De retour d’une semaine de randonnée sur le Khopra Trek, un itinéraire qui relie des lodges communautaires dans les Annapurna, me voici de retour à Katmandou avant de repartir randonner dans la vallée de Katmandou.
Je reste peu de temps en ville. Je passe voir Durbar Square. C’est l’effroi. Mon cœur se glace, mes yeux paniqués cherchent les temples. A leurs emplacements, des tas de briques et parfois une pancarte d’informations sur le temple défunt. Les tremblements de terre du printemps 2015 n’ont pas épargné Durbar Square. Même le palais royal est mal en point. Le site a pourtant réouvert ses portes et les népalais sont toujours aussi nombreux à venir sur place. A côté de ça Thamel, où je loge, semble plus en forme.
De village en village dans la vallée de Katmandou
C’est depuis Changu Narayan (1 500 m) à 12 km à l’est de Katmandou que démarrent mes trois jours de trek avec Allibert Trekking. Nous passons la porte du village et remontons la rue bardée d’échoppes à thangkas, littéralement les rouleaux peints. Quelques maisons montrent des signes du séisme mais dans l’ensemble le cœur du village a tenu bon.
Sur la colline se dresse le temple de Changu Narayan connu pour être le plus ancien du Népal (Ve siècle pour les parties les plus vieilles). C’est un édifice hindouiste dédié à Vishnu. Il fait partie des 7 sites de la vallée de Katmandou classés par l’Unesco. Voilà pour l’Histoire. Aujourd’hui, le temple est toujours debout mais des poutrelles en bois le soutiennent et des militaires protègent le site. Le temple a été lourdement touché mais comme les népalais, il est toujours debout. Avec les fonds de l’Unesco, il retrouvera, j’en suis sûr, ses lettres de noblesse.
Nous quittons le centre du village en direction de Nagarkot. Les hameaux aux abords de Changu Narayan ont été lourdement touchés. Les familles dorment parfois sous des tentes, elles ont le plus souvent reconstruit leur maison en tôle en attendant des aides humanitaires ou étatiques pour éventuellement reconstruire comme avant. Je me rappelle parfaitement de cette femme devant sa tente bleue offerte par une ONG chinoise. Elle était rayonnante de bonté. Pas une once de misère dans son regard. Je l’ai photographié. Elle m’a fait un bien fou cette dame. Quelle résilience !
Chhapdada, Mulakot, Tamangau, Karligau et Deuralibhanjyan se succèdent au rythme de nos pas jusqu’à ce que nous arrivions sur Nagarkot. Nous ne verrons pas de touristes de la journée mais partout, le même sourire nous accueille comme un refrain sans fin, comme une leçon d’humanité.
Nagarkot et Dhulikhel : panorama sur l’Himalaya
Nagarkot (2 100 m) et Dhulikel (1 500 m) sont bien connus des backpackers qui s’y rendent le plus souvent à la journée depuis Katmandou. Les deux petites villes n’offrent que peu d’intérêts en elle même mais elles ont un atout de taille : elles possèdent l’un des plus beaux panoramas sur l’Himalaya.
Imaginez, d’un seul regard, voir l’Himalaya des Annapurna à l’Everest. Nagarkot et Dhulikel le permettent. Pour être tout à fait franc, je n’ai pas vu ni le coucher ni le lever de soleil depuis Dhulikel. Je me fis à ce que m’a dit Kshitij, mon guide. Mais depuis la crête de Kattike Danda, bon Dieu, qu’il est beau ce panorama du côté de la plateforme d’observation. Il serait dommage de venir à Katmandou sans passer par Nagarkot.
La vie continue, les villages se reconstruisent
Des maisons ont été détruites, des gens sont sans doute morts dans les villages que nous avons traversés. Mais la vie continue comme dit le proverbe. Les écoliers continuent à scander « Namasté » à tous les voyageurs de passage et après avoir paré au plus urgent, les maisons se reconstruisent, les potagers donnent de nouveau des fruits et des légumes et les villageois travaillent dans les champs.
A Balthali, ville d’arrivée de la randonnée, les hommes sont à la fabrication des briques pendant que les femmes les transportent jusque sur les lieux de reconstruction des maisons. Là, d’autres hommes remettent sur pied une maison. Brique après brique, le Népal se reconstruit, plus lentement que prévu à cause du blocus de l’essence qui frappe le Népal. Mais le pays se reconstruit. Alors de mon vœu le plus cher, j’espère que les trekkeurs reviendront pas après pas. Le Népal a besoin de nous. C’est décidé, j’y retourne en 2016.
Informations pratiques
Comment y aller ?
Qatar Airways propose des vols journaliers pour Katmandou au départ de Paris CDG. C’est l’une des meilleurs compagnies pour se rendre au Népal. Pour trouver votre vol Qatar au meilleur prix, utilisez notre comparateur de vols.
Avec qui partir ?
Cette randonnée a été réalisée avec Allibert Trekking qui propose 38 circuits accompagnés au Népal, 6 en liberté et 1 famille.
Difficulté du trek
Trek facile dans l’ensemble mais avec une longue 2ème journée de marche. Et l’altitude reste très modeste pour le Népal.
- J1 : Changu Narayan – Nagarkot : 13 km – 764 m + / 372 m –
- J2 : Nagarkot – Dhulikhel : 25 km – 1120 m + / 1489 m –
- J3 : Dhulikhel – Balthali : 17 km – 1020 m + / 1070 m –
Possibilité de découper les longues étapes en 2 journées.
Où dormir ?
- Hôtel Country Villa à Nagarkot : un hôtel d’un bon confort pour le Népal. Belle vue sur l’Himalaya.
- High View Resort à Dhulikhel : confort bien plus rudimentaire que le précédent mais la vue est paraît-il très belle. Pas de chance, la brume envahissait les lieux lors de mon passage.
- Balthali Village Resort à Balthali : perchée sur une colline, l’hôtel jouit d’un bel emplacement. Personnel très sympathique. Les chambres mériteraient un petit rafraîchissement.
Livres
- Guide Lonely Planet Népal
- Carte Around Kathmandu valley au 1:60 000
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.