Prologue : Du Col du Lautaret au refuge de l’Alpe de Villar d’Arène
Pour ce week-end prolongé de Pâques, notre plan initial était d’aller en Vanoise… mais on annonce une meilleure météo du côté des Ecrins. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir nous décider à la dernière minute si bien qu’un certain nombre de refuges affichent complet. Nous nous rabattons donc sur les refuges encore disponibles : refuge de l’Alpe de Villar d’Arène, refuge du Glacier Blanc, refuge du Châtelleret et imaginons notre tour pour les relier.
Accès et transports
Pour atteindre le massif des Ecrins, il faut rejoindre la vallée de l’Oisans. Ce départ est accessible en bus par la ligne Grenoble-Briançon (attention, la route pour relier Bourg d’Oisans à la Grave n’est pas toujours accessible suite à un gros éboulement au niveau du lac de Chambon : un tunnel a été repercé mais dans l’attente de la fin des travaux, il est parfois nécessaire d’emprunter une route de secours…pensez à vous renseigner !)
Depuis les Hautes-Alpes, il est également possible d’effectuer ce tour en démarrant par le refuge du Glacier Blanc accessible depuis le Pré de Madame Carle au-dessus du village d’Ailefroide (accès en bus uniquement l’été).
Cette fois, nous partons en blablacar pour quitter la métropole grenobloise direction le royaume sauvage des montagnes des Ecrins. Déposé au col du Lautaret, ça fait bizarre de démarrer au bord d’une route au milieu de nulle part…
mais avec cette option, nous chaussons immédiatement les skis.
Direction le refuge de l’Alpe de Villar d’Arène
Il s’agit alors de rejoindre le refuge de l’Alpe de Villar d’Arène par le sentier des Crevasses, nous évitant l’option habituelle de la remontée du vallon depuis Villar d’Arène qui est actuellement déneigée et impose plus de dénivelés.
Aux dernières lueurs, la vallée et les montagnes sont silencieuses… seule présence au loin, le refuge de l’Aigle qui brille désormais dans la nuit.
Bon, il fallait s’y attendre, après quelques virages de montée et de descente dans la neige, ce sentier n’est pas de tout repos vu qu’il traverse quelques ravins. Heureusement pour nous, le sentier en balcon est plutôt bien déneigé (il peut être dangereux sinon !) mais quelques passages nous obligent à redoubler de prudence : zone d’éboulis instables, boue, névés,… Cette première étape donne le ton de notre aventure.
Au détour du chemin, un chamois semble surpris de nous voir arriver si tôt dans la saison. Nous parvenons à la nuit bien tombée au refuge où nous accueillent gentiment les gardiens ; ici pas de souci pour arriver tard (en prévenant), ils ont l’habitude le vendredi soir ! Avec l’heure tardive, nous préparons vite notre merveilleux repas : nouilles chinoises assaisonnée à la soupe de légumes.
Amateur de montagne depuis longtemps, c’est d’abord les Alpes du Sud et la vallée de l’Ubaye qui m’ont émerveillé durant mon enfance. Désormais accompagnateur en montagne et fréquentant principalement les massifs alpins, je ne rate pas une occasion de découvrir ou faire découvrir les montagnes sauvages hors des sentiers battus, en posant parfois mes chaussures dans des contrées plus exotiques comme l’Himalaya.
Pour peu que l’on se laisse un peu porté par l’imprévu, la montagne offre un terrain propice à l’aventure, une aventure souvent forte quand elle est partagée avec d’autres et j’espère donc vous transmettre un peu ce virus de la montagne au travers de mes récits.