la jonction entre mon Gr et les GR 65 et 430. Je passe à proximité du joli village de Queyrière et sa curiosité géologique : une roche en phonolite (pierre volcanique qui se caractérise par un son clair quand on frappe une dalle). Je finis mon périple sous la pluie, heureusement un peu abrité par la forêt, qui tapisse les sucs autour du Pertuis. J’arrive à mon point de départ exténué par une longue journée de marche et je boucle ce périple en solitaire à la fois fier, et content d’avoir pu m’approprier une région que j’affectionne tant !

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