Randonnée rupestre au tassili Tadjélahine

Situé au cœur du tassili N’Ajjer dans le désert algérien, le plateau de Tadjélahine cache des peintures rupestres parmi les plus belles du Sahara. Bien qu’Henri Lhote les ait porté à la connaissance du grand public, elles restent méconnues et le tassili peu fréquenté. Récit.

Terdav Sahara

Focus Rando :Randonnée rupestre au tassili Tadjélahine
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Désert Janvier, Février, Mars, et Décembre

Un voyage rupestrement bien…

Le massif montagneux et désertique du tassili N’Ajjer, situé au nord de Djanet dans le sud-est de l’Algérie, est le plus grand musée à ciel ouvert d’art rupestre au monde. Sur 115 000 km², environ 15 000 peintures et gravures rupestres évoquent un Sahara habité et fertile et constituent autant de témoignages des populations de pasteurs nomades dont certaines auraient plus de 7000 ans.

Abri d'Iheren

Pour ses raisons, le tassili N’Ajjer est classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982 et réserve de l’homme et de la biosphère depuis 1986. Les sites de Sefar, de Tamrit et de Jabbaren ont la faveur des voyageurs pour leurs grands intérêts rupestres mais aussi car ils sont proches de Djanet.

Feu de camp

A mi-chemin entre Djanet et Illizi, existe un tassili méconnu et très peu fréquenté : le plateau de Tadjélahine. C’est une importante région rupestre qu’Henri Lhote a porté à la connaissance du public dans les années 70. Trois des abris sous roche de Tadjélahine sont des sites éponymes : les grottes d’Ihéren, de Tahilahi et les tafoni de Tin Abanière.
C’est à pied avec une assistance de chameaux que je suis parti découvrir les peintures rupestres et les paysages rocheux de Tadjélahine.

Un Sahara pictural intimiste que j’ai visité peu de temps après de fortes pluies avec l’agence Déserts. Une belle rencontre entre le dégradé de gris des roches et le vert intense de la vie qui éclate au grand jour.

Mohamed, le chamelier

A propos de l’art rupestre

L’art rupestre désigne « les gravures et les peintures, d’époque historique ou préhistorique, exécutées sur des rochers » selon l’Association des Amis de l‘Art Rupestre Saharien. Si l’aspect artistique peut parfois être remis en cause, l’art rupestre véhicule des informations importantes pour tenter de comprendre comment vivait un peuple à une époque donnée.
Henri Lhote a été le premier préhistorien à étudier avec acharnement l’art rupestre dans le tassili n’Ajjer. Même si sa classification de l’art rupestre en plusieurs grandes périodes est remise en cause, c’est encore elle qui fait figure de référence dans le monde scientifique. On détermine la classification d’une peinture ou d’une gravure par sa patine, l’analyse du carbone 14, les superpositions de dessins, les styles et les techniques. On distingue grosso-modo quatre grandes périodes :

Peintures rupestres - Autruches

  • La période bubaline (gravures de faune sauvage) et la période des têtes rondes (peintures de personnages à tête circulaire) de 6500 ans avant JC à 4000 ans avant JC
  • La période bovidienne (scènes pastorales) de 4000 ans avant JC à 1500 avant JC
  • La période caballine (scène de chevaux et de chars) de 1500 avant Jc à l’année 0
  • La période cameline (scènes de chameaux) à partir de l’année 0

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