Randonnée dans les monts Knuckles

Récit de deux jours de randonnée dans les monts Knuckles au Sri Lanka entre forêt tropicale, rizières et rencontres avec les villageois.



Focus Rando :Randonnée dans les monts Knuckles
2 jours +1825 m/-1105 m 3
Randonnée Ligne Chez l habitant
Forêt et Montagne Janvier, Février, Mars, Novembre, et Décembre

Cela fait déjà quelques jours que je suis arrivé au Sri Lanka avec La Balaguère. Après la découverte des sites historiques de Sigirîya Rock et de Polonnaruwa, me voilà parti avec mes camarades de voyage pour deux jours de randonnée dans les monts Knuckles.

Narangamuwa – Meemure

 + 725 m / – 785 m 14 km  5h00

Le bus nous dépose en bout de route au village de Narangamuwa. Nous chargeons nos sacs à dos devant des villageois médusés. Je vois bien qu’ils ne comprennent pas bien ce que nous venons faire ici. Le temps semble s’être arrêté ici. On est bien loin de la frénésie de Colombo.

Derniers regards sur ces femmes portant le sari et ses hommes en sarong.

Il est 10h15 quand nous nous élançons par un chemin qui monte raide dans la forêt tropicale. Il fait chaud et humide. Rapidement, les sangsues viennent nous rendre visite. En chemin, Inoj, le guide, nous a arrêté dans une échoppe pour nous crémer de baume du tigre. L’odeur éloignerait les sangsues. En bon cartésien moyen, je n’achète pas de baume du tigre.

Le massif des Knuckles tire son nom d’une série de sommets et crêtes sur son flanc ouest qui ressemblent aux phalanges d’un poing fermé. Ce sont les britanniques qui l’ont nommé ainsi. Les cinghalais l’appelle traditionnellement Dumbara Kanduvetiya, la chaîne des montagnes brumeuses.

Tout le monde dégouline de transpiration, même sous le couvert forestier bien épais de la Knuckles conservation forest. La forêt justement présente un grand intérêt du point de vue de la biodiversité. Bien que la forêt couvre moins de 0,5% des terres du pays, elle abrite près de 33% des arbres, arbustes, fleures et plantes du Sri Lanka. Ce n’est donc pas un hasard si la Knuckles conservation forest est inscrite depuis 2010 sur la liste du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.

Les animaux ne sont pas en reste avec la présence du léopard, du Sambar, du cerf axis, du sanglier, de l’écureuil géant sans oublier les 14 espèces d’oiseaux endémiques, les 28 espèces d’amphibiens et 54 espèces de reptiles.

Pendant 4 heures, nous progressons plutôt lentement à coup de petites montées et de descentes au milieu de cette végétation tropicale. Par endroit la forêt laisse à peine passer la lumière. Dire que nous sommes en pleine journée. Nous ne voyons pas de mammifères, ni d’oiseaux, ni de reptiles. Seuls les moustiques et les sangsues s’offrent à nous ou plutôt nous à eux ! Et encore, nous ne sommes pas tous égaux face aux sangsues.

Et puis soudain, nous sortons de la forêt et longeons les premières rizières de Meemure. En me retournant, j’aperçois le Lakegala, un sommet qui pointe à 1252 m. Avec sa forme si caractéristique, la montagne sert d’aber à tous les habitants de cette partie des monts Knuckles.

Des hommes travaillent dans les rizières laissées en jachère l’année précédente. La prochaine récolte est attendue pour la mi-avril. Meemure, l’un des villages les plus reculés du Sri Lanka, vit essentiellement de la culture du riz et du poivre. Son nom signifie le lieu des mangues car on y trouve des manguiers dans la forêt. Il y a tellement d’espèce d’arbres qu’il aurait pu s’appeler autrement entre-nous.

Je ne suis pas mécontent d’arriver à la Gamagedara homestay de Kumai et Wasantha. Thé, petits biscuits et bière nous attendent avant de prendre une douche froide mais ô combien agréable.

Je pars faire un petit tour à la rivière Heen et reviens à la homestay. Wasantha s’affère en cuisine à préparer le dîner. La maison dispose de cinq chambres avec des matelas posés sur le sol. Le confort est sommaire mais c’est propre et l’accueil est adorable.

Meemure – Corbet’s Gap

 + 1100 m / – 320 m 11 km  4h00

J’ai passé une nuit plutôt bonne même si j’ai eu un peu froid en fin de nuit. Et oui, même au Sri Lanka, il peut faire un peu frais en altitude.

Je sors de la homestay faire quelques photos du Dumbaanagala (1644 m) alors que le soleil illumine timidement de ses premiers rayons. Des femmes sortent du village habillées avec un sari blanc. Je vois bien qu’il y a une raison mais je n’en comprends pas le sens. C’est Inoj qui me dira pendant le petit-déjeuner qu’elles portent des vêtements blancs car elles se rendent au temple en ce jour de Poya. C’est à la fois le jour de la pleine lune et une fête importante pour les bouddhistes.

Il est temps de dire au revoir à Kumai et Wasantha. Nous mettons un peu de temps à quitter le village car enfants et adultes sont à la maison ou dans le village en ce jour de fête. Nous échangeons des sourires, des grimaces parfois, de simples regards bienveillants le plus souvent. Leur vie est simple, et même si elle ne doit pas être facile tous les jours, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le bonheur. Sont-ils plus heureux que nous avec leur mode de vie ?

A la sortie du village, nous traversons de nouvelles rizières. Un système d’irrigation permet d’arroser l’ensemble des étages des rizières en terrasse. Des femmes quittent les rizières avec un sac de 20 ou 25 kg de riz sur la tête. Malgré la charge, elle marche avec élégance et le sourire ne quitte pas leur visage. D’une certaine manière, elles m’imposent le respect.

Une autre dame cinghalaise vérifie un champ fraîchement planté. Elle vient vers nous quand nous passons près du champ. Nous traversons à nouveau la rivière Heen et j’aperçois une dernière fois le sommet pointu du Lakegala mais avant de nous enfoncer dans la forêt le guide nous asperge les pieds d’une solution secrète pour faire fuir les sangsues. Moi qui me suis fait sucer le sang trois fois la veille, je suis bien attentif à ce qu’il m’en asperge partout. Bon finalement, ça n’empêchera pas les sangsues de sucer mon sang. Au finla, ça n’est pas très grave. Se faire sucer le sang ne fait pas mal et ça permet à une espèce de perdurer.

On ne reste finalement pas très longtemps en forêt comparativement à la veille. On récupère une petite route de montagne des monts Knuckles qui grimpe assez fort. Petite route mais fort trafic. En ce jour de Poya, les villageois se sont donnés rendez-vous pour faire la fête. Et bien que l’alcool soit interdit, on voit quelques jeunes déjà bien éméchés dans leur véhicules, tantôt un tuk-tuk, tantôt une jeep, tantôt un camion.

Un bruit attire mon attention dans la forêt. Un groupe de semnopithèque blanchâtre se déplace de branche en branche. C’est l’une des trois espèces de singe présente au Sri Lanka. L’espèce y est même endémique.

Pendant toute la montée vers Corbet’s Gap, nous avons les 1644 m du Dumbaanagala en point de mire. Je l’aime bien ce sommet. Il m’aimante depuis que je l’ai vu pour la première fois la veille au soir. On est tous heureux d’atteindre le col et de voir le bus qui nous attend pour poursuivre notre découverte du Sri Lanka. Dans quelques jours, nous marcherons aussi deux jours dans la région du thé dans un environnement finalement assez différents des monts Knuckles.

Cahier pratique

Comment s’y rendre ?

Vol international jusque Colombo.

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Avec qui partir ?

J’ai effectué les deux jours de randonnée dans les monts Knuckles lors d’un voyage de deux semaines avec La Balaguère. Le séjour s’intitule Sri Lanka, un goût de paradis.

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