Situé à l’ouest de Leh, le trekking de la vallée de Sham entre les monastères de Likir et de Lamayuru dans la région himalayenne de l’Inde au Ladakh est un itinéraire facile de 4/5 jours selon les points de départ et d’arrivée.
C’est par avion que le gros des trekkeurs arrive à Leh, la capitale du Ladakh. Depuis l’habitacle de la carlingue, les chaînes de montagne d’Himachal Pradesh, du Zanskar et du Ladakh défilent comme des cadeaux tombés du ciel. Les appareils photos crépitent tandis que celles et ceux qui ne sont pas à la fenêtre trépignent d’avoir pris un siège dans le couloir.
Acclimatation progressive
Leh est à 3500 mètres. Après l’atterrissage, l’altitude rappelle vite à nos corps non acclimatés qu’il faut prendre son temps avant de démarrer le trekking, accepter les maux de tête et vivre au ralenti, lire le premier jour et limiter ses déplacements. Le lendemain, toujours sans forcer quelques monastères bouddhistes à découvrir : le palais de Stok et de Shey, et la gompa de Thiksey, l’une des plus esthétiques du Ladakh.
Le trekking de la vallée de Sham, surnommé le baby trek par le Guide du Routard, est un trekking facile en raison de sa faible altitude. Il est idéal pour une première expérience de la haute altitude ou pour s’acclimater en douceur avant d’enchaîner avec un autre trek. En cas de signes persistants de mal des montagnes, redescendre le plus bas possible et rejoindre le cas échéant un des nombreux hôpital le long de la vallée de l’Indus ou de Sham. Testé par un membre du groupe 🙂
D’un monastère à l’autreLe trek démarre au village de Likir surplombé majestueusement par son monastère construit au début du XIIe siècle. Une centaine de moines de l’ordre « Gelugpa » réside dans l’enceinte rebâtie au XVIIIe siècle. Dans la salle de prières les moines récitent des tantras du Kangyour, le canon tibétain des paroles du Bouddha Siddhartha Gautama regroupant 108 volumes. Des « Om mani padme hum », le plus célèbre des mantras bouddhistes, est psalmodié comme un disque rayé. 4 jours de marche, un court transfert en voiture pour finir au monastère de Lamayuru, l’une des plus célèbres gompas du Ladakh de l’ordre Kagyupa. Posé sur un éperon rocheux, l’enceinte domine le village de Lamayuru. Au crépuscule, les murs s’illuminent des derniers rayons du soleil pendant que le village s’enfonce dans la pénombre. Les moines et les disciples se retrouvent alors sur les murets pour profiter de ces derniers instants avant de retourner dans la salle des prières. |
Montagnes arides et oasis de verdure
La physionomie du trekking alterne des passages lunaires et désertiques, des montagnes colorées et des vallées verdoyantes où coulent torrents et rivières le long desquels les peupliers et les saules s’épanouissent. Dans ces oasis de verdure sont installés les villages aux maisons blanches à étages. Tout autour, les champs d’orge constituent la culture principale même si les villages les plus riches comme celui de Tingmosgang ont aussi beaucoup d’arbres fruitiers, à commencer par l’abricotier.
A la mi-juillet, la récolte de l’orge n’a pas commencé dans les vallées. Il faudra attendre encore un bon mois pour qu’ici elle débute.
Alors que les rochers abritent de beaux spécimens de lézard, des perdrix chukar décampent à notre approche dans les alentours des villages. Elles trouvent là les ressources pour vivre et ne sont plus chassées par les villageois. Des bharals peuvent aussi être observés.
Avec qui partir ?Ce trekking a été réalisé avec l’agence francophone Voyages Karma India basée à Leh que je recommande chaudement. Créée en 2011 par Rachel Lafortune & Konchok Gailson, un couple Ladakhi-Québecquois au travail comme à la maison, l’agence propose aussi bien des trekkings que des découvertes du Ladakh en jeep ou en Royal Enfield. Contact : |
Nuit chez l’habitant
Ce trekking est réalisable 100% en guesthouse ou en camping chez l’habitant. De confort inégal, elles possèdent toute l’électricité mais pas forcément l’eau chaude ou de bons matelas.
Généralement, on boit le thé et on mange dans la salle à manger où trône aussi le four hivernal. Les étagères sont remplies de casseroles, tasses chinoises, photos et bibelots. Dans un autre coin, la télévision tourne en boucle sans que personne ne la regarde vraiment, du moins en fin de journée quand l’électricité se met en marche.
Les guesthouses sont surtout de beaux lieux de rencontre avec les populations locales. Il y a eu Stanzing Choton, la fille aux lunettes et sa maman Patma Dolma, Phuntsok, le doyen de 89 ans, son fils Tsering Patma et sa petite fille Lazes aux grands yeux arrondis.
Sham la, 4069 m
Chaque journée, un col débonnaire est à passer. Jamais très haut (pour le Ladakh). Le Pobe La, le premier col est à peine plus haut que Leh (3588 m), puis progressivement, on prend un peu de hauteur : Charatse La (3750 m), Tsermangchan La (3893 m), Temon la (3926 m) et Sham la (4069 m), le plus haut passage du trekking. Tous les cols sont sertis de drapeaux à prières. Chaque arrivée au col est annoncé triomphalement d’un « Kiki Soso Lhagyalo » (« les Dieux seront toujours vainqueurs »). Derrière le col, le village de Shindeyang marque la fin du trek. Pas le temps de nous reposer, demain débute notre seconde randonnée entre Lamayuru et Chilling. D’autres « Kiki Soso Lhagyalo » seront entonnés…
Informations pratiques
Comment y aller ?
Vol international jusqu’à Delhi. De nombreuses compagnies desservent la capitale indienne. Pour trouver votre vol au meilleur prix, utilisez notre comparateur de vols. Pour rejoindre Leh, deux options : l’avion (1h15) ou le bus via Manali (48h00).
Où dormir à Leh ?
Hôtel Green Ladakh : petit hôtel de 8 chambres à 15 mn du centre-ville (wifi gratuit). Plus calme, la Raku Guesthouse est une autre bonne adresse mais un peu plus éloignée des rues commerçantes.
Le trekking en chiffres
- 4 jours de marche
- Altitude maxi : 4069 m
- Dénivelé + cumulé : 2091 m
- Dénivelé – cumulé : 1842 m
- 39 km
- Etape 1 : Likir – Yangtang ; 10km ; D+ : 526 m ; D- : 271 m ; 4h00
- Etape 2 : Yangtang – Hemis Shukpachan ; 6km ; D+ : 357 m ; D- : 256 m ; 2h00
- Etape 3 : Hemis Shukpachan – Tingmosgang ; 11km ; D+ : 314 m ; D- : 698 m ; 3h20
- Etape 4 : Tingmosgang – Shindeyang ; 12km ; D+ : 902 m ; D- : 473 m ; 4h30
Livres
- Lonely Planet Inde du nord
- Grands Treks au Ladakh-Zanskar d’Elodie et Rambert Jamen : Topo de huit treks au Ladakh Zanskar dont celui de la vallée de Sham (fin un peu différente de notre périple)
- Carte de randonnée Olizane : trois cartes de randonnée au 1:150 000 couvrent le Ladakh et le Zanskar : nord, centre et sud. Le trekking dans la vallée de Sham est intégralement sur la carte nord.
Office de Tourisme de l’Inde : www.incredibleindia.org
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.