En train jusqu’à Myrdal 25 minutes
- En tout 6h20 – 7km – D+ 460m ; D- 900m
Situation étonnante : je suis assise dans un fauteuil de cuir devant des œuvres d’art époustouflantes dans un salon au décor recherché du côté du mauvais goût le plus misérable ! Bed and breakfast de Myrdal, désolée de vous le dire, vous êtes charmants mais pitié, ne cherchez pas à imiter un salon de ville ici dans la montagne. L’idée m’est venue de passer la soirée ici dans la descente vers la gare de Reimegrend où je n’ai passé mon temps qu’à râler et marcher, bien sûr. Je m’étais pourtant jurer d’être positive aujourd’hui, mais à la première goutte de pluie sur ma toile de tente avant même d’avoir pris le petit déjeuner, la mauvaise humeur s’est exprimée par des gros mots incessants.
Trempée, glissant, me frayant un passage dans les tourbières au bord des lacs Fjellsetevotni où le sentier disparaît, je me suis retrouvée dans un gigantesque flanc de montagne miné de cailloux plus ou moins moussus. Elle est belle cette vallée et celle qui descend à Reimegrend par Brekkstølen aussi mais je me suis battue contre le vent et la pluie venant de face et j’avais parfois du mal à ouvrir les paupières pour trouver les cairns et le balises, le vent me fermait les yeux comme des volets mal attachés ! C’est râlant quand on n’a pas l’intension de s’éterniser là.
En arrivant à Reimegrend, encore une colonie de chalets desservis par une gare, j’ai croisé des familles, c’est le weekend, on sort quelque soit le temps.
J’ai vaguement cherché un refuge abrité, je pouvais aussi prendre le train demain matin mais j’ai renoncé à la précarité, quitte à vider ma bourse, je veux manger et dormir correctement ce soir ! Je me suis tellement restreinte et je galère tellement que je peux m’offrir ce luxe.
J’étais la seule sur le quai de gare, le train est arrivé à l’heure, je suis montée et ai payé en main propre le contrôleur qui est aussi le conducteur…si simple de traverser la vallée et le grand tunnel (d’ailleurs il n’y a plus de piste, je suis obligée de prendre le train, comme ceux qui font le trajet à vélo).
Un enfant a hurlé tout le long du voyage. Le père obèse, la mère –voilée- est encore jolie malgré des cuisses en cours de formation tout comme la fille aînée affublée d’oreilles de Mickey. Un garçon très beau en veste de skaï et un tout jeune qui tient à faire savoir aux voyageurs qu’il existe forment cette indiscrète famille. A peine sortis du train, les parents achètent des gadgets inutiles et des cokas et gâteaux à la crème à leurs bambins. Est-ce vraiment la meilleure façon de calmer la fureur du plus jeune ?
Et moi ? J’ai acheté une crêpe que j’ai littéralement recouverte de son épaisseur de crème fraîche et de confiture…je peux critiquer !
Puis je vais au B&B, vraiment très cher, et si je n’ose pas prendre de douche de peur que l’utilisation des serviettes soit en option…je fais gratuitement sécher ma tente, mes chaussures, mes gants.
Que va-t-on manger
Manger
Manger
J’aimerai dormi calmement, ne plus rêver d’inondations, de tsunamis, d’attentat perpétré par Verlaine et Rimbaud, de pluie à l’intérieur des maisons, de barrages cédant sous la pression des eaux déchaînées…
Myrdal – Hallingkeid
- 4h – 14km – D+ 200m
Il me semble que la fenêtre de ma chambre s’est ouverte pendant la nuit, j’entends le ruisseau vraiment fort. Je me lève, je me penche à la fenêtre bien fermée et je découvre le ruisseau traversé hier soir en plein bouillonnement, gonflé de moitié, blanc, furieux. Des cascades inexistantes hier se jettent du haut des falaises derrière le B&B…on dirait que mes rêves se matérialisent et ce serait plutôt un cauchemar…
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Il pleut tellement depuis quelques jours, les terres sont déjà imbibées des neiges à peine fondues alors toutes cette pluie fait déborder le plateau Hardanger, comme quelqu’un qui se serait lancé dans un grand nettoyage et aurait laissé les robinets ouverts.
Petit déjeuner pain frais, saumon, œufs durs, sauces aigres-douces, fromages, laits aromatisés, tomates, concombres. Pain, pain, pain délicieux.
La discussion avec mes voisins de table m’a distraite de mon obsession boulimique. 3 personnes qui descendent à Flåm à vélo, l’une est bibliothécaire et je l’ai motivée à relire Hauge, je suis fière de moi.
Entre parenthèse, j’ai eu l’idée d’emporter comme seul lecture une anthologie de la poésie de Rimbaud, ne bondissez pas sur vos chaises, adorateurs de l’enfant prodige, mais je crois que sa poésie a sur moi un effet poison que je m’explique encore mal, mais cette révolte, ces espérances déçues, l’amertume, le constat d’échec à changer le monde me perturbent et me poussent su côté où je penche. Voilà, c’est dit, mais laissons cela pour le moment.
J’ai repris courage et force en compagnie de gens chaleureux au parler chantant (un accent ?) et je reprends ce projet avec la hargne du sprinter dans les derniers mètres qui ne se laissera pas doubler par l’aquabonisme qui le talonne.
Les couleurs sont extravagantes, la lumière juste un peu sombre (je prends des photos au 1/15ème de seconde, avec le vent, le sac sur les épaules, je me demande si elles seront nettes) pour les laisser chanter fortissimo. La montagne ressemble à une grosse chatte qui attend ses petits. Immobile, colorée et offerte d’une façon qu’on envie de caresser ses flancs.
Et c’est le train qui ronronne de temps à autre tout près de la piste.
J’entre dans la cabane d’Hallingskeid comme à la maison. Je m’installe dans la même chambre, je me fais des pâtes sans chercher la réserve de « proviant » mais il y a beaucoup plus de monde lors de mon premier passage il y a 3 semaines.
Des étudiantes qui reprennent le train après un weekend sous la pluie, l’air ravi, incroyables ces norvégiens.
Aujourd’hui, j’ai vu tous les âges (10 à 80 ans) sur les vélos slalomant entre les cailloux du Rallarvegen.
Dans la cabane il y a une personne bénévole du DNT pour aider les gens à bien l’utiliser quelle organisation, le balisage, l’édition de cartes, l’entretien des cabanes, l’édition de livres et d’un magasine très intéressant Fjell Og Vidde, notre FFRP aurait de quoi s’instruire, mais elle pourrait aussi leur apprendre à faire des bonnes cartes et un balisage plus rationnel.
Echantillon des livres picorés dans la bibliothèque en attendant l’heure du repas :
2 pièces d’Ibsen
Le Pôle sud de Roald Amundsen
Un livre de contes joliment illustrés de gravures
Plusieurs livres apprennent aux enfants la marche en montagne, faire un feu, faire son sac, préparer à manger, utiliser une boussole, lire une carte, pêcher, faire un igloo, faire un herbier…trop génial d’être enfant en Norvège !