Evasés, allongés, ronds ou pointus… des dizaines de cônes de toutes les formes et toutes les tailles meublent l’horizon. Des volcans. Il y en a partout, où que se tourne le regard. Plus de 130 cratères hérissent Lanzarote ! Classée Réserve mondiale de biosphère par l’Unesco, elle a un caractère bien trempé. Le décor est particulier, l’ambiance tout autant. L’impression d’être en retrait de ce monde, sur une autre planète. Et plus les jours passent, plus j’apprécie cette île.
Pourtant, le premier contact est un choc. De voir tous ces volcans émergeant de la plaine, bien sûr. Et surtout les champs de lave, si noirs, qui semblent tout recouvrir. En traversant l’île dès le premier jour, je m’aperçois que ce n’est pas seulement une impression. Lanzarote en est littéralement tapissée sur un bon quart de sa surface !
L’île de la Graciosa, la bien nommée
L’arrivée à la Graciosa, la bien nommée, estompe ce sentiment de désolation. C’est une petite île à l’extrémité nord de Lanzarote, ceinturée par des eaux aux couleurs turquoise. Elle se trouve au cœur d’une réserve marine, le parc national de l’archipel Chinijo. Le bateau met une quarantaine de minutes pour contourner les dernières falaises et traverser le « Rio », en fait un large bras de mer.
Sans autres passagers que notre petit groupe, la navette accoste à Caleto de Sebo, un village de pêcheurs assoupi sous un beau soleil. C’est de là que partent nos premières balades, et les moins fatigantes. Elles font découvrir le littoral, au pied des falaises puis le long de belles plages de sable fin et doré qui donnent envie de prendre du bon temps, de piquer une tête. Des images de carte postale, un havre de sérénité.
Après deux jours de ce sympathique prélude, retour à Lanzarote. La Graciosa se laisse admirer une dernière fois d’en face, depuis les falaises de Famara –probablement les plus hautes– par-delà « El Rio ». Une vue plongeante qui permet d’embrasser aussi les îlots voisins, tout aussi photogéniques.
Puis direction notre premier vrai gros volcan, le monte Corona. Avec ses 609 m, il est l’un des plus hauts. La grimpette commence au sortir du village de Yé, dans les cultures. Souvent en terrasses, elles montent haut sur les pentes des dômes : pommes de terre, un peu de maïs aussi. Et pas mal de vignes, qui sont particulièrement étonnantes.
Comme partout à Lanzarote, chaque pied est en effet disposé au milieu d’une cuvette creusée dans les scories, elle-même entourée d’un muret de pierre sèche. Les scories retiennent l’humidité, les pierres protègent du vent tout en captant la chaleur. Autant dire que le petit blanc produit ici, un malvoisie très sec, nécessite pas mal de sueur !
Le Corona aussi me fera transpirer. Pas tant pour l’ascension, en l’occurrence un bien grand mot. Non, plutôt pour descendre dans son cratère puis remonter. C’est raide, bien glissant à cause des scories et des lapillis –des fragments de lave semblables à du gravillon– mais spectaculaire. Des couleurs de feu, une beauté sauvage.
Les Montagnes de Feu méritent toujours leur nom
Au fil des jours, je découvrirai bien d’autres volcans. Tous semblables, tous différents.
L’un des plus impressionnants, ne serait-ce que par sa taille, est la Caldera Blanca. Assurément, l’une des plus mémorables randonnées. La montée est belle, agréable. Le cratère surprend tant il est vaste, plus d’un kilomètre de diamètre. On marche sur les bords en profitant d’une vue exceptionnelle.
J’aperçois notamment les sommets des « Montagnes de Feu », le cœur du parc naturel de Timanfaya, au centre de l’île. Un site hors du commun, que je visite peu après. En autocar, comme tout le monde. Derrière les vitres –si le bus marque bien des arrêts aux endroits les plus intéressants, on ne met pas le pied dehors– je contemple les coulées de lave solidifiées, les crevasses et les cratères de ce paysage aussi torturé que splendide. Un champ de lave d’un seul tenant couvre plus de 200 km2 ! C’en est émouvant aussi, de se dire que tout est resté tel qu’en avril 1736, au terme de six ans d’effroyables éruptions qui ont secoué et transformé Lanzarote.
Avant de partir faire le tour du parc naturel, le visiteur a droit à quelques démonstrations explicites. De l’eau versée dans une crevasse produit un haut geyser de vapeur, de la paille maintenue au-dessus d’une autre s’enflamme spontanément tandis que les employés du restaurant font leurs grillades à la chaleur des entrailles de la terre ! Aujourd’hui encore les Montagnes de Feu méritent toujours leur nom.
Informations pratiques
Office de tourisme de Lanzarote www.turismolanzarote.com
Longue de 60 km sur 20 de large, l’île est située au nord-est dans l’archipel des Canaries, en Espagne donc, au large des côtes marocaines.
Petite structure basée à Carbonne dans le piémont pyrénéen et offrant un service personnalisé, Sur les hauteurs propose de nombreuses randonnées dans les Pyrénées et aux Canaries dont le circuit de 8 jours/7 nuits intitulé « Lanzarote, île de feu ».
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Un guide : Guide du Routard Canaries, 14€20.
Journaliste professionnel venant de la presse régionale, j’ai toujours aimé bouger. Au fil de mes pérégrinations, j’ai découvert le voyage à pied et à vélo, que j’apprécie énormément l’un comme l’autre. Et plus j’en fais, plus j’en redemande !