Réveil très matinal. La journée va être marathonienne.
Je veux m’échapper du Sprengisandur dès aujourd’hui. Mon souhait serait d’atteindre ce soir le pont sur la (2 sec. je reprends la carte) Skjalfandafljot (celui-là, je m’emmêle dans les syllabes). Mes deux potes l’ont fait en une seule journée, et même plus puisqu’ils arrivaient du refuge de Gaesavotn. Pour moi normalement donc 30 bornes to do.
Pour l’occasion, double ration de p’tit déj. Deux barres de choco-pops.
Bye bye et c’est reparti après ce break sympa. Pas longtemps parce que le premier gué est à 100m. Je traverse pieds nus, il est vraiment pas méchant, mais je me dis qu’avant hier dans le même type de rivière, j’ai failli y laisser un orteil et que cette idée de fainéant, elle, n’est vraiment pas judicieuse, et ne devra pas se renouveler sous peine de grosse désillusion.
C’était comment ce trek?
Oh, sympa, mais j’ai dû abandonner et faire appel à l’hélico parce que j’ai shooté dans un gravier.
C’est promis, je le ferai plus.
Aujourd’hui, je ne vais marcher que sur la route. La grosse, bien tassée par la passage de centaines de véhicules. Heureusement qu’elle est encore fermée à la circulation. C’est monotone, mais alors, pour la première fois depuis que je suis parti, je marche sur du dur. Toute l’énergie de mes pas est restituée alors que je n’ai marché jusqu’à maintenant que sur du sable, des marais ou de la neige. Mon sac, allégé des muesli, ne me pèse quasiment plus. A la limite de voler. Heureusement que non parce que le vent extrêmement fort dès ce matin m’emporterait à Reykjavik. Encore une fois de nord est, je l’ai de face.
Journée très froide, je garde la parka toute la journée. Les nuages, de gros cumulus roulent dans le ciel mais ne sont pas menaçants. Ils avancent en formation serrée à haute altitude tels des B-17 au-dessus de la Ruhr en 1945.
Monotone, certes, mais très joli. Le sable noircit. Les graviers se réarrangent en forme de tapis sur le sol. Pas un ne dépasse. Mes premières vues sur le Vatnajökull et Barðarbunga, un des plus hauts et actifs volcans d’Islande, mais dans un épais panache de brouillard. Le trolladyngja aussi apparaît petit à petit avec sa forme circulaire parfaite. Une base très large, une montée très douce et le sommet enneigé. Son ascension est l’un de mes objectifs de ces prochains jours. Mais il est encore loin. De l’eau a encore le temps de passer sous les ponts de la skjal…fljot.
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Pour émailler ma progression et me faire tomber le coeur, un lagopède me part dans les pieds dans son vrombissement d’aile habituel. Content de voir de si près un gros oiseau. La vie est quand même plutôt réduite à la portion congrue dans les parages.
Portion congrue. Aujourd’hui, amélioration de l’ordinaire. J’ai découvert ce matin que j’avais acheté des bonbons haribo à Bonus. De bonnes grosses pêches couvertes de sucre (des fausses). J’en mange trois à chaque pause toutes les heures. Ca me file un boost du tonnerre de brest. L’an prochain, je ne mangerai que ça.
Et déjà me voilà au pont sur la skjal….t, juste après un vilain gué désagréable pas profond mais assez long.
Je suis encore en forme. Je vais aller voir Gjallandi, une cascade dont j’ai vu quelques photos sur le net, qui m’a l’air de valoir le détour. Je laisse le sac et longe la rivière vers le sud sur sa rive gauche. Elle forme une belle gorge. D’abord une toute petite cascade qui sort directement d’un trou dans la roche. Puis le bruit de fond s’amplifie très vite. Une première cascade fait son apparition sur un torrent affluent, déjà assez large,tombant directement dans la Skjal…Juste avant le torrent a creusé une arche avant de tomber dans la rivière. Et en me déplaçant de quelques mètres, je vois au même endroit la Skjal… tomber en une énorme cascade d’une dizaine de mètres de haut sur environ 50 mètres de large. C’est magnifique. Une seule cascade pour ce voyage, mais quelle cascade.
Et dire que les fous furieux qui dévalent le Sprengisandur à bloc pour joindre Myvatn et landmannalaugar passent à côté de telles merveilles à cause de leur soif de performance. Maintenant, je vais aller planter la tente à Hitulaug sur l’autre rive et à 4 km au nord. Je pense qu’un bon petit bain chaud sera divin.
Retour au pont. Toujours la grande forme. La traversée du dit pont est très impressionnante. Un névé n’a pas daigné fondre dessus et je suis obligé de passer sur un gros tas de neige en balcon au dessus de cette rivière au débit si furieux. D’autant plus que je me rends compte à mi-chemin qu’il y a un espace dans le vide entre les deux voix de circulation du pont. Il ne fait que dix mètres de long, heureusement. Sans pont, celui ci aurait été difficile sans doute à franchir. Profitons en donc, puisqu’il existe et que c’est assez rare pour être signalé sur les hauts plateaux.
Pas envie de longer la piste qui y mène et longe la rivière. Je me retrouve dans des espèces de sables mouvants qui me fatiguent beaucoup sur ces derniers kilomètres. Arrivé à la source, je suis cuit. Je n’ai plus du tout envie de me baigner. Le vent assez fort. Des mouches qui volètent sur l’eau de la piscine. Peur bactério (je ne suis pas hypocondriaque pourtant). Plutôt envie d’aller jusqu’au champ de lave que j’aperçois un peu plus loin. Beaucoup plus loin finalement. De nouveau trompé par les distances. J’aurai fait une journée à 40 bornes.
Pour la première fois depuis le début de mon voyage, je peux manger dehors. Cari de thon- compote de pomme.
Des espèces de sternes (deux) des terres (je suis nul en ornithologie) me tournent au-dessus de la tête. Mais visiblement, elles ne sont pas équipées de l’option stuka JU-87 comme leurs congénères maritimes et ne me tombent pas dessus en piqué.
Grosse nuit après cette longue journée. Il pleut un petit peu.