Vendredi 27 juillet
Levé 6h, départ 7h, il fait beau, je dois en profiter pour passer le col aujourd’hui ! Il faut franchir encore la rivière par trois fois. Je peux l’éviter à deux reprises en contournant par dessus des falaises, en suivant l’une des innombrables traces d’animaux. Plus je rentre dans la vallée, plus les nuages s’amoncellent. Aïe aïe ! Quand ce que je pense être le dernier vallon final se profile, un épais brouillard sombre le recouvre… Il est alors 11h, et je n’ai pas envie de m’engager dans les derniers 500m de dénivelée avec cette météo, d’autant plus que j’entend le tonnerre gronder au loin.
Je mange près d’un ruisseau, guettant le tonnerre. Je n’ai vraiment pas le coeur de m’avancer dans ce brouillard là-bas. J’analyse le mouvement des nuages, je calcule. Un flux puissant remonte la vallée d’où je viens, et pousse des nuages de plus en plus épais et sombres. J’avance de 30 minutes, je ne le sens pas, je plante la tente et j’attend. Un orage passe, je suis bien sous la tente ! Il est 13h déjà, je vais bien devoir y aller un jour. Le brouillard se lève 5 minutes, j’en profite pour visualiser au mieux la forme de la fin de la vallée, et ce que je pense être l’emplacement du col. La tente aussitôt repliée, les nuages se referment sur moi. Silence un peu angoissant. Discussion avec moi-même : "Au dessus de moi, c’est plutôt blanc ou noir ?". Grande question ! Je monte incertain. Je ne vois plus de chemin, on peut se perdre très facilement dans le brouillard, dans cette dernière partie. Le vent se lève progressivement, j’espère que cela marque l’approche du col ! Tout à coup je trouve que tout devient très sombre : mon gris-blanc est devenu gris-noir ! Le tonnerre revient au loin. J’ai la totale : maintenant c’est le tour de la grêle. Je monte à bloc un pierrier instable où l’on a tôt fait de glisser; les muscles me brûlent de partout, je ne vais pas redescendre maintenant ! Mes poumons explosent, je perd le chemin, je m’oriente au feeling dans ce brouillard intense.
Ouf, je franchis le col ! Je suis cramé physiquement, soulagé, mais ça redescend doucement de l’autre côté, trop doucement. Je presse le pas afin de perdre le plus vite possible de l’altitude. 15h. Le tonnerre tonne derrière, mais à bonne distance. "Ah ah, col de Shamsky, je t’ai dompté, Salara Saz, me voici !" me dis-je tout haut !
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Naïf : plus j’avance et descend, plus je me sens à l’aise certes, mais quand je me retourne ce satané brouillard me suit de trop près ! Et surtout, cette masse de nuage est sombre, trop sombre… Je pensais rapidement tomber sur Salara Saz dès le col franchit, mais ce n’est pas le cas. Un chemin se profile, faisant flanc à droite puis rejoignant une crête. Avec la fatigue accumulée, c’est un peu dur pour le moral. Alors que je réalise cela, l’immensité sombre du brouillard a rempli toute la vallée, et c’est maintenant un vent de tempête, et un rideay de neige qui s’abat sur moi, en rafale. Un terrible orage vient dans ma direction, je ne peux vraiment pas faire la crête dans ces conditions, et descend me réfugier au fond de la vallée, 300m plus bas. Mes doigts sont glacés, je m’abrite entre deux rochers sous mon poncho et attend. La montagne ne m’aura vraiment rien épargné !
Cet orage enfin passé, je rejoint en deux heures les crêtes, et passe dans le vallon d’à côté. Je vois alors une jaïloo ! Ouf, je suis épuisé. Une heure de plus, et j’y arrive, il est 18h. J’approche du plus grand groupement de yourtes (3), des enfants m’accueillent, suivi du père (qui s’avère être le chef due la jaïloo), qui me fait un grand "Salam" et me souhaite la bienvenue à Salara Saz ! Je dois vraiment avoir l’air très fatigué. Il m’aide à enlever mon chargement et m’invite dans la grande yourte, alors que le neige s’abat dehors.
L’ambiance est festive dans la yourte, et pour cause : c’est l’anniversaire du chef. Il y a une vingtaine d’amis et menbre de la famille, des tables remplies de nourritures, et moi au milieu de tout ça, qui me réchauffe et reprend peu à peu mes esprits. Tout le monde est joyeux, curieux, accueillant, bienveillant. Je me rempli rapidement l’estomac, et sympathise avec Aïda, une jeune professeur de russe de Shamshy, et son bébé.
Je vais plus tard planter ma tente juste à côté de leur yourte, et les rejoins aussitôt pour faire la fête et danser avec eux dehors dans le froid, sur la musique kirghize et ouzbèque que crache le haut parleur du vieux wagon accolé aux yourtes. Je suis le photographe officiel de cette soirée, la vodka (et le thé) coule à flot.
Quelle journée !