L’Albanie était un gros point d’interrogation sur notre randonnée à travers l’Europe. Dictature communiste jusqu’à la fin des années 1980, le pays a été l’un des plus fermé du monde pendant longtemps : personne n’entrait et surtout, personne ne sortait. Ce qui explique en partie qu’on en sache si peu sur ce beau pays.
Depuis notre départ du Portugal, nous aimons confronter les gens aux clichés qu’ils peuvent avoir les uns sur les autres. Quand on disait que l’Albanie était un des pays de notre traversée de l’Europe, on nous recommandait régulièrement de “faire attention”. Ce sont souvent des gens d’autres pays des Balkans qui nous donnaient ce conseil, des pays voisins de l’Albanie.
De nos lectures de récits de voyages, on avait pourtant l’impression que de nombreux voyageurs avaient eu un gros coup de cœur pour l’Albanie.
Voici en mots et en images, ce que nous retiendrons de notre randonnée en Albanie sur 600 kilomètres.
Les montagnes maudites
Nous sommes arrivés en Albanie par les montagnes Accursed (“maudites”), celles qui forment la frontière avec le Monténégro. Fin avril, il y avait encore pas mal de neige, crampons et corde ont été nécessaires pour passer le col frontière entre le parc national de Prokletije au Monténégro et celui de la Vallée de Valbona côté albanais. Après avoir avoir traversé les Alpes Dinariques, quel plaisir de retrouver des montagnes plus “alpines”, plus jeunes, des pics plus acérés !
Les lacs Komani et Uzle
Plus loin sur notre itinéraire nous attendait un changement de décor complet. Le lac Komani d’abord, que nous avons décidé de traverser en Ferry a été une magnifique surprise. Depuis le bateau, nous avons découvert les petits villages à flanc de montagne, uniquement reliés au reste du monde par des sentiers et les arrêts du bateau.
Plus au sud, c’est le lac Uzle qui nous a laissé un souvenir impérissable. En famille, nous avons campé sur cette petites presqu’îles, seuls au monde ! Malgré une météo capricieuse, les alentours du lac nous ont aussi beaucoup plu, nous avons découvert pendant deux jours la vie rurale albanaise et fit de très chouettes rencontres.
Guri i Kamjes
Après avoir traversé le Kosovo et la Macédoine du Nord, nous voilà de retour en Albanie, au sud cette fois ! La région montagneuse du sud est franchement différente du nord. Rien de très alpin ici mais des endroits sublimes quand même, comme Guri I Kamjes et les environs du Mont Valamara.
La vallée de Zagoria
Nous avons découvert le versant est de la Vallée de Zagoria. A cette époque, fin juin, les genêts sont en fleur et toute la vallée est jaune ! A cette époque aussi, il a fait une chaleur monstrueuse, à tel point que nous avons été malades tous les deux. La tête couverte, en buvant de l’eau toute la journée, nous avons pourtant pris un coup de chaud un jour où pas un souffle de vent ne venait nous rafraîchir. De la fièvre, des vomissements et les jambes flageolantes, il nous a fallu 3 jours pour nous en remettre !
Depuis ce jour-là et jusqu’à fin août, nous n’avons plus pu marcher l’après-midi, sauf en altitude.
Canyon Osum
Après un saut dans la chouette ville de Gjirokaster, nous avons continué suivi notre cap sud-ouest. Le canyon d’Osum a été une magnifique découverte et l’endroit idéal pour une longue pause caniculaire en milieu de journée. Là-bas nous avons aussi fait la connaissance de Herta, Ked, Klement et Eri, enfin l’occasion de discuter avec des locaux un peu plus profondément car en anglais !
Blue Eye
Siri i Kalter est un des endroits les plus touristiques d’Albanie. Ça ne vous dit rien ? Peut-être que vous le connaissez sous le nom de “Blue Eye”. C’est une source d’eau qui jaillit du sol au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau est d’un bleu incroyable. L’autre truc incroyable là-bas : les cars de touristes peuvent accéder jusqu’aux rives de la source et ça vient quand même un peu ruiner l’expérience !
La plage
De là, nous nous sommes dirigés droit vers la mer ! On a soigneusement évité Saranda qui semble être une grosse station balnéaire et on a cherché sur nos cartes et grâce aux vues satellites, une petite plage loin des parasols et des bars. On a bien fait de se décarcasser parce qu’on a trouvé ça :
Après une baignade et une nuit de rêve, nous faisons étape à Ksamil, petite station sans chichis et dernière “ville” avant la Grèce !
Police !
Nous pensions passer la frontière via des petits sentiers montagneux, un peu comme à notre habitude quoi… Ce n’est pas tout à fait légal mais entrer en Grèce signifiait entrer dans l’espace Schengen et on se disait qu’une fois là-bas, on ne craignait plus grand chose. Ca n’a pas été si simple… Deux jours de suite, nous avons été rattrapés par la police qui refusait de nous laisser sortir d’Albanie sans que nos passeports n’aient été scannés. Autant vous dire que dans ces petits villages, ils n’étaient pas équipés pour ça ! On a finalement dû se résoudre à faire un long détour pour accéder au poste frontière officiel au milieu des voitures et des camions. Cette mésaventure aura été l’occasion de constater une fois de plus l’hospitalité hors normes des Albanais puisqu’après notre second échec, le Maire d’une village nous a invité à dîner et à dormir chez lui, après que son voisin nous ait offert 1 kilo de son miel !
Déchets
Si l’hospitalité des Albanais et la nature présente partout nous ont séduits, les déchets que l’on trouve en abondance presque partout nous ont déprimé une fois de plus. Ici encore, nous nous sommes sentis impuissants, voire idiots avec nos sacs 1KG FOR THE PLANET. Nous collectons les déchets en chemin mais quand nous arrivons devant une poubelle pour les jeter et constatons qu’elles ne sont que peu vidées, pas fermées, donc les déchets se répandent partout, on est tenté de baisser les bras !
Notre randonnée en Albanie restera une des plus belles surprises de notre traversée de l’Europe et nous rêvons déjà d’y retourner !
En attendant notre prochain reportage sur la Grèce, suivez nos aventures sur Youtube, Facebook, Instagram et notre site internet et lisez notre article précédent sur la traversée de la Macédoine du Nord !
Le 5 février 2018, nous avons démarré une aventure humaine unique : du Portugal à la Turquie, 10 000 kilomètres à pied, 500 jours, 17 pays, plus de 120 parcs naturels, par 4 saisons.
Notre objectif : rencontrer les autres, nos voisins, donner une voix aux personnes rencontrées sur la route et dont nous n’aurions sans doute jamais entendu parler autrement !
Dans chaque pays, nous invitons un habitant à venir marcher avec nous et à nous parler de son pays, de sa culture et nous donner des clés pour mieux nous comprendre les uns les autres.
Via notre site web et les réseaux sociaux, nous postons régulièrement interviews, reportages, photos, articles… Tous nos contenus et supports sont bilingues français et anglais.