Mios -> Pyla-sur-Mer – 21 km

Circuit pédestre, plus de 210 kms, 3 départements parcourus, une quinzaine de villages traversés

Focus Rando :Mios -> Pyla-sur-Mer – 21 km

Ultime journée de randonnée intensive, cette étape clôturait ainsi le plus long itinéraire que j’ai accompli en solo. Deux semaines, avec une simple halte prolongée pour visiter Marquèze ! De surcroît, pour la première fois depuis mon départ, je connus la pluie. Fine, malodorante, elle s’insinuait dans le ciel matinal sans crier gare.

Une particulière habitude me guida, après la douche, vers la salle du petit-déjeuner. Un plateau tel que je les avais connu précédemment m’invita à une dégustation sans vergogne. Mon hôte s’était retiré dans son jardin, je l’entendais couper, bêcher. En silence, je savourais la pièce principale, avec vue sur les palmiers extérieurs et la fameuse rivière Eyre. Des photos familiales s’illustraient sur le buffet principal et sur quelques commodes.

Le fils apparut, âgé d’une douzaine d’années ; son premier réflexe a été d’allumer la télé, puis de me dire bonjour. Il visionna un film que j’observais du coin de l’œil. Un cartable siégeait à ses côtés, alors qu’il s’enfonçait confortablement dans un canapé. Sa jeune sœur se joignit à lui. La mère, belle femme à la distinction confirmée, les pressa à se rendre à l’école. Elle prit le temps de me saluer, mais pas celui d’engager la causette en ma compagnie. A neuf heures passées, le trio partit dans une des deux voitures.

Paré pour ma nouvelle journée, mon gros sac me saucissonnant le dos, je sortis par une porte dérobée et chercha mon hôte. Brandissant une carte, je le questionnai sur les environs. Je partis pendant qu’un crachin salissait mes pas et me forçait à utiliser une capuche.

Persistance de la grisaille dans un ciel ténébreux, suite à une lignée d’un azur sans tâche, je fus malgré tout satisfait d’avoir connu, ces deux dernières semaines, une météo clémente.

Un bilan sur cette itinérance s’impose, en l’occurrence pour me remémorer l’ensemble des étapes franchies avec succès. Il faut bien l’avouer, lors de mes préparatifs, je craignais de ne pouvoir respecter scrupuleusement mon tracé. Avancer en terrain inconnu, sans connaître les gens chez qui dormir, sans l’assurance de bien conclure mes escales selon ma perception toutefois relative et, de surcroît, redoutant les caprices du temps, tout ceci m’engageait à une prudence extrême que j’ignorais jusqu’à lors. Instructif et décisif, ce voyage au final fut un modèle pour mes randonnées à venir. Le nombre de rencontres humaines, de villages traversés, les angoisses emboîtant le pas aux petits plaisirs, sans oublier ma découverte d’une région en profondeur, forgeaient en moi un esprit différent, une vision changeante et une volonté farouche d’achever toujours tout ce que j’amorçais, même au péril des obstacles. Rien de tel pour se jeter corps et âme dans un prochain circuit, à la difficulté encore croissante et sans faillir.

Séjourner chez l’habitant reste le moyen le plus sûr pour éviter d’être frappé par la déception mais recevoir un regard différent sur la région visitée. Malgré les déconvenues ou les exceptions en la matière, la plupart des hôtes sont attachants et donnent envie de revenir chez eux.

Mon parcours depuis Mios jusqu’à Arcachon fut moins humide que ses premières heures. Mon ami le soleil balaya, à coups de rafales, les derniers nuages persistants et signa ainsi sa domination totale. La chaleur tomba à nouveau sur mes épaules. Pour autant cette canicule tardive fut à peine semblable aux jours précédents, elle devenait par moments envahissante, mais pas au point de me ralentir ou m’asphyxier.

Aux portes du Bassin d’Arcachon, le village Balanos, à une faible distance de Mios, reniflait déjà les senteurs marines du large. A la sortie de Balanos, je récupérai un autre chemin de Compostelle, Voie de Soulac. Il longeait l’autoroute A660 jusqu’à Arcachon. Les bornes coquillages, bien connus des pèlerins, me remettaient sur la bonne route, si jamais je me perdais, bien que je fisse le sens inverse de mes compatriotes. Le passage bruyant des voitures devenait aussi une bienfaisante indication pour me localiser. Dans l’après-midi, je dépassais les premiers parcs de loisirs. Je contemplais avec ravissement la forêt de pins, celle-là même que je devais traverser de long en large en vélo durant ma semaine dans le bassin. Je suivis les pistes cyclables avec tranquillité.

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La traversée de la commune du Teste-de-Buch, seule condition pour parvenir à mon étape suivante, perdura une heure entière, sous un soleil renaissant et une chaleur de mieux en mieux accablante. A la croisée de la N250 et du boulevard Louis Lignon, direction Pyla-sur-mer, je fis une halte dans un espace vert me procurant une étendue d’ombre plus que satisfaisante. J’étudiai la situation. A 18h30 passées, quatre kilomètres environ étaient nécessaires pour rejoindre Pyla-sur-mer, en y majorant un kilomètre pour gagner la maison d’hôte. Trop, compte tenu de l’heure tardive et de mon découragement à poursuivre.

D’autre part, la route donnait face au soleil éblouissant. Ces divers états de fait m’incitèrent à téléphoner à mon hôtesse pour être récupéré. La femme auprès de qui j’avais réservé la chambre, le mois dernier, fut la même interlocutrice au téléphone. Très vite, comprenant mon désarroi, elle fut embêtée : elle attendait sa fille pour vingt heures car celle-ci ne possédait pas les clés de la maison. Je lui donnai ma localisation. Elle me promit de m’appeler sitôt sa fille rentrée.

Quinze minutes découlèrent ainsi, durant lesquelles, un petit carnet en spirale sur mes genoux, je retranscrivais cette ultime étape. Mon portable se mit à rugir, la mère au téléphone estima m’avoir repéré sur un plan. Nous nous efforcions de nous mettre en accord sur le vrai lieu de mon espace vert, à l’aide d’indice, de noms de rues et de l’hôpital à proximité. Au début, elle pensait me situer, puis elle douta et, enfin, elle fut convaincue de ma situation géographique. Dans l’attente du retour de sa fille, elle me communiqua la marque de sa voiture, une Golf noire, et en échange je lui transmis ma tenue. Raccrochant, je pris sur moi-même pour patienter à nouveau, selon une durée incertaine.

Les minutes passant, je reçus un nouvel appel. Affolée, mon hôtesse ne m’apercevait pas. Du coup, je doutai des informations que je lui avais données ; aussi, sac aux épaules, je repris mon chemin. Je passai sur un pont, aveuglé par le soleil. A un carrefour, je guettai les pancartes directionnelles pour accumuler les signes de ma position. Derrière moi, un klaxon me fit bondir. Une voiture noire s’interrompit à ma hauteur. La conductrice m’interpella par mon nom, auquel je répondis par la positive. Une jeune fille à l’avant descendit et se plaça sur les sièges arrière. Un gros chien trônait à ses côtés.

Madame Châtillon, à la voix fluette, exprima son soulagement de m’avoir récupéré. Elle me conduisit chez elle, sur les hauteurs de Pyla-sur-Mer, dans un quartier résidentiel. D’emblée, dès les premiers pas dans le vestibule, je sus que mon séjour serait agréable. Mon installation dans ma chambre, que je devais occuper une semaine durant, scella cette hypothèse : agréable et tapissée d’un papier peint représentant des phares célèbres, avec salle de bains et salle de douche privative, elle donnait sur une piscine.

Obéissant uniquement à un repos fort mérité, j’acceptai l’invitation de mon hôtesse pour me languir sur un transat de la terrasse extérieure, un jus de fruit en main. Face à moi, elle me cribla d’interrogations auxquelles mes réponses furent teintées de lenteur et, parfois, d’une respiration haletante. Je narrai alors mon palmarès du jour. S’ensuivit la liste complète des étapes franchies. Ebahie, elle me réclamait des détails. Puis j’avouai la raison de ma venue par ici, pour visiter une curiosité locale.

Le mari vint, à vingt heures passées. Et je repris une partie de mes explications.

La soirée, je m’affalai sur mon lit, incapable de répartir déjà mes affaires dans l’armoire. Une baie vitrée coulissante séparait la chambre de la terrasse. Je l’ouvris pour laisser filtrer un peu de fraîcheur, en prenant soin de tirer une partie du rideau afin de ne pas être aperçu de mes hôtes. Je m’endormis comme une masse.

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