Partis en juin 2021 pour une grande randonnée à travers l´Europe au départ de Dijon, nous voilà en Hongrie
Nous passons la frontière un dimanche matin par un temps brumeux. Nous sommes début novembre, le froid s’installe durablement et nous nous apprêtons à vivre notre premier hiver dehors.
Vous pouvez lire nos précédentes aventures en lisant ou en relisant nos articles :
- 400 km à pied, de Dijon à Bâle
- Randonnée le long du Rhin, de Bâle à Bregenz
- 270 km dans les Alpes Autrichiennes, sur le GR européen 5
- L’Italie du Nord à pied, du Tyrol au Frioul
- Randonnée en Slovénie, 600 km d’ouest en est
- Randonnée hivernale le long du Danube
- 700 km à pied à travers la Bulgarie
- Randonnée en Turquie d’Edirne à Istanbul
La Hongrie, terre magyare
Les hongrois nomment leur pays “Magyarország”, ce qui signifie littéralement “pays des magyars”.
Les magyars sont un peuple nomade originaire d’Asie centrale. Ils ont d’abord migré vers l’Oural, puis vers la mer Noire, avant de se sédentariser ici, dans les plaines du bassin pannonien en 1000 ap JC.
Ils ont alors fondé le premier état hongrois, le royaume de Hongrie. Ce royaume a ensuite été rattaché à l’empire Autrichien des Habsbourg; c’est le traité de Trianon, à la fin de la première guerre mondiale, qui donne à la Hongrie sa forme actuelle. Ce traité, ampute le pays d’un tiers des Magyarophones et des deux tiers de son ancien territoire.
Ainsi de nombreuses minorités magyars vivent dans les pays voisins, c’est le cas par exemple en Serbie, dans la région du Voïvodine au nord du Danube, où nous nous rendrons par la suite.
Dans cette histoire tumultueuse, ce qui unis les magyars est leur langue. Une langue finno-ouralienne, tout à fait unique dans cette région d’Europe.
La Hongrie, pays des “puszta”
Nous marchons entre petits monts boisées et grandes plaines agricoles. Ici personne n’a jamais entendu parlé du sentier européen 7 dont nous suivons la trace. Notre parcours est cependant bien balisé (une fois qu’on a compris la signalétique locale). Nous suivons d’abord des ronds bleu, puis des carrés jaunes.
La Hongrie est un pays relativement plat, situé au cœur du bassin pannonien. Un vaste bassin entouré par les Alpes, les Alpes Dinariques et les Carpates, qui résulte de l’assèchement de la mer de Pannonie. Les loess et sables déposés dans les fonds marins il y a plus de 5 000 ans dessinent le paysage que nous découvrons aujourd’hui. Les loess, sédiments argileux ont formé de petits monts, tandis que les sables s’étendent dans de vastes prairies nommées “puszta”.
Ces steppes, à la végétation herbeuse et buissonnante sont caractéristiques du bassin pannonien. Dès leur arrivée les magyars y ont développé un élevage extensif. Les “csordás” et “juhász”, éleveurs montés à cheval, encadraient des troupeaux de buffles et d’ovins. Aujourd’hui l’agriculture céréalière a pris le pas sur l’élevage et transformé la végétation de ces plaines.
Nous avons cependant pu avoir un aperçu du biotope naturel des “puszta” dans la réserve de buffles de Zalakomar. Pour observer de plus vastes étendues de puszta à l’état sauvage il faut aller de l’autre côté du Danube, dans le parc national de Hortobágyi.
Halte culturelle à Pècs
Nous arrivons à Pecs, cinquième plus grande ville du pays. Nous sommes accueillis par un couple de randonneurs rencontré en chemin. Ils se sont lancés dans un tour de Hongrie via le sentier bleu. Une randonnée au long cours qu’ils réalisent par fragments sur leurs jours de congé.
Pecs est une ville universitaire, pleine de charme et très animée. Elle abrite sous son sol les vestiges d’une nécropole datant du 4ème siècle après JC, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Une visite très intéressante et particulièrement bien documentée. Chacune de constructions dont les vestiges sont visibles est accompagnée d’une reconstitution virtuelle.
Autre visite à ne pas manquer, l’église Pasha Qasim. Ce bâtiment, située sur la place principale de la ville, a successivement abrité un culte catholique, puis musulman et à nouveau catholique après la fin de l’occupation Ottomane.
Mohach et ses Busos
Après quelques jours à Pecs nous reprenons notre route vers l’est et arrivons à Mohach. La ville est connue pour ses « Busos », costumes portés lors du carnaval. Tout comme à Ptuj, en Slovénie, le cortège passe de maison en maison pour chasser l’hiver et apporter le beau temps et l’abondance. La légende raconte qu’en 1 700 ils ont fait fuir les ottomans grâce à leurs masques effrayants.
Première rencontre avec le Danube
C’est à nouveau dans la brume que nous découvrons le Danube et quittons la Hongrie. Nous allons suivre le fleuve à travers la Croatie puis la Serbie jusqu’aux “portes de fer”, là où il traverse les Carpates et entre en Roumanie.
En attendant l’article suivant, suivez notre traversée de l’Europe à pied sur Instagram, Facebook et sur notre site internet.
Nous sommes partis en juin dernier pour un voyage d’un an, à pied et en bivouac, de Dijon à Istanbul.
4500 km de marche qui vont nous amener à la découverte de 10 pays !
Carnet de croquis à la main pour Arnaud, et œil dans le viseur de l’appareil photo pour Marie, nous vous racontons ce périple avec notre regard d’architectes.