Chamonix-Zermatt : la grande classique des Alpes
La Haute Route qui relie les deux vallées mythiques de l’alpinisme, le Mont-Blanc et le Cervin est l’une des plus belles, si ce n’est la plus belle course de montagne itinérante des Alpes. La plus célèbre et la plus classique de toutes les traversées à skis se réalise également l’été en randonnée glaciaire. Elle traverse les plus beaux paysages de haute-montagne des Alpes.
Encordés comme des métronomes
Ce qui différencie une randonnée d’une randonnée glaciaire, c’est le milieu dans lequel évolue le randonneur. Les sentiers de randonnée de moyenne montagne sont remplacés par un terrain de haute-montagne (moraine, glacier) nécessitant un matériel spécifique (crampons, piolet, baudrier, mousquetons, cordes…). Encordés les uns aux autres, les randonneurs évoluent au même tempo comme les musiciens s’accordent à jouer ensemble.
Sans être techniquement difficile la haute route Chamonix – Zermatt exige une excellente condition physique. C’est une belle porte d’entrée au monde de l’alpinisme qui pour notre périple est encadrée par un guide de haute montagne.
Montée au refuge Albert 1er
- D+ : 505 m
- D- : 37 m
- Temps de marche : 2h00
11h00. J’arrive à l’Auberge de la crèmerie du glacier, le camp de base de Terres d’Aventure aux Bossons (Chamonix Mont-Blanc). Le chalet, aux volets bleus, fait face au glacier des Bossons, cette énorme langue qui descend du mont Blanc, entre les roches Rouges (4 364 m) et le dôme du Goûter (4 304 m). Quel spectacle depuis le site internet de l’auberge !! Hélas pour nous, le temps est complètement bouché. Pire, il pleut des cordes depuis mon départ de Savoie.
A l’intérieur de l’auberge, Guillaume Mardon, guide de haute-montagne, s’attèle à la préparation du matériel. Quelques participants à la randonnée glacière sont déjà présents. Guillaume nous remet un pique-nique et le matériel pour la haute-montagne : piolet pour certains, une paire de crampons pour progresser sur les glaciers, et un baudrier avec deux mousquetons. Avant de quitter l’auberge, tous les sacs sont prêts.
Court transfert au hameau du Tour pour prendre la télécabine de Charamillon que l’employé actionne à notre arrivée. Depuis l’intérieur de la cabine, je prends deux randonneurs en photo qui montent à pied dans la tourmente météorologique. Avec cette météo pourrie, pas grand monde ne s’aventure en montagne. Encore un télésiège qui nous monte à 2175 mètres. Nous pouvons officiellement démarrer notre Chamonix – Zermatt.
Un bon sentier de randonnée part en balcon, passe sous le lac de Chamarillon et la pointe des Berons (2954 mètres). La pluie s’est presque arrêtée ; une fine bruine vient nous lécher le visage. On est très loin du déluge de ce matin.
Nous posons pied sur la moraine du glacier du Tour. Le refuge Albert 1er (2702 m) n’est plus qu’à quelques minutes. Les derniers mètres sous le refuge sont équipés d’une corde fixe pour les randonneurs mal chaussés. c’est le seul refuge géré par le CAF de Chamonix que l’on peut atteindre sans passer sur un glacier. Son nom est un hommage au Roi des belges, Albert 1er, alpiniste qui s’est tué en faisant de l’escalade près de Namur.
Nous entrons. La première salle qui sert de sas pour entrer dans le refuge est la pièce où entreposer ses chaussures de montagne. Derrière, une autre pièce sert à laisser le matériel de haute-montagne et à faire sécher ses affaires. Autant dire tout de suite que vu la météo, rien ne sèche vraiment.
Après avoir pris possession de nos lits, nous revérifions le matériel de haute-montagne et réglons les crampons. Il est 18h30, l’heure de passer à table.
La Haute Route Chamonix-Zermatt a été organisée par Terres d’Aventure, spécialiste du voyage à pied dans le monde.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.