Printemps 2016. Les prochaines vacances sont programmées. Destination le Finnmark, la région lapone de la Norvège. Mon idée : en 15 jours : faire un roadtrip, observer les oiseaux et s’engager sur un trek de 4 jours.
Je dessine un itinéraire sur le fond de carte numérique norvégien avec un départ à proximité d’Alta. Je n’ai trouvé aucune trace GPS ni aucun récit sur cette partie du Finnmark. On m’a promis moustiques et météo capricieuse.
29 juillet. Le sac à dos n’est pas à l’arrivée à l’aéroport d’Alta. Heureusement que nous avions prévu une nuit à l’hôtel. Il n’arrivera que le lendemain soir. Seconde nuit au Thon Hôtel après avoir méticuleusement préparé le sac à dos. Le trek initialement prévu sur 4 jours se fera finalement sur 3. Moi qui avais préparé deux itinéraires, je n’ai plus à hésiter : le plus court est maintenant le seul envisageable.
Bjørnstad – Bivouac sur le plateau du Finnmark
- D+ : 600 m
- D- : 198 m
- Distance : 21,20 km
- Temps de marche : 6h30
Un taxi nous dépose à la sortie du village de Bjørnstad à quelques kilomètres au sud-est d’Alta. Un peu plus de 50 € la course. Tarif norvégien. C’est salé mais ça l’est moins que si nous avions loué une voiture pendant 4 jours.
Nous remontons une piste qui traverse une forêt assez touffue mélangeant de nombreuses essences différentes : pin et bouleau notamment. Dans le tapis forestier, les champignons poussent de partout. Je n’ai aucune connaissance en champignon, c’est dommage car ça aurait pu agrémenter nos plats lyophilisés. Il se met à pleuvoir. Ici les moustiques sont légions et Johanne leur sert de repas. Elle ne tardera pas à avoir quelques réactions allergiques comme à chaque fois. Je me fais moi aussi piqué mais dans une moindre mesure.
Le sentier se met à grimper et nous sortons de la forêt pour déboucher sur le Finnmarksvidda littéralement le plateau du Finnmark. Notre premier lac est devant nous. C’est le Tverrfjelltjønna. On pensait y faire une pause mais le vent nous a glacé à l’entrée sur le plateau. Du coup, on continue la marche. Nous n’allons pas explorer tout le Finnmarksvidda. Sa superficie représente quand même 22 000 km², soit environ 35% de la surface de la région du Finnmark.
On fait une pause repas après avoir passé une intersection entre deux chemins. On a prévu des plats lyophilisés chauds pour le midi comme le soir. L’après-midi, on s’enfonce dans un véritable bourbier. La zone était bien marquée « marécageuse » sur le fond de carte mais je ne m’attendais pas à autant de boue. Il nous faut slalomer entre les marais, la boue, trouver les meilleurs passages pour traverser les rivières sans ôter les chaussures. On passe un hytter au milieu de nulle part. Je dois dire qu’à un moment je me suis bien dit qu’on aurait du frapper à la porte pour s’abbriter de la pluie.
On ne rencontre pas grand monde sur le chemin. Deux VTTistes nous dépassent en nous faisant un signe de la main. En fin de journée, nous croisons deux pêcheurs qui nous indiquent un endroit sympa pour poser un bivouac le long d’une rivière. Pas de nom de rivière. Juste un point GPS 34 W 610790E 7750336N. Nous y planterons la tente. J’ai opté pour le modèle Anjan 2 GT, une tente légère avec une grande abside. C’est pratique en cas d’intempérie.
On finit la journée dans la tente à écouter les gouttes de pluie sur la toile, à lire, à discuter, à manger et à se réchauffer dans le sac de couchage. Entre deux averses, on part pisser avant de se blottir dans le sac de couchage qui sert aussi de séchoir à nos chaussettes et semelles trempées.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.