Avec des amis, j’ai choisi d’effectuer ce Grand tour du Pic du Midi d’Ossau par des sentiers peu fréquentés et nous permettant de prendre de la distance sur cette magnifique proéminence de 1000 m. La découverte de paysage sauvage et la progression hors sentier ont fait toute la beauté de cette aventure.
Jour 1 : Route forestière du Bitet – Lac d’Isabé
+ 1526 m / – 47 m 9,28 km 5h33Je rejoins Audrey chez son frère à Pau. Nous gagnons la vallée d’Ossau en voiture que nous garons au départ de la route forestière du Bitet. Nous longeons le fond de vallée avant de nous orienter vers le lac d’Isabe.
La montée se fait en partie en forêt ce qui nous permet de rester un peu au frais. Il fait chaud, mais nous faisons des pauses pour grignoter les myrtilles et fraises des bois qui longent le sentier.
Le lac d’Isabe attire quelques initiés à la randonnée, mais que peu de touristes. Nous décidons de monter encore 300 m pour rejoindre un petit lac plus haut. Nous y installons la tente et allons nous laver dans ce qui sera sûrement le lac le plus froid de la randonnée.
Jour 2 : Lac d’Isabé – Lac d’Aule
+ 764 m/ – 1009 m 8,33 km 7h42Nous partons à 8 h avec le soleil qui a déjà commencé à bien éclairer les faces est de la montagne. Nous montons au pic de Sesques. Le sentier est balisé par des cairns pour rejoindre la crête nord. Il fait grand beau et l’altitude nous permet d’être au frais en cette période de canicule en vallée. Nous descendons par un éboulis vers le col de Sesques. Nous remontons par des pentes raides en herbe vers le Soum de Moundaut avant de nous encorder pour effectuer l’arête et atteindre le sommet.
Le rocher est plutôt instable et de mauvaise qualité. La pente de descente en herbe est très raide et demande de l’attention. Nous rejoignons l’arête des trois sœurs. En la suivant, nous passons plusieurs passages aériens. Une descente dans une brèche s’avère difficile vu la qualité du rocher et nous mettons beaucoup de temps à progresser. Nous réduisons nos objectifs de la journée et décidons d’aller jusqu’au lac d’Aule. Nous y montons la tente, un groupe de jeunes qui campera aussi se baigne. Après nous être reposés un peu, nous allons aussi profiter de ce lac. L’eau est bonne et nous y restons un bon moment.
Ce lac est assez accessible depuis Bious-Artigues, mais il n’y a pas grand monde heureusement. Le berger passe avec ces moutons à côté de notre tente. Il reste avec nous le temps que le troupeau passe, car le deuxième patou s’avère possiblement agressif.
Une dame arrive en soirée, la voyant en difficulté pour monter sa tente, je décide de l’aider. Je découvre que c’est son premier bivouac seule et qu’elle a oublié son sac de couchage en revanche elle a sa bière et son livre. Je lui prête ma doudoune.
Jour 3 : Lac d’Aule – Refuge de Pombie
+ 1275 m / – 1288 m 18,2 km 7h53Nous partons du lac d’Aule en suivant une sente à isoaltitude. Avant de partir, j’ai dû réveiller la dame pour récupérer ma doudoune. La sente apparaît seulement par endroit. Ce cheminement est très sauvage. Nous rejoignons la crête délimitant aussi le cœur du parc national des Pyrénées pour atteindre le col d’Aas de Bielle. Nous y retrouvons un sentier balisé qui nous mène au refuge d’Ayous. Nous effectuons un ravitaillement en eau potable et continuons vers Pombie, indiqué à 4 h de marche. Il y a beaucoup plus de monde sur le sentier que nous venons de rejoindre. Nous remontons vers le col de Peyreget malgré la chaleur. Anaïs que nous croisons demande à chaque randonneur son nom et son rêve. Je rencontre Esther et Line au même moment, elles vont aussi vers le refuge de Pombie. Elle note ainsi les rêves de chacun dans son cahier. Nous faisons la pause midi au lac de Peyreget. En arrivant au col, les nuages au loin laissent pressentir un orage. Nous trouvons un emplacement sympathique pour notre tente, malheureusement un peu en cuvette, nous le payerons plus tard dans la soirée. Le temps permet de se baigner dans le lac et de le traverser. Il fait bon, nous retrouvons une famille de 5 personnes à qui nous avions indiqué le chemin à la montée, ils dorment aussi en tente.
À 20 h, tel que c’était prévu, un orage éclate avec des grêlons de 1 cm de diamètre et beaucoup de pluie. Nous décidons de nous réfugier au refuge comme tous les autres campeurs. Je ressortirai à plusieurs reprises sous la grêle et les éclairs pour déplacer notre tente puis celle des autres qui étaient victimes des torrents qui se formaient. Au refuge, nous rencontrons Clément et Philippine, qui sont partis sur plusieurs jours en faisant des ascensions. Ils avaient l’espoir de faire l’Ossau, mais vu la météo, cela se présente mal. En ressortant, nous voyons une cascade d’eau qui descend du pic. Clément verra plus tard un bloc dévaler l’éboulis. La tente de Clément est totalement trempée. Elle baignait dans 15 cm d’eau. Beaucoup de campeurs décident de dormir dans le refuge. Nous avons toujours nos affaires au sec dans la tente. Quand l’orage est fini, le beau temps revient avec du vent, ce qui est parfait pour faire sécher le peu d’affaires humides. Heureusement que j’ai déplacé la tente à temps. La nuit dans la tente sera finalement confortable.
Ce Grand tour du Pic du Midi d’Ossau réserve des surprises 🙂
Jour 4 : Refuge de Pombie – Cabane d’Artigue
+ 1105 m / – 1376 m 14,83 km 5h50Avec la nuit venteuse, tout a bien séché et la guibole gauche du pantalon d’Audrey s’est envolée vers de nouveaux horizons. Nous prenons le petit-déjeuner dans la salle hors-sac et décollons vers 8 h 20. La descente au caillou de Socques est rapide. Il fait plutôt nuageux et pas trop chaud aujourd’hui. Tant mieux, car 900 m de dénivelé nous attendent pour atteindre le col d’Arrious. Je vais au passage d’Orteig qui m’a été conseillé de faire la traversée pour la beauté de la vue et du passage.
Le lac d’Artouste est en dessous, nous nous y rendons. Ici, ça grouille de touristes grâce au petit train dont GDF Suez récupère les bénéfices… Ça a l’avantage de laisser toute la vallée du Soussouéou vide et très sauvage. Un sentier y est quand même plus ou moins indiqué par des cairns. Nous rejoignons la cabane d’Artigue qui sera notre abri pour la nuit. Le torrent en dessous nous permet de réaliser notre bain quotidien. Nous ramassons beaucoup de myrtilles.
Les vaches et chevaux nous tiennent compagnie, à laquelle vient s’ajouter par moment le bruit du train 400 m plus haut. Un hélicoptère de la Guardia Civil vient nous survoler à 2 reprises. Je ne sais pas ce qu’il surveille sur le territoire français. Il pleut à partir de 20 h et nous entendons l’orage gronder dans la vallée voisine.
Jour 5 : Cabane d’Artigue – Piste forestière du Piet
+ 193 m/ – 957 m 11,55 km 4h07La nuit dans cet abri fut agréable. De gros nuages menacent, nous essayons de ne pas tarder. La descente se fait parfois dans le brouillard. Le sentier slalome en longeant le cours d’eau. Ce paysage me fait penser un peu à la Finlande avec les myrtilles et la bruyère au sol ainsi que le granite érodé par le glissement du glacier, disparu aujourd’hui. La pluie se met à tomber après 1 h 30 de marche. Nous avons de la distance à faire et la météo ne sera pas de la partie. Nous rejoignons un sentier balisé par des traits jaunes qui nous ramène sur une variante du GR10. Nous rejoignons la forêt où le chemin devient très glissant. C’est pour cela que nous choisissons de descendre directement au pont du Goua et de ne pas aller à la grotte des eaux chaudes par le sentier des fenêtres. Une fois la piste forestière rejointe, nous faisons du STOP pour rejoindre la voiture.
Voici les quelques fleurs croisées sur ce Grand tour du Pic du Midi d’Ossau :
J’ai commencé la randonnée quand je partais en vacances avec mes parents. Aujourd’hui, je pratique la randonnée en autonomie, l’alpinisme, le ski de randonnée alpin et nordique. Grosso modo tout ce qui peut se faire en montagne tout en respectant le milieu m’intéresse. J’ai fait plusieurs séjours voyages en Laponie à ski/pulka. J’essaie de faire découvrir ce milieu à mes amis. Depuis 5 ans, je pratique énormément la spéléo et donc moins l’itinérance.
Bonjour,
Benoît, super ton itinéraire ! Ça donne envie !
Petite question ! Est il possible d’éviter la partie encordé ?
Merci d’avance pour ta réponse
Bonjour,
Je pense que cette zone est tout à fait évitable en redescendant un peu plus bas et en contournant le sommet. Possiblement hors sentier. Sur la carte quelques sentiers surement peu marqués sont visibles.
Salut, petite question sur la nourriture, comment avez-vous fait pour manger ? Y a t’il des endroits où se recharger en nourriture ? Merci
Bonjour,
Nous avons porté la nourriture pour les 5 jours. Il est possible de manger dans les refuges sur la route.