Randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal

2ème portion de ma traversée du Massif Central à Pied : 6 jours de randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal. Récit, vidéo & trace GPS.


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Focus Rando :Randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal
6 jours +4230 m/-4462 m 3
Randonnée Ligne Chambre d hôtes, Gite d étape, et Hôtel
Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Voici le récit, la vidéo et la trace GPS de mes 6 jours de randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal. Cette randonnée en Auvergne entre les départements du Puy-de-Dôme et du Cantal est la seconde portion de ma traversée du Massif Central à Pied. Elle est intégralement dans le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne.

La 1ère portion de ma traversée du Massif Central entre le Puy de Dôme et le massif du Sancy a démarré au pied de Vulcania pour rejoindre Besse-en-Chandesse en 5 jours. N’hésitez pas à lire le récit, à regarder la vidéo et à télécharger la trace gps de cette 1ère portion avant de lire/regarder/télécharger ma randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal.

Comme pour la 1ère portion, je marche avec Romain qui filme. Nous sommes en randonnée en liberté avec Chamina Voyages qui s’est occupée de réserver les hébergements, de transporter les bagages et m’a remis cartes IGN et topo-guide de l’itinéraire.

La vidéo de ma randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal

Avant d’aller plus loin dans le récit, regardez la vidéo réalisée pendant les 6 jours de randonnée :

La vidéo est aussi notre page Facebook, Youtube.

Besse-en-Chandesse – La Godivelle

 + 715 m/ – 636 m  22,3 km Gîte des Sagnes

Il est 8h45 quand je quitte l’auberge de la Petite Ferme pour rejoindre le centre-ville de Besse-en-Chandesse que l’on nomme aussi Besse-et-Saint-Anastaise. Besse-en-Chandesse est une cité médiévale labellisée « Petite Cité de Caractère » dont le centre-ville compte pas moins de huit bâtiments classés au titre des Monuments Historiques.

J’étais déjà passé dans la ville fortifiée lorsque j’ai marché sur le GR30. A la différence de mon premier passage, il fait beau ce matin. Mais comme la première fois, je suis fasciné par cette architecture et cette roche sombre qui confère à la cité un caractère tout à fait unique. Cette roche, c’est de la trachyandésite, d’origine volcanique bien entendu.

Je quitte Besse-en-Chandesse avec Romain pour rejoindre rapidement le lac Pavin distant de quelques kilomètres. 800 m de diamètre pour ce lac circulaire presque parfait. Il détient aussi plusieurs records. C’est le plus profond d’Auvergne (93 m), c’est aussi le plus jeune lac de cratère (maar) de France métropolitaine (6900 ans).

Je poursuis mon étape plein sud par la forêt des Fraux en suivant les indications du GR30 et GR4A. Je passe des laquets bien jolis, m’arrête quelques instants sur le bord du lac de Montcineyre. Le lac est une réserve d’eau potable pour le Sivom. Baignade, canotage et pêche y sont strictement interdits.

J’entre dans Compains, un petit village de campagne construit sur la coulée de laves du Puy de Montcineyre. Au cœur du village, l’Eglise Saint-Georges mérite qu’on s’y attarde un peu. Classée aux Monuments Historiques, elle a été fondée entre les XIIIème et XIVème siècle. Elle possède une nef romane à deux travées et un chœur gothique à travée unique.

Je casse la croûte puis entame la montée sur le plateau du Cézallier. Le temps se couvre. Je me souviens avoir bien pris la pluie ici même quand j’étais de passage sur le GR30. Pas une petite pluie, un gros orage. J’accélère le pas pour ne pas que l’histoire se répète.

J’arrive au gîte des Sagnes de la Godivelle un peu avant 16h00 sous une fine pluie. Finalement, l’orage n’est pas tombé.

La Godivelle – Les Prades

 + 519 m/ – 638 m  20,4 km La Ferme des Prades

Avant d’entamer cette seconde étape de ma randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal, je me lève tôt pour assister au lever du soleil sur le Cézallier. Et là, c’est la claque. Les nuages bercés par l’arrivée du soleil vont et viennent au creux des talwegs et serpentent entre les conifères. J’ai rarement vu un lever de soleil aussi spectaculaire. Je suis bouche-bée.

Après un petit déjeuner vite avalé, je reprends la route. Chaque jour qui passe, je me sens plus léger dans l’âme et le cœur. Je lâche-prise.

Le topo-guide de Chamina propose deux itinéraires pour rejoindre les Prades : un par beau temps avec un balisage irrégulier (parfois inexistant) et un autre par mauvais temps. La météo semble se tenir. C’est parti pour l’itinéraire par beau temps.

Je suis au démarrage le balisage du tour du Cézallier qui figure dans notre liste des 10 treks inconnus à faire absolument. On est au cœur du Cézallier. On lui donne souvent des airs d’Ecosse ou de Mongolie. Ce n’est pas faux mais c’est en même temps totalement loin de la réalité. Terre d’estive, le Cézallier est un ensemble de plateaux granitiques jalonné de collines et de petits sommets.

D’ailleurs, en parlant de sommets, celui du jour est le mont Chamaroux (1476 m), je suis entré dans le département du Cantal en m’y rendant. Surplombé d’une croix, il offre un joli panorama à 360°.

La prochaine montagne de la journée est la montagne des Huides (1449 m). On passe des burons et traversons des champs. La fin d’étape est en grande partie hors sentier. Je me perds un peu aussi. Il faut parfois passer sous les fils barbelés des haies car les escaliers de traverse ont disparu. Au final, cette journée est éprouvante malgré ses 20 km de longueur. Il n’y a pas d’eau sur le parcours. Je ferai le plein de ma poche à eau un peu avant l’arrivée chez une mamie du hameau de Rascoupet qui a bien voulu que je la remplisse dans sa cuisine. J’avais vraiment le gosier à sec à ce moment là.

Je ne suis pas mécontent d’arriver à la chambre d’hôtes. Et quelle chambre d’hôtes ! C’est une superbe bâtisse construite sur les ruines d’un ancien château. Et la bonne nouvelle, c’est que j’y dors deux nuits en raison du manque d’hébergement sur la prochaine étape. Dîner succulent en plus !

Les Prades – Allanche

 + 258 m/ – 402 m  12,16 km
 + 613 m/ – 594 m  24,9 km pour l’étape prévue entre Les Prades et Fortuniès

L’étape devait normalement nous amener jusqu’au hameau de Fortuniès où la propriétaire de la chambre d’hôtes devait nous récupérer pour passer la seconde nuit chez elle. Finalement, on finira l’étape à Allanche.

Ce matin, j’ai un peu de mal à chausser mes Lowa Irox GTX. Je n’ai pas mal aux pieds. Je suis un peu fatigué. Je me poserais bien dans le jardin de la chambre d’hôtes.

Sur le coup de 9h00, je quitte la chambre d’hôtes par le chemin par lequel j’étais arrivé la veille. Je rejoins le village de Pradiers puis continue plein sud en traversant puis en longeant la rivière d’Allanche. Elle me conduit au village éponyme. Finalement, l’étape s’arrêtera là. La propriétaire de la chambre d’hôtes passe me prendre. Je me reposerai l’après midi dans le jardin de la propriété. C’était finalement trop tentant.

Fortuniès – Lavialle

 + 589 m/ – 624 m  18,4 km Gîte d’étape du Puy-Mary

Ce matin, on me dépose avec un groupe de quatre randonneurs au hameau de Fortuniès où j’aurais du arriver la veille. Je tombe de suite amoureux de ce lieu plein de charme avec sa petite fontaine et ses maisons en pierre. Je m’y verrais bien pour mes vieux jours.

Une chose en son temps. Les vieux jours ne sont pas arrivés.  Le repos de la veille m’a requinqué. Je me sens à nouveau plus léger. Nous croisons de nombreuses salers ce matin. Ces vaches de couleur rouge bordeaux sont typiques des monts du Cantal.

Je passe le Monteil et poursuis à travers champ jusqu’à rejoindre le plateau du Limon, vaste planèze basaltique située à environ 1400 m d’altitude. En schématisant, c’est un Cézallier en miniature. Les espaces semblent immenses. Nous ne croisons pas un randonneur. Nous sommes seuls au monde.

Je m’engage sur le sentier des Quirous. C’était autrefois le seul chemin qui reliait les villages de Dienne et Cheylade. Afin que les villageois ne se perdent pas, il a été jalonné de 181 cairns, les quirous. Aujourd’hui, il fait beau mais par brouillard, se repérer est impossible ici. Les cairns sont les seules balises. Je n’emprunte pas le sentier jusque Cheylade. Je bifurque direction  sud-ouest en suivant le balisage du GR4 en direction du Puy de Niermont (1620 m).

Je descends dans la forêt pour rejoindre le gîte d’étape de Lavialle tenu par Albine et Guillaume qui viennent de reprendre le gîte et qui habitaient l’Arbresle où je me suis installé il y a peu. Le monde est petit.

Dans l’après-midi, le temps vire à l’orage.

Lavialle – Font de Cère

 + 1020 m/ – 830 m  16,4 km Le Buron de Font de Cère

Le ciel est bouché lorsque je démarre la 5ème journée de randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal. Le Sancy est loin derrière moi. Les monts du Cantal sont face à moi mais quasi invisibles. Pas un sommet ne se détache de l’horizon, à peine la brèche de Rolland. C’est vraiment dommage car depuis le col de Serre (1331 m), je pense que le panorama aurait été splendide.

Tant pis. Je rejoins le buron d’Eylac (1423 m) puis le Pas de Peyrol (1588 m) dans une purée de nuages. La météo était identique quand j’étais venu courir trois jours dans les monts du Cantal. Décidément, je n’ai pas de chance. Je pars me réfugier au bar restaurant du Pas de Peyrol pour manger un morceau tout en étant un peu au chaud. Un bon thé et une tarte à la myrtille, ça vaut 1000 soleils parfois. En tout cas, je m’en contente.

Je sors avec la patate. Je monte d’un pas soutenu au sommet de Puy Mary (1783 m). On ne voit pas à 1 mètre. Pas grave. J’ai la patate. Je poursuis sur la crête, passe la brèche de Rolland  puis le sommet du Puy de Peyre Arse (1806 m), point culminant de la journée. La pluie s’est arrêtée. Je m’octroie une petite pause de 15 minutes puis je redémarre en direction du col de Cabre (1526 m) puis du col de Rombière (1544 m) pour terminer l’étape au col du Font de Cère (1290 m) où se trouve l’hébergement pour la nuit.

Saviez-vous que les monts du Cantal sont en réalité un seul volcan ? Un stratovolcan même, le plus grand d’Europe avec 70 km de diamètre.

Je sais que cette étape est superbe. Dommage pour la météo vraiment médiocre. Il faudra que je repasse par là par beau temps.

Font de Cère – Murat

 + 758 m/ – 1206 m  20 km Hôtel Aux Globe Trotters

Rebelote. On part dans le mauvais temps. Le plafond nuageux est bas et nous ne voyons pas un sommet aux alentours. Je sais pourtant que le Plomb du Cantal est juste face à nous. On s’engage dans la montée. Il fait extrêmement froid et il y a un vent à décorner des taureaux. Finalement, c’est ce qui va nous sauver. Ce vent va chasser les nuages au fur et à mesure de la matinée.

Sous le Plomb du Cantal, petit arrêt au bar pour boire un thé et me réchauffer un peu. Le ciel se dégage, je sors profiter du paysage et retourne sur le chemin. Il ne reste que quelques mètres pour rejoindre le sommet du Plomb du Cantal (1855 m). Saviez-vous que les locaux l’appellent « le point » en raison de sa forme arrondie ? En occitan auvergnat, on l’appelle « Pom del Chantal ».

Je reste un petit moment là-haut à regarder le paysage à 360°. Plus au sud, j’imagine la suite de mon aventure vers les Cévennes. D’ici là, il me reste à rejoindre Murat pour finir ma seconde portion de ma traversée du Massif Central.

Informations pratiques sur ma randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal

Comment s’y rendre ?

Pour rejoindre Besse-en-Chandesse, le plus rapide est sans doute de prendre le train jusque Clermont-Ferrand puis le bus Transdôme n°74.

Avec qui partir ?

Comme déjà précisé en début de récit, cette randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal a été réalisée avec la logistique de l’agence Chamina Voyages basée à Clermont-Ferrand et dont la spécialité est la randonnée dans le Massif Central et en Europe, accompagnée et en liberté.

Concernant ma randonnée, ils se sont chargés de réserver les hébergements et de transporter les bagages, de me remettre les cartes, roadbooks, traces GPS et vouchers pour les nuités afin que je puisse réaliser la randonnée par moi-même sans aucune contrainte. L’itinéraire Chamina Voyages de cette portion s’intitule du massif du Sancy au Cantal.

Cartographie

Plus d’informations sur la région

Auvergne Destination Volcans est le portail touristique des départements du Puy-de-Dôme et du Cantal en Auvergne. Incontournable pour préparer son séjour !

16 réflexions au sujet de “Randonnée du massif du Sancy au volcan du Cantal”

  1. Cette 2ème portion semble peu fréquentée. A part vous deux et les vaches, les plateaux sont vierges. Pas un humain à l’horizon ! Peut-être méconnu comme itinéraire ? En tout cas, c’est idéal pour respecter la distanciation sociale !

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    • L’an passé, je n’avais pas croisé grand monde sur le sentier hormis en haut des sommets emblématiques (Plomb du Cantal par exemple). Et bien d’accord avec toi, c’est un coin magnifique de France. Parfait pour le déconfinement 🙂

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  2. Un coin superbe. J’ai campé fin avril 2017 dans le bois traversé avant la Godivelle. De la neige et -5 au réveil. Rude, mais mémorable. Un coin où la paix est garantie et l’isolement 🙂 Peu technique, cette rando, mais attention à bien gérer l’eau et les vivres… Et attention aux tempêtes, y compris de neige : le Massif Central est le premier massif rencontré par les grosses perturbations venues de l’Ouest.

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    • Pour l’eau, tu en trouves très souvent dans les villages à la fontaine ou dans les cimetières. Après, c’est vrai qu’il y a assez peu de rivières croisées sur le chemin.

      Ah la Godivelle. Toutes les photos de lever de soleil ont été faites dans ce secteur. Le Cézallier, c’est incroyable !

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  3. Vraiment très chouette !! Avec des étapes pas trop rudes, ça va être idéal pour un trek après cette longue période de manque d’entraînement … Le danger, c’est la gastronomie auvergnate qui elle risque de ne pas améliorer le verdict de la balance 😉

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  4. bonjour, nous avons l’intention de faire ce parcours, cet été, la dernière semaine d’août – nous avons fait le choix de passer par Chamina voyages également, mais la question que je me pose concerne la chaleur sur les plateaux, sur cette période, quand pensez-vous ?
    je vous remercie

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